Trail Yonne 2015, 87 kils, que d’eau, que d’eau…par françois GALLOIS notre invité TOP

THE TRAIL Yonne 87 kils, samedi 2 mai 2015, Sens (89)

par François GALLOIS, Invité TOP 2015

P1270954C’est la troisième année que je participe au Trail Yonne. La première c’était pour le 35km, la seconde pour le 63, cette année pour le 85 [Devinette : quelle distance ferai-je peut-être l’an prochain ?]. La météo s’annonce dans la pure lignée de celle de la semaine précédente où il a plu sans discontinuer.

Un peu avant 15 heures, les participants des 63, 85 et 110 sont réunis, sous une petite pluie fine, pour un rapide briefing d’avant course où on nous annonce la pluie à 18h…. Je retrouve Agnès et Jonathan pour une brève séance photo. Jonath partira une heure plus tard pour le 35 km qu’il gagnera de façon insolente !!

P1270955Le temps est doux mais cette petite pluie ne cessera pas. Après une petite traversée des faubourgs de Sens, la première difficulté arrive rapidement, avec la côte de Parion. Une côte très raide qui ne sera ouverte au retour que pour le 35, et fermée pour les autres courses en raison des risques importants de chute…

La suite est plutôt agréable, commune aux quatre distances. Sur un passage en bitume, je retrouve Agnès deux heures environ après le départ, qui attend Jonath. Je modère mon allure pour la suite et je me dis à cet instant qu’il pourrait presque me rattraper avant la séparation des parcours ! Mais cela n’arrivera pas…

P1270977Je reconnais le parcours pour l’avoir fait deux fois, mais le ciel est si bas qu’on remarque à peiner le colza qui, sous le soleil des éditions précédentes, illuminait la campagne. Et la pluie, même si elle n’est pas violente, change beaucoup le confort de la course : sol gorgé d’eau, ruissellements, flaques, boue glissante.

The trail Yonne, ce sont de nombreux villages traversés, avec des ravitos et des gens sympas. On a même droit à un orchestre rock à Bussy-le-Repos (le bien nommé). Entre chaque village, c’est la campagne et la forêt, et toujours la pluie, la boue, le vent aussi. Au fil des heures et des kilomètres, ce sont des rencontres aléatoires avec d’autres trailers et des échanges qui peuvent être très brefs ou durer plusieurs dizaine de minutes.

St_JulioenUn peu avant la mi-course, la pluie a presque cessé et j’arrive au plus beau spot de la course (85 et 110) la chapelle de Saint-Julien-de-Sault dite de Vauguillain) absolument superbe de puissance et de sobriété, qui surplombe St-Julien depuis le 12ème siècle.

La suite se passe en grande partie en forêt est c’est là que la nuit en profite pour tomber. L’arrivée à Villeneuve-sur-Yonne est marquée par la traversée de l’Yonne, impressionnante de débit et par l’interminable parcours sans intérêt dans les faubourgs de la ville pour atteindre un gymnase un peu lugubre qui héberge le ravito. C’est là que de nombreux coureurs du 110 décideront de basculer sur le 85 tellement les conditions sont éprouvantes.

P1270978J’ai couru absolument seul pendant 40 km mais cela ne me dérange pas. Cela me permet même, en toute tranquillité, de maudire les dieux de nous avoir pourri le temps à ce point, d’insulter mon cardio qui oscille entre 27 et 235 pulsations, d’engueuler mes jambes qui  qui ne fonctionne pas comme je voudrais, et de pourrir les organisateurs d’avoir si mal balisé le parcours dans les villages (moyennement apprécié d’avoir à me taper à 1h du mat deux fois huit cent mètres à Marsangy pour avoir raté le ravito et le pointage qui allait avec…)

Depuis Villeneuve, il devient de plus en plus difficile de s’arracher des ravitaillements pour replonger dans l’atmosphère saturé d’eau. Mais le compteur de la montre s’incrémente en km et cela entretient le moral. Le moral, il en a bien besoin car les chemins sont de plus en plus impraticables. Il devient parfois difficile de courir, même sur terrain horizontal, tellement le sol est chaotique, boueux et glissant. Les passages bitumés deviennent un vrai soulagement.

P1270985Dans cet environnement hostile, une surprise : on entend des pépiements d’oiseaux comme en plein jour. Très étrange sensation sur laquelle nous serons nombreux à nous interroger. Au chapitre animaux, deux brèves rencontres nocturnes à signaler : un petit groupe de sangliers (m’ont bien fait sursauter ceux-là !!) et un renard.

Après Marsangy, c’est Gron. Il ne reste alors plus que 6 km. Avec une information capitale, l’abandon de la fameuse montée (et descente) de Parion qui a été fermée, avec raison, par l’organisation.

Le portique d’arrivée est franchi à 3h26. La suite, c’est douche, buffet chaud et bières belges (avec un soupçon de gingembre) amenées de Paris. Le bonheur, avant un retour au jour levant.

François

PS. je rajouterai quelques mots suite au récit de François. Son humilité empêche de mentionner sa place de 1er V3 en plus de l’objectif  rempli puique le but était de franchir la ligne d’arrivée en 11h30 et qu’elle le fut en 11h26….

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