Un Magnum du coté de Sancerre pour Benoit GANDELOT


Le trail de Sancerre, la Magnum, 35 km, samedi 18 juin 2016

par Benoît GANDELOT, Team Outdoor Poli


BG5Samedi c’était donc ma première course TTN autour de ce joli village de Sancerre. Dans mon esprit, il n’y pas vraiment d’objectif si ce n’est voir où j’en suis et si possible me faire plaisir. Je n’ai repris qu’il y a quinze jours après une déchirure à la cuisse qui m’a stoppé trois petites semaines et même si j’ai essayé de compenser en pédalant dans la vallée de la Chevreuse, les 35km / 1300D+ d’aujourd’hui, annoncés très boueux, risquent de me secouer un peu.

Mon pote du Team Outdoor Poli, Jonathan Duhail, vainqueur l’an dernier, est dans les Vosges pour le trail de la Vallée des Lacs (qu’il a d’ailleurs brillamment remporté) et Sébastien Spehler, un temps annoncé n’est pas venu mais on trouve tout de même du beau monde au départ de cette « Magnum » : Benoît Holzerny, Geoffrey Cardinal ou bien le local Loïc Montsarrat avec qui j’ai couru un bon moment sur les 50km de l’écotrail au mois de mars.

Le petit briefing d’avant course donne le ton : le parcours est plus dur que les années précédentes, notamment en terme de dénivelé, et il est annoncé très gras. Il faut croire que cette année je n’aurais que ce genre de parcours ! Su coup je reste donc sur ce que j’avais prévu : laisser filer les fusées devant, me concentrer sur mon allure et tenir le rythme !

BG6Le départ est donné à 16h avec une température agréable (20°) et on commence par une grosse descente depuis le centre-ville essentiellement sur du bitume. On sent bien que tout le monde se retient (c’est un peu tôt pour se faire mal aux pattes) mais dès le troisième kilomètre on attaque une sévère remontée dans les vignes, en plusieurs paliers. Tout de suite Benoît, Geoffrey et Loïc prennent le large accompagnés de quelques gars et je me retrouve en huitième ou neuvième position. Aux vignes succède alors une montée sinueuse et ultra boueuse en sous-bois pendant laquelle je me félicite d’avoir mes XT aux pieds. C’est usant et nous ne sommes qu’au début de la course ! Pour finir de nous échauffer les quadriceps le 6ème kilomètre se ponctue par une descente terrible et caillouteuse.

La suite du parcours va nous mener, au gré des vignes et des bois, au petit village vigneron de Bué. A environ 13km/h de moyenne je parviens à remonter au train quelques gars et je finis par me retrouver quatrième. La tête de course est très loin : je ne les distingue même plus quand la vue se dégage. Le terrain est compliqué : on passe sans cesse de parties boueuses (souples et glissantes) à caillouteuses dans les vignes. On est au tiers de la course et les pieds ne sont pas au mieux … Au douzième, au fond du vallon de Bué, la course fait un premier détour par un chai (plutôt rafraîchissant).

BG1Pas le temps de s’arrêter boire un verre, il faut remonter et là, pour le coup, c’est raide mais le jeu en vaut la chandelle : le panorama sur le village au sommet est à tomber. L’étape suivante c’est Amigny, la mi-course. Niveau pied ce n’est pas top, niveau jambes pour le moment ça va. J’arrive à trotter dans les montées et à relancer en haut. Mais derrière je sens que ça revient, Khada Ghorzi qui a pris comme moi un départ tranquille, finit par gentiment me déposer au train au 20ème kilomètre. J’essaie de m’accrocher mais rien n’y fait, au bout de quelques minutes, je finis par ne plus l’avoir en point de mire. Me voilà donc cinquième.

BG9Le parcours est toujours aussi beau, après avoir surplombé Chavignol nous descendons vers Verdigny, au 27ème kilomètre. Les chemins dans les vignes sont de plus en difficiles pour mes pieds ce qui me gêne considérablement dans les descentes : ça tape et pas qu’un peu. Heureusement la colline de Sancerre est en vue et même si le parcours fait des petits détours, globalement elle se rapproche. Au trentième kilomètre, j’aborde en trottinant l’avant dernière montée quand les premiers débuts de crampes se font sentir sur l’intérieur des cuisses… Pas de risque, je termine la côte en marchant en espérant pouvoir repartir en haut. A cinq kilomètres de la ligne il va falloir serrer les dents. Par chance la machine repart et c’est très prudemment que je redescends de la colline. Je sens qu’à tout moment ça peut lâcher et coup de pression supplémentaire, le 6ème revient sur moi.

BG2Une dernière ligne droite bitumée sur le viaduc de l’ancienne ligne de chemin de fer et me voilà au pied de l’ultime montée (150D+). J’ai à peine le temps de faire quelques foulées que je vois Stéphane Ingrand à 15 mètres de moi. Il a dû allumer sur la partie plate pour me recoller. Dans ma tête, c’est mort pour la cinquième place, avec mes crampes je vais me faire bouffer tout cru dans le raidillon. Au début, ça ne monte pas trop fort, alors je peux encore trottiner en slalomant parmi les coureurs du 15km puis très vite ça devient très raide alors il faut marcher, pas le choix.

BG8Mais je ne fais pas rattraper, mieux je recreuse l’écart, lui aussi doit être cuit. Au bout de quelques minutes, l’entrée de Sancerre apparait devant moi mais, les organisateurs nous avaient prévenu, il reste une « petite » boucle à faire. Je passe donc à 30 mètres de la ligne pour repartir dans un parc sur un faux-plat montant interminable autours du château de Sancerre. Les jambes sont lourdes et je suis à deux doigts de cramper pour de bon mais l’écart s’est creusé et ce n’est pas l’ultime traversée de caves et les quelques escaliers qui les accompagnent qui vont m’empêcher de finir.

bg7Je termine donc 5ème en 2h58 à 12km/h de moyenne et à 13 minutes de Benoît Holzerny (qui lui-même ajoute 23’ à son chrono de l’an dernier, c’est dire que ce n’était pas facile). Les jambes ont tenu même si ce fut difficile sur la fin. Mes cuisses et mes mollets en tremblaient encore une demi-heure après l’arrivée ;-). Bilan très positif donc, je vais continuer le boulot pour arriver en meilleure forme au trail du Bout du Monde dans 3 semaines.

Pour finir, je tiens à saluer l’organisation aux petits oignons et la gentillesse de tous les bénévoles de cette belle course. Les panoramas sont superbes et à deux heures de Paris ça ne vaut vraiment pas le coup de se priver. Il y a des chances que je revienne l’an prochain.


Ben


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