On a testé pour vous les SALOMON S/Lab Pulsar 2 SG par Antoine DAVOST

Contexte

Ayant la chance d’être membre du Team Outdoor Poli, je bénéficie du partenariat Salomon et d’une très jolie dotation avec notamment, cette année, une paire de S/LAB Pulsar 2 Soft Ground.
J’étais assez impatient de tester cette paire, étant un grand fan de l’ancienne gamme Sense, particulièrement la Sense 4/ Pro, que j’utilise encore (merci au magasin Team Outdoor de conserver quelques pépites dans ce genre 😉).

Si l’on s’en réfère à la description donnée par la marque, cette S/LAB Pulsar 2 SG c’est une petite bombe ultra légère, près du pied, avec un amorti modéré et une accroche importante.
On va tester ça !

Profil

Avant de vous donner mon avis, voici quelques précisions sur le coureur que je suis, histoire de mieux contextualiser mes attentes et mes ressentis.

DAVOST Antoine

  • 32 ans
  • 66kg
  • Foulée médio-pied neutre, plutôt rasante à cadence élevée (>180 ppm)
  • Autour des 100km par semaine
  • Côte ITRA : 778
  • Chronos route : 34.08 sur 10km – 1.13.00 sur Semi
  • Je compte utiliser cette chaussure sur des distances courtes à moyennes avec des objectifs de classement et chronos.
  • J’attends des Pulsar 2 SG du dynamisme et de la précision d’appuis avant tout !
  • Mes chaussures de trails favorites : Brooks Catamount pour du très long, Hoka Tecton X pour du très roulant, Salomon Sense Pro pour du très gras !

Présentation du produit

  • Poids : 187g en 42
  • Drop de 6mm
  • Crampons de 5mm
  • Amorti dynamique grâce à la mousse Energy Foam
  • Mesh Matrix, ultra résistant et léger
  • Fit près du pied et système Quicklace

Premières impressions

Déjà, cette Pulsar 2 Soft Ground, elle a de la gueule ! En la prenant en main, elle choque par sa légèreté et son look confirme l’impression d’une chaussure pour aller vite 😊

La gomme semble plutôt moelleuse malgré cette légèreté et cela se confirme en l’enfilant. A ce sujet il ne faut pas avoir un pied trop fort, sinon la passer va vite devenir une épreuve. Et, même si mon pied n’est lui pas trop large, je craignais quand-même d’être comprimé dedans. Heureusement le mesh Matrix est assez souple et épouse bien le pied, ne serrant finalement pas le pied. En revanche, et c’est tant mieux, j’imagine mal un caillou ou une branche se faufiler dans la chaussure grâce à la languette « chaussette » qui épouse la cheville.

La première sortie faite avec confirme le confort perçu à l’enfilage : la chaussure est légère, on l’oublie presque et le compromis entre maitrise des appuis et protection des chocs semble idéal.

J’ai personnellement tendance à préférer une chaussure « sèche » afin de maitriser au mieux mes appuis, mais aussi de sentir l’impact de mes foulées lorsque j’envoie un peu. Cependant, cette approche est limitante sur des efforts longs lors desquels l’amorti et le confort sont aussi importants.
Après cette première séance, une dizaine de kilomètres sur les hauteurs de Grenoble, j’ai la conviction que les Pulsar 2 SG peuvent convenir sur des trails plus longs (50km) à condition d’avoir un peu de pied.

Test grandeur nature

Participant à l’UT4M Challenge au cours de ce mois de juillet 2023, j’avais prévu de tester plusieurs paires de chaussures de trail en prévision de la Mascareignes à la Réunion en octobre. Mes premières impressions sur la Pulsar 2 SG ayant été très positives, j’ai donc décidé d’attaquer la première étape, 40km et 2500m de D+ dans le Vercors avec.

C’était l’occasion de valider – ou non – plusieurs points :
– L’amorti suffisant de la chaussure sur des distances plus longues
– Son accroche et son adhérence sur des terrains variés
– Le confort de son chaussant sur des efforts plutôt longs
– L’efficacité du collier antidébris

Et finalement, c’est un sans-faute ! Malgré une performance sportive mitigée sur la course, le choix de la Pulsar 2 SG était le bon. Quelque soit le terrain, son accroche et son adhérence n’ont pas été prises à défaut. Alors que je craignais un inconfort sur les terrains techniques après 20/25km, rien de cela, la mousse est vraiment moelleuse et ne se tasse pas au fil de l’effort. Pas de gène non plus niveau chaussant malgré la forte chaleur de la journée et des pieds bien gonflés à l’arrivée. Et enfin, le fait qu’aucun caillou ne vienne se glisser dans la chaussure sur près de 5h d’effort : quel luxe ! Sur le moment, je n’y ai pas fait attention, mais les étapes suivantes lors desquelles j’ai opté pour la Hoka Tecton X puis la Sense 4/ Pro de Salomon, j’ai pu me rendre compte du gain de confort que le collier antidébris apportait ! Une vraie réussite.

Quelques remarques supplémentaires en bien comme en plus nuancé

  • Je compte bien tester plus en profondeur le comportement de la semelle extérieur sur des dalles humides ou des sentiers avec beaucoup de racines glissantes. Même si je n’ai pas senti un manque d’adhérence pour le moment, cela mérite d’être testé plus en détails.
  • J’ai perçu un manque de stabilité en fin de course, mais cela se combinait avec des jambes complétement chargées. Difficile de faire la part des choses et d’identifier la cause initiale.
  • Une bonne surprise a été la sensation de course sur le bitume. Bien sur les Pulsar 2 SG sont faites pour le trail, mais la semelle Energy Surge est suffisamment confortable pour absorber des bornes de route qu’on retrouve toujours quel que soit le parcours.

Pour aller plus loin

Comme je l’indique juste au-dessus, j’avais besoin de tester la Pulsar 2 SG dans d’autres conditions pour faire un retour plus exhaustif.

Un week-end en Limousin, dans les Monts d’Ambazac, a été l’occasion parfaite pour affiner mon jugement notamment lors d’une séance de navettes sur un circuit de 2.6km pour 160m de D+/D-. Le terrain local est plus roulant que dans les Alpes mais parfois assez technique, avec notamment des descentes sinueuses et raides, jonchées de racines.

Sur la montée, pas de surprises, la légèreté de la chaussure est toujours top et la traction de sa semelle est très agréable : on ne glisse pas, évitant ainsi de perdre de l’énergie que ce soit au petit trop comme à la marche.
Sur les descentes, ma vraie interrogation était le comportement de la chaussure sur les racines et lors de changement de direction nets, particulièrement en allant vite. Bref : peut-on se lâcher quel que soit le terrain ? Et bien oui ! Pas de glissades ou de dérapage, la chaussure est stable et les crampons s’ancrent bien dans un sol irrégulier (racine ou caillasse) tout comme très sec (terre sèche ou cailloux fins). Je n’ai jamais craint de manquer d’accroche ou d’adhérence même avec l’accumulation de la fatigue en fin de séance.

Mon avis

On va faire simple : j’adore cette chaussure !

Bien souvent, la satisfaction autour d’un produit dépend de nos attentes. Or, pour les S/LAB Pulsar 2 Soft Ground, j’étais assez enthousiaste et c’est avec certaines exigences que je les ai testées. Pourtant, je ne suis pas déçu et même très emballé car plusieurs de mes craintes se sont avérées injustifiées.

Parmi elles, le chaussant trop serré et l’amorti trop faible sur du long, critiques qui reviennent souvent dans les différents tests, ne sont finalement que des jugements infondés en ce qui me concerne. Evidemment pour un coureur poids lourd au pied large, la Pulsar 2 SG ne sera pas adaptée, mais si le profil du traileur colle (poids et morphologie de la chaussure), je ne lui vois pas de limites pour le moment !

J’ai particulièrement apprécié la légèreté du produit : on oublie véritablement la paire ce qui est super agréable. Le fit et l’accroche de la chaussure donnent aussi un très bon sentiment de contrôle. On sait où et comment on pose notre pied, ce qui permet de bien choisir ses trajectoires en descentes et d’envoyer autant qu’on le souhaite.

En résumé

Les points ++

  • Le poids de la chaussure
  • Le fit précis et le collier anti-débris
  • L’accroche

Les points à bien appréhender ~~

L’amorti qui ne conviendra qu’aux coureurs dynamiques ; J’entends par là soit un coureur à la foulée assez aérienne qui n’imposera pas à la chaussure un impact au sol important, où quelqu’un dont la cadence de course est élevée (<180ppm) pour les mêmes raisons. Cela ouvre la porte à tout traileur voulant l’utiliser sur des séances de vitesse, qui pour nombre d’entre nous permettent d’avoir une pose de pied plus active, mais impose d’avoir conscience de cela surtout si on veut l’utiliser sur du plus long.

Avec des guillemets : chaussure un peu « élitiste ». Et encore, c’est avec un poil de malhonnêteté car reprocher à une chaussure légère et dynamique de convenir plutôt aux coureurs légers et rapides…