Trail des Gendarmes et des Voleurs de Temps 32K, le symbole et la belle surprise par Antoine DAVOST #TeamOutdoorPoli
Tout les ans, lors du week-end de la Pentecôte, se tient depuis plus de 20 ans le Trail Les Gendarmes et les Voleurs de Temps à Ambazac (87). C’est une course assez réputée de 32km, du circuit TTN court, et pour moi l’un de mes trails de cœur . Et pour cause: une partie de ma famille vient du Limousin, j’y ai passé de nombreuses vacances pendant mon enfance, et mes parents y habitent la moitié de l’année!
Le 32k du Trail des Gendarmes et Voleurs de Temps c’est d’ailleurs l’un de mes premiers trails: en 2016. Je bouclais le parcours en plus de 3h, à une anecdotique 279e place.
En revenant cette année, j’ai en tête de tester mes progrès et valider les bonnes séances d’entrainement de cette première partie de saison. Si je peux jouer devant, c’est tant mieux, mais en trail on ne décide jamais vraiment de la forme et de l’adversité du jour
Sur la ligne de départ, toujours très impressionnante, derrière les cavaliers qui ouvrent la route, les tous premiers coureurs partent comme des fusées!
Je commence à bien me connaître et, à part me cramer, je n’ai aucun intérêt à prendre leurs foulées. D’autant plus que les sensations, particulièrement en côtes, ne sont pas dingues. Les 4h de route, sous l’orage, de la veille ont peut-être laissées des traces. Les jambes semblent là, mais j’ai du mal à appuyer dès que ça grimpe.
Le problème c’est que ça grimpe pas mal : 1100m de D+ sur les 32/33kms. Du coup après 2km je pointe 10e, et même à la mi-course, je dois figurer à la 7 ou 8e position. J’ai décidé de gérer dans les bosses et de tout miser sur les relances et les descentes où je semble plus à l’aise que les autres traileurs. Peut-être que mon choix des Sense 4 Pro de Salomon Running, et leur super accroche, est la clé de ma remontée, ou alors est-ce l’intégration de renforcement dynamique sur mes séances de côtes (merci Thomas Balabaud et les fentes sautées )?
Toujours est-il qu’au passage à 10km de l’arrivée, je suis sur le podium, 3e! C’est assez inespéré vu mon début de course, mais du coup je me prête à rêver de la gagne. Surtout que le parcours passe par de nombreux villages et que le public est nombreux, c’est non-seulement un super encouragement mais aussi un bon repère que d’entendre les acclamations en amont de mon passage pour connaître les écarts.
Justement au passage au dernier ravito, j’entends que la tête est à moins d’1mn. Un spectateur m’interpelle d’un efficace « tu vas les fumer » C’est pas classe, mais c’est aussi ce que je me dis… ^^ Je rattrape le 2e, qui me demande si ça revient derrière. A priori il ne pourra pas suivre, on s’encourage mutuellement et je me lance à la poursuite du leader. Je l’aperçois en bas d’un côte, fais le forcing pour recoller au mieux et puis me lâche dans la descente. Elle est assez longue, 2km me semble-t-il, ce qui me permet de faire la différence. Je mène, avec au moins 30 secondes d’avance
Nous sommes à 5km de l’arrivée et je dois maintenant « gérer ». Je continue à boire, entame un dernier gel, et je guette à l’oreille un possible retour de l’arrière.
Enfin, j’atteins les marches de la Chapelle, ultime effort avant de re-basculer sur le domaine du Muret. C’est un moment fort pour tous les coureurs des Gendarmes et de Voleurs de temps: le public est amassé autour de ces escaliers et acclame chaque traileur. C’était déjà ouf au milieu du peloton, ça donne des frissons en tête !
Une fois au sommet, je relance pour rejoindre le tapis rouge d’arrivée et casse la ligne en 2h24. Aussi surpris que fier de ma course, et surtout de ma gestion, je mesure l’écart qui me sépare du coureur que j’étais il y a 6 ans.
Bon il y a encore du taf et, j’espère, de sacrés progrès à faire, mais il y a des performances qui marquent plus que d’autres. C’est certain que cette victoire sur les Gendarmes et les Voleurs, elle me servira de référence.
Bon maintenant, place à la récu… Ah non, on me dit qu’il faut enchainer pour préparer le Trail des Passerelles du Monteynard et qu’il n’y a plus qu’un mois! Et ba on retourne sur les sentiers !