Nicolas DUHAIL arrivé en TOP position au premier étage de la Tour Eiffel, Ecotrail de Paris 80
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EcoTrail de Paris 2016, 80km – 1500m D+, samedi 19 mars 2016
par Nicolas DUHAIL, Team Outdoor poli
I. Introduction
Bon allez, on est dimanche soir, 24h après l’arrivée de l’EcoTrail, je viens de finir de répondre à tous les SMS, mails, et messages d’encouragements et de félicitations. Quel plaisir de lire tous ces commentaires venant de mes proches ou de parfaits inconnus ! Je peux enfin me lancer dans l’écriture de mon compte-rendu. Et autant vous dire tout de suite que j’en ai bavé sur la course donc vous allez en baver autant que moi pour aller jusqu’au bout ! Pour ceux qui veulent lire uniquement la partie relative à la course, n’hésitez pas à sauter les premières sections.
II. Contexte
Commençons par resituer les choses : ça fait deux ans que je participe au Trail du Ventoux en mars, et celui-ci est trop proche de l’EcoTrail pour pouvoir enchaîner les 2 (d’ailleurs cette année c’est le même week-end). Par conséquent, en 2014 et 2015, j’ai couru le 30km de l’EcoTrail, avec le regret de ne pas pouvoir m’aligner sur la distance reine. Fin août, je décide donc de m’inscrire sur le 80km, enfin une course pas trop loin de la maison !
En novembre 2015, c’est la fin de saison, l’objectif Templiers est passé, je participe à quelques courses nocturnes de la région. Malheureusement, sur « La chouette et le Hibou », une belle glissade me vaut 4 points de suture au genou et va m’obliger à couper un moment la course à pied. D’un côté ce n’est pas plus mal, ça fait une coupure imposée, le corps a besoin de se reposer de temps en temps. Le problème quand je ne cours pas, c’est que je mange autant voire plus que d’habitude (ce qui n’est pas peu dire), donc les kilos s’entassent rapidement :) – crédit photo Laurent PROVOST
Deux semaines plus tard, on m’enlève les points et j’ai hâte de recourir, mais ce n’est pas pour tout de suite apparemment, j’ai une sale gêne dans ce même genou : ma chute a sans doute déplacé un os ou deux… Comme d’habitude, je laisse traîner, je commence à recourir avec cette gêne, et le plaisir n’est pas vraiment au rendez-vous. On rajoute par-dessus ça les réveillons de fin d’année et on obtient un Nico dans un état de forme pas vraiment optimal au début 2016 !
Je décide finalement de prendre un rendez-vous d’ostéo chez mon amie Diane Sibille, qui me fait craquer bien comme il faut. Miraculeusement, après cette séance et 2 jours de repos, plus de douleur nulle part : la prépa EcoTrail va enfin pouvoir commencer !
III. Préparation du guerrier
J’ai désormais la chance de pouvoir m’entraîner le midi avec mon partenaire de TEAM OUTDOOR POLI, Adrien GUIOMAR, et ses collègues de Dassault. Ils préparent tous le marathon de Paris début Avril, avec pour objectif des chronos aux alentours de 2h30. Adrien va quant à lui essayer d’approcher les 2h20, et pour cela il est coaché par Alexandre DELORT, qui entraînait auparavant Vincent LUIS. Autant dire que ça ne rigole pas sur le plan d’entraînement ! Vous pouvez d’ailleurs suivre ses dernières semaines de préparation sur le site de Mountain40 :
https://mountain40.com/marathon-de-paris-s-6-la-preparation-d-adrien-guiomar
https://mountain40.com/marathon-de-paris-s-5-la-preparation-d-adrien-guiomar
https://mountain40.com/marathon-de-paris-s-4-la-preparation-d-adrien-guiomar
Cela vous permettra de voir le contenu des séances que j’ai effectuées, même si j’étais bien loin d’Adrien au niveau du chrono :) En tout cas, la forme revient petit à petit, et la couche de gras qui s’était installée au niveau du nombril diminue progressivement. Et surtout, je retrouve le plaisir de courir sans douleur qui m’avait manqué ces derniers mois !
Bon, c’est bien joli ce plan d’entraînement marathon, mais moi c’est 80km qui m’attendent en mars et 1500m de D+ ! Ce n’est pas avec des séances de 10 à 15 bornes que je vais aller en haut de la Tour Eiffel. Je sais que grâce à ça je vais obtenir une bonne base de vitesse, mais par-dessus j’ai intérêt à rajouter des kilomètres et des côtes. Je double (une séance le midi et une séance le soir) donc assez régulièrement en rajoutant la sortie de mon association ACCRORUN VILLEPREUX le mardi (trail) et jeudi (fractionné), et des sorties plus longues le week-end.
Au bout de quelques semaines, ça commence à tirer comme il faut dans les jambes, et c’est ça qui est bon ! Si je veux être au taquet en mars, ce n’est pas le moment de se reposer. J’ai prévu quelques courses de préparation « on the road for EcoTrail », et je vais toutes les courir sur la fatigue pour bien bosser (crédit photo Arnaud Fourdrinoy)
• L’Hivernale 24km (24/01) : je finis 3ème en galérant dans les côtes, mais pour le premier dossard de l’année, c’est encourageant.
• Le MaxiCross de Bouffémont 41km (07/02) : je finis 2ème derrière mon frère Jonathan et devant Bertrand COLLOMB-PATTON, un habitué du top 10 de l’EcoTrail : les sensations sont bien meilleures. Voir le récit ici : http://www.team-outdoor.fr/blog/maxi-ambiance-au-maxi-cross-recit-a-6-mains-du-top/
• Le Trail des Villes Royales 53km (21/02) : le profil est très roulant (1000m de D+), donc une très bonne prépa pour l’objectif à venir. Je remporte la course devant David WAMSTER en conservant une bonne allure tout le long.
• Le Trail d’Auffargis 33km (06/03) : là ça va beaucoup moins vite car la boue est omniprésente, mais je gagne tout de même la course devant mon pote du TOP Benoît GANDELOT. La fatigue de l’entraînement se fait sentir et j’ai vraiment hâte de faire une course en partant frais ! (crédit photo Trace&Route)
• Enfin, le Trail nocturne des Flambeaux 18km (12/03) : une semaine avant l’objectif, je sais que ce n’est pas vraiment raisonnable, mais les organisateurs ont fait l’effort de reporter cette course après son annulation due aux attentats de novembre 2015, donc je tiens à porter ce dossard. Par contre, je pars dans l’optique de ne pas me blesser et de garder du jus pour la semaine suivante. J’ai donc couru avec la tête de course sans chercher à accélérer pendant 50 minutes, et j’ai haussé le rythme en fin de course pour remporter cette édition.
Je me présente donc sur l’EcoTrail avec une série de 3 victoires, mais je sais que ça va être compliqué de la poursuivre ! Je commence à relâcher le kilométrage 10 jours avant la date fatidique, tout en gardant quelques séances de rythme. (crédit photo Actu78)
La dernière semaine, c’est léger, avec :
– Sortie vélo tranquille de 90km le dimanche pour aller encourager Agnès au semi de Rambouillet ;
– 12x1min en côte sans forcer le lundi ;
– 5000m en 16’27 alors que les potes de Dassault en enchaînent 2 : chapeau les gars !
– Footing 12km le mercredi ;
– Repos complet le jeudi ;
– Footing 10km le vendredi avec 5 accélérations (j’ai choisi d’éviter la séance de 20x400m avec le groupe Dassault !).
Ça fait bizarre de faire une semaine aussi légère niveau volume, après avoir claqué des semaines à plus de 200 bornes. Mais bon, le boulot a été fait, maintenant on va voir si ça paye…
IV. L’avant-course
Samedi matin, jour de vérité. Exceptionnellement, j’ai fait l’impasse sur Koh-Lanta pour dormir un maximum. D’ailleurs toute la semaine j’ai essayé de me coucher tôt pour emmagasiner du sommeil, parce que l’entraînement sans la récup’ qui va avec, ça ne suffit pas. Même si j’ai une légère pression pour cette course (premier objectif de l’année, annoncé comme prétendant au top 5 sur Mountain40, …), j’ai passé une nuit sereine et je me lève en pleine forme avec l’envie d’en découdre.
Le départ à 12h15 permet d’éviter d’avoir à se lever à 3h du mat’ comme pour certaines courses, c’est agréable. Mon sac avec le matériel obligatoire est prêt depuis hier soir, ce matin j’ai juste à petit déjeuner (un gros bol de céréales et 2 belles tartines) et préparer mes boissons énergétiques.
J’en profite pour faire un petit point sur le matériel que j’emmène :
• Pour les chaussures, j’ai pas mal hésité, mais vu la météo de ces derniers jours (pas une goutte de pluie depuis une semaine), ce sera chaussures de route. Sur les conseils d’Agnès et de mon partenaire du TOP Antoine ALLONGUE, qui ont déjà couru sur ce parcours, je choisis de porter les Adidas Glide Boost. Voir test de Tonio ici : http://www.team-outdoor.fr/blog/on-a-teste-pour-vous-la-glide-boost-par-antoine-allongue/
• Niveau textile, je porte bien entendu la nouvelle tenue TEAM OUTDOOR POLI : short CAIRN (http://www.team-outdoor.fr/textile-homme/4123-short-cuissard-trail-cairn-team-outdoor-poli-mixte.html) et t-shirt GUADA (http://www.team-outdoor.fr/textile-homme/4122-tee-shirt-manches-courtes-12-zip-trail-guada-team-outdoor-poli-mixte-.html).
• Pour le sac, n’ayant pas encore reçu la dotation de notre partenaire 2016 ULTIMATE DIRECTION, j’emmène mon fidèle Nathan FireCatcher qui a fait ses preuves, avec une poche à eau pour avoir la contenance règlementaire et 2 flasques à l’avant.
• Enfin, le plus important, la bouffe : j’ai reçu la dotation de notre partenaire EAFIT assez récemment donc ça va être l’occasion de tester leurs boissons énergétiques, barres énergétiques, et gels. Oui je sais, normalement on est censé tester ça avant à l’entraînement, pendant les sorties longues. Mais j’aime le risque et je ne suis pas difficile donc je me dis que ça va bien se passer. Je prépare donc des barres énergétiques fruits du verger et fruits rouges, des gels PERFORMER cola et orange, un gel FINISHER citron, une bouteille de EAFIT +4h saveur citron, une bouteille de EAFIT 2h-4h saveur orange (tests de tous ces produits à venir sur le blog de TO), et une bouteille de Nutratletic saveur agrumes (ça au moins je sais que ça passe bien).
C’est bien joli toute cette bouffe, mais je ne vais pas pouvoir trimballer tout ça sur moi : heureusement, mon frère Jonathan et sa future femme Agnès (cap’tain du TOP) m’ont proposé de me faire l’assistance durant la course, et ça me soulage d’un énorme poids. C’est du stress en moins et du temps gagné à chaque ravito. Je leur ai donc donné mon plan de route avec ce qu’ils devront me fournir à chaque ravito. Jonath court une manche du TTN le lendemain (Circuit des Grands Crus) et Agnès a posé sa journée, donc j’ai intérêt à assurer [NDA : Jonath termine 2ème à 12 secondes de Laurent VICENTE. Quelle idée de cavaler derrière moi la veille !].
On est une bonne dizaine d’ACCRORUN à courir le 80km, mais personne ne semble motivé pour s’échauffer avant la course. Du coup, je pars un peu plus tôt avec Jonath et Agnès, direction la base de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines, où le départ sera donné à 12h15. On croise beaucoup de têtes connus, clients du magasin, collègues, ou amis coureurs et futurs adversaires comme Bertrand COLLOMB-PATTON. Je pose mon sac dans le camion prévu à cet effet puis direction les sentiers pour s’échauffer. L’assistance me permet également de pouvoir conserver pantalon et veste à l’échauffement et de leur donner au dernier moment, et c’est un plus non négligeable vu le froid qu’il fait. Un dernier tour dans les fourrés pour évacuer le plat de pâtes d’hier soir, puis je reviens vers la ligne de départ.
Comme à mon habitude, je ne suis pas en avance, je vois qu’Agnès commence un peu à s’inquiéter que je ne sois pas sur la ligne avec tout le monde. J’aperçois également Tonio sur la ligne, qui me cherche de tous les côtés. Désolé, mais le pipi de dernière minute est primordial pour moi ! Juste le temps de voir partir la joëlette de Dunes d’Espoir, et je file me placer sur la ligne. Vu le froid, je décide de garder gants, bonnets et manchettes. Si j’ai trop chaud, je pourrais toujours les déposer au premier ravito.
La musique d’ambiance retentit, le compte-à-rebours est lancé, les chevaux qui ouvrent la course se cabrent (j’avoue, j’en rajoute un peu), et c’est parti ! « Let’s go to war » ! (crédit photo Team Outdoor)
V. Départ => Ravito de Buc (km 23)
On m’a prévenu de bien faire gaffe à mes chevilles sur la première ligne droite, c’est un vrai champ de patates. En partant devant, j’ai la chance de pouvoir voir où je pose mes pieds, ce serait bête de se blesser maintenant… Ça part sur un rythme raisonnable… pendant 300 mètres :) Ensuite Yoann STUCK (2ème en 2015, venu « faire mieux que l’an dernier » : ça annonce la couleur) place la première banderille et s’éloigne peu à peu. (crédit photo JAIFE)
Derrière, un groupe de chasse se met en place. On y retrouve le triple vainqueur de l’épreuve (et 3 fois 2ème, autant dire que niveau régularité sur cette course, on ne trouve pas mieux) Manu GAULT, qui possède un palmarès plus long que mon bras, avec entre autres des sélections en équipe de France de trail. À ses côtés son partenaire du team ASICS, Arnaud PERRIGNON, champion de France master 2015, qui possède lui aussi un palmarès à faire peur. Enfin, Jérémy PIGNARD complète ce groupe, lui qui a été sélectionné en équipe de France de 100km pas plus tard que l’année dernière.
Et quelques mètres derrière, c’est bibi qui se retrouve tout seul en chasse patate, à prendre le vent tout seul entre deux groupes. Je sens vite que derrière l’écart se creuse, donc si je ne veux pas faire la course seul je vais devoir m’activer pour boucher le trou. Facile à dire, mais vu le rythme imposé par Yoann (3’24 sur le 3ème km d’après Strava : https://www.strava.com/activities/521264539), et les autres loustics qui veulent rester au contact, c’est difficile à mettre en œuvre. (crédit photo JAIFE)
Heureusement, après quelques kilomètres autour de l’étang de Saint-Quentin où je parviens à les garder en visu, Yoann lève un peu le pied : lui aussi devait en avoir marre de courir seul quelques mètres devant le groupe. Du coup, l’allure baisse légèrement et je parviens à recoller au prix d’un bel effort. Bon, je suis dans le groupe de tête, maintenant il n’y a plus qu’à suivre Manu qui connaît le parcours comme sa poche et ça va le faire :)
Crédit photo the Pink Runner
Dans les faits, c’est légèrement différent : ça va toujours trop vite à mon goût, mais je serre les dents pour rester dans le groupe. En ce début de course, ce sont Yoann et Jérémy qui imposent leur rythme, Manu et Arnaud restent en observation et moi je galère en silence. Je me demande vraiment comment je vais pouvoir tenir 80km à cette allure… Pour l’instant, je me concentre sur mes compagnons d’échappée et leur matériel : tout le monde porte un sac sauf Manu qui a une ceinture avec 2 gourdes ; sans surprise, nous avons tous opté pour les chaussures de route (Arnaud et Manu en Asics, Jérémy et Yoann en Adidas).
Au bout d’une dizaine de kilomètres, on passe à côté du vélodrome où je retrouve Agnès et Jonath pour la 2ème fois déjà sur le parcours. Ils sont au taquet sur les encouragements et ça motive bien ! Je ne suis pas mécontent de quitter la base de loisirs, désormais on va commencer à trouver quelques virages et des relances qui vont casser ce rythme infernal. On traverse Saint-Quentin direction les étangs de la Minière, un terrain de jeu qui m’est plutôt familier. Les escaliers pour grimper et descendre les passerelles sont de rares moments de répit pour moi, j’en profite même si c’est court.
On longe le premier étang, toujours sur une allure très soutenue, et dans ma tête je sais que je ne vais pas tenir toute la course à cette vitesse. J’hésite à lâcher le groupe et poursuivre à mon rythme, quitte à en reprendre certains sur la fin, mais je ne suis pas venu là pour enfiler des perles. Allez, on s’accroche et on attend avec impatience les premières vraies bosses.
Et elles arrivent peu avant le premier ravito de Buc, au niveau du 3ème étang : quel plaisir de ralentir un peu pour grimper ! Là, je commence à me sentir bien, et sans forcer je crois que je prends même mon premier relai. Yoann fait une petite pause technique en haut de la bosse, j’hésite à en faire de même mais si je m’arrête aussi tôt, il y aura forcément une autre pause par la suite, ce que j’aimerais éviter. Je le laisse donc s’affairer tout seul, il est assez rapide pour nous rejoindre en moins de 2 minutes. Dans les descentes, je me sens également à l’aise, mais bon, rien de technique ici donc ça ne veut rien dire. (crédit photo A. Chaumontel)
On quitte finalement les étangs de la Minière pour rejoindre le ravito de Buc, au km 23. On y arrive donc à 5, au bout d’1h24 de course. Je cherche les tee-shirts jaunes de mon assistance mais comme il fait froid, ils ont gardé les doudounes ! Pas grave, ils me hèlent et j’accours. Je commence par leur déposer mes gants (mais je garderai bonnet et manchettes jusqu’à l’arrivée), puis la routine se met en place : je pose mes flasques vides, je récupère 2 flasques remplies, je pose mes emballages vides (un gel et une barre) et je récupère la même chose. Pendant que j’ai les mains occupées, Jonath me fourre directement des morceaux de banane dans la bouche, ça c’est de l’efficacité ! Je suis pressé de repartir, la bouche pleine, mais Agnès me dit avec sagesse que ce n’est pas ici que la course se joue. Je prends donc le temps de mâcher, boire quelques gorgées d’eau gazeuse, pour changer du sucré, et c’est reparti. (crédit photo Trail Endurance Mag)
VI. Buc => Point d’eau de Meudon (km 45)
Je n’ai pas eu l’impression de traîner, et pourtant je repars 5ème au moins 30 secondes derrière le 4ème : apparemment ils mangent moins que moi sur les ravitos, pas surprenant me direz-vous… Par chance, en repiquant vers la Minière, une côte bien raide va me permettre de combler l’écart qui me séparait de la tête de course. Et ce qui est bien, c’est que je n’ai pas eu à forcer plus que ça pour les rejoindre dans la côte. Il semble que mes jambes sont dans un bon jour pour avaler du dénivelé (le profil de la course ne s’y prête pas vraiment, mais on va faire avec). J’aurais peut-être dû aller au Ventoux finalement :)
On se dirige désormais vers Jouy-en-Josas par des sentiers de la forêt domaniale de Versailles. Je reconnais certains chemins que j’ai déjà parcourus à l’entraînement ou sur le trail du Josas. Chacun a trouvé son rythme et le groupe fonctionne bien, on pourrait presque croire que l’on fait une course d’équipe. Tour à tour, chacun prend la tête selon ses sensations, et personne ne semble en mesure d’accélérer pour s’échapper seul. Et si tôt dans la course, ce ne serait pas raisonnable. (crédit photo Gui Fav)
On quitte la forêt quelques secondes pour passer sous la voie ferrée au niveau de la gare de Petit Jouy – Les Loges. Puis on traverse l’avenue alors que les bénévoles ne sont pas encore en place : je pense qu’on est en avance sur les prévisions et sur le chrono de Manu en 2015. On remonte ensuite en forêt par une belle bosse que je connais bien : je la monte en tête, toujours en essayant de récupérer un maximum lorsque ça va moins vite. Je retrouve mon assistance de choc dans la côte, et je sens qu’ils croient en moi, j’espère ne pas les décevoir. Arrivé en haut de la bosse, je relance peut-être un peu plus fort que d’habitude, et derrière je sens que personne ne s’accroche. Oui, vous avez bien lu, je me retrouve « seul » en tête de l’EcoTrail au bout de 27km, avec quelques secondes d’avance : c’est vraiment une sensation indescriptible ! (crédit photo Gui FAV)
Je sais que la course est encore longue, donc pas d’affolement, ils vont revenir, mais les jambes sont là aujourd’hui et je me sens de mieux en mieux : c’est bon pour le moral. Comme prévu, ça revient derrière, et on se retrouve à nouveau à 5 en passant au-dessus de l’A86 au km 30, vers la forêt de Viroflay. Et là, c’est le drame, on est dans l’obligation de se mouiller les pieds dans la seule flaque (géante) de tout le parcours ! Ce n’est pas ça qui va nous ralentir et Jérémy reprend les choses en main pour imposer son allure. (crédit photo Thibaut Lamy)
Une petite descente nous amène à l’orée du bois mais on repart tout de suite vers Vélizy dans un très long faux plat qui fait mal aux pattes. Pas le droit de marcher dans celui-là, donc je serre les dents et je m’accroche à la foulée de Jérémy. On me dit souvent que je souffle comme un bœuf, en course comme à l’entraînement, mais je remarque que Manu ventile également énormément. Ça me rassure, je ne suis pas le seul à galérer. En haut, les relais reprennent, mais c’est l’heure de la sieste et la fatigue commence à se faire sentir. Je rate donc un virage (pourtant, le balisage était clair), puis c’est au tour de Yoann un peu plus loin. Merci à nos adversaires de nous avoir remis dans le droit chemin, c’est aussi pour ça que c’est bien de courir en groupe.
Profitant de notre assoupissement, Arnaud décide de tenter sa chance et place une bonne accélération. Nous mettrons quelques minutes à le rejoindre, puis peu à peu la course va se décanter et le groupe s’amincir. Arnaud est le premier à lâcher prise, aux alentours du kilomètre 38, puis c’est au tour de Jérémy de payer ses efforts du début de course. (crédit photo Gui FAV)
Nous sommes donc encore 3 lorsque nous arrivons au marathon, en 2h50 environ. Plus de la moitié a été faîte, mais je me demande toujours jusqu’où je vais tenir sur ce rythme effréné. Je croise Agnès et Jonath dans une descente où je prends un peu d’avance dans le but de faire une pause technique peu après. Ce dernier me suggère de bien prendre le temps de remplir une flasque au point d’eau de Meudon : en effet, l’assistance n’est pas autorisée là-bas, donc je vais devoir me débrouiller seul.
Je m’arrête donc au bord de l’étang de la Garenne (j’aime bien profiter de la vue) pour satisfaire un besoin urgent, et j’engouffre dans le même temps une barre EAFIT fruits rouges qui passe très bien. Je repars 30 secondes derrière Yoann et Manu, alors qu’ils sont en train de grimper un joli mur. Tant mieux, c’est là-dessus que je me sens le mieux aujourd’hui. Mains sur les cuisses, je fournis un bel effort pour les garder en visu et revenir assez vite. (crédit photo Thibaut Lamy)
Au km 44, je suis encore à quelques secondes lorsque j’aperçois Alex, le coach d’Adrien et mon partenaire d’entraînement le midi, qui est venu m’encourager exprès. Il m’annonce une centaine de marches pour grimper jusqu’au point d’eau, situé au village des apprentis d’Auteuil. Parfait, c’est là-dedans que je recolle et que je passe devant, pour me présenter en tête à ce pointage (km 45 en 3h02).
VII. Meudon => Ravito de Chaville (km 57)
Un bénévole nous équipe ici d’une balise GPS, qu’il glisse dans nos sacs. Je ne sais pas à quoi ça leur sert, mais j’ai déjà une frontale qui ne va pas servir, donc chargeons la mule ! Comme prévu dans mon plan de route, je remplis ici une flasque d’eau pour tenir les 12 prochains kilomètres. Yoann et Manu se rechargent également, c’est donc à mon tour de mettre la pression en repartant du point d’eau en 1ère position.
Yoann met seulement une petite minute à me rejoindre. On s’engage alors sur une longue montée dans une rue en travaux pas très glamour, jusqu’à l’observatoire de Meudon. Arrivés en haut, le virage nous permet d’apercevoir Manu à environ 30 secondes derrière nous. On traverse ensuite l’orangerie de Meudon, et à partir de là, on emprunte le parcours du 30km. Pour l’avoir couru ces 2 dernières années, je sais dans les grandes lignes ce qui nous attend. (crédit photo JAIFE)
Je m’hydrate régulièrement en alternant les boissons, mais je ressens le besoin de changer un peu de goût. Je goûte alors un gel EAFIT Performer saveur cola, en espérant que ça me permette de conserver la forme un peu plus longtemps. Les sentiers de cette forêt de Meudon sont agréables et le temps passe plutôt vite en discutant avec Yoann. Il me fait remarquer qu’après avoir décidé de fausser compagnie à Manu sur « sa » course, on a intérêt à assumer et ne pas baisser le rythme. (crédit photo JAIFE)
Quelque chose me rassure un peu, c’est que Yoann se retourne beaucoup, à la recherche de Manu. Il demande les écarts à tout le monde. D’accord, Manu me fait peur aussi, je sais qu’il ne lâchera jamais l’affaire, mais pour l’instant on est 2 en tête donc mon principal adversaire reste Yoann. Peut-être devrait-il aussi se méfier de moi ;) (crédit photo JAIFE)
Pour l’instant, les jambes répondent toujours aussi bien dans les côtes, quel plaisir. On sort de la forêt de Meudon pour descendre vers Chaville. Manu est vraiment tout près : indécrochable le bonhomme ! On traverse tant bien que mal la D910 malgré la circulation, puis on remonte en face par de beaux escaliers, une petite mise en bouche avant la tour Eiffel. Cette section de 12km jusqu’au ravito de Chaville (km 57) m’a semblée vraiment courte. On y entre avec Yoann en 3h45, Manu quelques secondes derrières.
VIII. Chaville => Ravito de Saint-Cloud (km 70)
Chacun retrouve son assistance, et on répète les mêmes gestes qu’à Buc. Je me débarrasse de tous mes déchets, puis changement des flasques, alimentation (banane et pâte de fruit), hydratation (eau gazeuse), et j’emmène un gel neuf. Un petit geste de remerciement à mes équipiers puis c’est reparti, juste derrière Manu et Yoann. (crédit photo JAIFE)
Je ne sais toujours pas jusqu’où je vais tenir, mais pour l’instant je profite de l’instant présent. Quelle chance j’ai de partager une sortie longue avec ces coureurs d’exception ! Dans la côte suivante, bien raide et longue, Yoann et moi prenons à nouveau un peu d’avance sur Manu : s’il veut s’adjuger une 4ème victoire sur cette course, il va devoir venir la chercher, on ne va pas lui servir sur un plateau !
On redescend avant de longer des lacs à proximité de Ville d’Avray. J’ai tendance à prendre quelques mètres d’avance sur Yoann à chaque descente, mais il revient sur le plat, et on a le même rythme en côte. Personne n’est prêt à lâcher le morceau, et même si je ne partais pas spécialement pour gagner, maintenant que je suis là, en tête à 20 kilomètres de l’arrivée, je n’ai pas envie de finir 2ème ou 3ème. (crédit photo Thibaut Lamy)
On entre maintenant dans la forêt de Fausses Reposes par une belle côte décomposée en 2 parties, un long faux plat que l’on court puis un mur où l’on marche. Yoann se retourne encore, pour estimer notre avance sur Manu. Au kilomètre 62, en arrivant à Marnes-la-Coquette, Jonathan et Agnès sont encore présents pour m’encourager : c’est vraiment une assistance de choc, on voit qu’ils ont l’habitude de se suivre sur leurs courses respectives. À cet endroit, Manu est à 45 secondes.
Je commence à me dire que ça va se jouer entre Yoann et moi pour la gagne, à moins que l’on ne craque tous les deux. Tous ces kilomètres à ses côtés m’ont permis d’observer sa fameuse barbe : son style est inimitable :) Contrairement à lui, j’ai choisi de me raser le crâne et la barbe 2 jours plus tôt : j’ai donc un avantage capillaire d’au moins 100 grammes ! De plus, je possède un avantage psychologique, puisque sur la seule course que nous avons courue ensemble, la 6000D édition 2014, je l’ai rattrapé sur les 3 derniers kilomètres avant de le battre sur la piste cyclable de La Plagne (profil comparable aux quais de Seine) pour 32 petites secondes. Et ça l’a marqué, puisqu’il m’en a parlé auparavant.
Il est temps d’aborder la dernière partie boisée de la course, le parc de Saint-Cloud. Une longue descente me permet de prendre une légère avance sur Yoann. Cette fois, je décide de vraiment puiser dans le peu de ressources qu’il me reste, c’est le moment ou jamais. J’allonge la foulée dans la descente pour prendre jusqu’à 25 secondes d’avance. Petit virage à droite et on attaque la montée du « fer à cheval », qui me paraît vraiment raide après 70 bornes. Je tente tant bien que mal de la courir, mais mes jambes me rappellent à l’ordre et je suis forcé de marcher. J’entends gueuler au sommet : « Allez Nico ! Sers-toi de tes bras ! » C’est le coach Alex qui m’encourage de toutes ses forces. (crédit photo Thibaut Lamy)
On a commencé depuis quelques kilomètres à reprendre les coureurs du 50km, donc eux aussi nous encouragent lorsqu’on les dépasse : c’est toujours motivant. J’arrive en haut de la bosse, mais malheureusement la facilité que je ressentais jusqu’à présent dans les côtes a disparu. Le dernier ravito se dessine à l’horizon. Alex me fait remarquer que je suis très blanc, et m’ordonne de bien me ravitailler avant d’attaquer les quais. J’entre sur le ravito (km 70) en 4h37 avec seulement 18 secondes d’avance.
IX. Saint-Cloud => Arrivée
Agnès est au taquet, elle y croit et maintenant j’y crois autant qu’elle ! Je pose mes déchets, bois une gorgée d’eau, change une flasque, mange un morceau de banane, et je repars remonté à bloc. Quand je regarde la vidéo de mon ravito, je suis tellement concentré que je ne décroche pas un mot ni un regard à mon assistance : pas très sympa… Je ferai plus attention la prochaine fois, promis.
Longue descente en lacets avant de rejoindre les bords de Seine, je profite de ces derniers mètres de dénivelé car après ça risque de me sembler bien plat. En tournant en bas, j’aperçois mon poursuivant dans le dernier lacet, à moins de 20 secondes. S’il recolle, ça s’annonce mal pour le final… (crédit photo A Chaumontel)
Je retrouve coach Alex juché sur son scooter, à me répéter inlassablement de me servir de mes bras : faudra vraiment que je travaille ça à l’entraînement, c’est une habitude à prendre que je n’ai pas encore. Comme l’année dernière, la course tombe le jour d’un pic de pollution, pas de bol. Néanmoins, la tour Eiffel est bien visible cette année, mais elle semble si lointaine !
Allez, il ne reste même pas 10 bornes, je n’ai pas le droit de craquer maintenant après tous les efforts consentis. Les jambes sont vidées, mais le mental est toujours présent. C’est une lutte à distance qui s’engage avec Yoann. Alex m’annonce que j’ai grappillé 5 petites secondes, c’est toujours ça de pris. Mais avec 30 secondes d’avance, je ne peux pas lever le pied. (crédit photo Trail Endurance Mag)
Et soudain, petite surprise du chef : à cause de travaux à l’entrée de Meudon, le parcours emprunte une belle côte en bitume qui finit de m’achever les quadris ! Alex est déchaîné sur son scooter, il voit que je suis dans le dur et il aimerait bien me prêter ses jambes afin de me soulager. Les coureurs du 50km prennent peur à force de l’entendre gueuler :) Au moins ils sont prévenus de mon arrivée et me laissent une petite place sur le trottoir. (crédit photo JAIFE)
On redescend sur les quais par le début de la côte des Gardes que je connais grâce au Paris-Versailles. Puis direction l’île Saint-Germain où j’ai la bonne surprise de retrouver mes parents qui ont fait l’effort de se déplacer pour m’encourager. Ma mère crie encore plus fort qu’Alex, c’est un festival aujourd’hui ! « C’est mon fils, c’est mon fils, le premier du 80 ! » Niveau humilité j’ai déjà vu mieux, mais je poursuis ma route motivé comme jamais.
À la sortie de l’île, les kilomètres me semblent interminables. Comme prévu, je paye le début de course bien trop rapide, j’ai l’impression de me traîner comme rarement. Le terrain est tout plat et je cours à environ 14km/h : sur cette section, ce ne sera pas moi le plus rapide ! Mais pour l’heure, le seul objectif est d’être plus rapide que mon poursuivant, tel un lapin fuyant un chasseur. C’est dur, mais je sais au fond de moi que c’est dur pour tout le monde. Plus de questions à se poser, maintenant il faut aller au bout. Si je me faisais battre maintenant, la déception serait immense. (crédit photo Maindru Photo)
Peu avant l’arrivée au parvis de la tour Eiffel, mon frère Alexandre et sa femme Anaïs sont là : c’est agréable de retrouver des têtes connues tout le long du parcours. Je ne dois pas être beau à voir, je ressens un peu de pitié dans leurs encouragements :) Je traverse ensuite l’allée des cygnes au milieu de la Seine, puis je laisse le 50km bifurquer pour rejoindre le quai Branly tandis que je me dirige tout droit vers la tour Eiffel. (crédit photo Maindru Photo)
Sous le monument, je fends la foule et je reconnais un de mes plus fidèles supporters, Olivier-Jérémie, qui me tape dans la main avant que je m’engage dans le pilier Sud. Apparemment, Benoît GANDELOT du TOP (4ème sur le 50km) était posté à l’entrée et gueulait comme un putois (vidéo à l’appui) mais j’étais tellement cuit que je ne l’ai même pas vu.
C’est parti pour environ 300 marches jusqu’au 1er étage. Je n’ai aucune idée à ce moment de l’écart avec Yoann donc dans ma tête rien n’est gagné. Là pour une fois j’utilise mes bras, je me hisse à l’aide des rampes, 2 marches par 2 marches. Les cuisses brûlent, mais je leur demande un dernier effort. J’entends des bruits métalliques dans l’édifice, je panique, je cherche en-dessous si je vois quelqu’un pointer le bout de sa barbe. Fausse alerte, c’était le vent ! (crédit photo Maindru Photo)
Enfin je pose le pied sur le tapis rouge et j’aperçois la ligne d’arrivée, devant une armée de photographes. Je l’ai fait, j’ai remporté l’EcoTrail ! Que d’émotions lorsque je passe cette ligne. 5h25 : c’est le temps que j’ai passé à me battre aujourd’hui, avec des adversaires redoutables. La fatigue m’oblige à m’asseoir pour souffler et reposer mes jambes. Je viens de réaliser un effort d’une rare violence, j’ai été au bout de moi-même, et qu’est-ce que j’aime ça :) Finir vidé sur une course c’est une sensation que j’adore, et quand la victoire est au bout c’est encore mieux. (crédit photo Maindru Photo)
Moins de 2 minutes plus tard, Yoann franchit à son tour la ligne d’arrivée, il semble épuisé lui aussi. En même temps, c’est sans doute le cas de la majorité des participants. Comme l’année dernière, il échoue à la 2ème place, mais cette fois devant Manu, donc le contrat (« faire mieux que l’année dernière ») est rempli, non ? ;) (crédit photo Maindru Photo)
Manu complète le podium, 5 minutes après mon arrivée, forcément un peu déçu. Mais il retrouvera le sourire lorsque sa compagne Sylvaine CUSSOT remportera la course une heure plus tard. Ce fut un honneur de courir aux côtés de ces athlètes, et la bataille a été intense. Je suis fier d’arriver devant ces cadors de la discipline, et j’espère revivre encore beaucoup de courses aussi pleines ! (crédit photo Maindru Photo)
X. L’après-course
À peine 5 minutes après avoir franchi la ligne, un journaliste vient m’interviewer en anglais. La blague : déjà que je suis loin d’être bilingue, mais avec la fatigue, mon niveau d’anglais est pitoyable. Il a dû bien s’amuser le monsieur à corriger toutes mes fautes après coup ! On prend ensuite la pose devant les photographes pour immortaliser ce beau moment, puis on va vite se mettre au chaud dans le salon VIP. (crédit photo Maindru Photo)
Un joli buffet est installé, ainsi qu’un bar avec champagne à gogo. Hop hop hop, me dit-on, pas touche avant le contrôle anti-dopage, ça peut fausser les résultats. Par contre pour trouver de l’eau c’est la croix et la bannière… La légende affirme que les VIP ne boivent pas d’eau. Je suis sollicité de toute part, les interviews et les photos s’enchaînent, c’est impressionnant. Enfin il est temps de descendre direction le gymnase Emile Antoine pour le contrôle anti-dopage. On emprunte l’ascenseur de service pour éviter d’importuner les touristes avec notre odeur :) En passant devant le camion consigne, j’en profite pour récupérer mon sac (étrange, il n’y a pas la queue comme tout à l’heure à Saint-Quentin).
Avec tout ce que j’ai bu sur la course, et une seule pause pipi (un record pour moi), je n’ai pas trop de problème pour remplir le flacon. Le tour est joué, je me change et direction les kinés pour un massage bien agréable, puis le repas avec soupe, lasagnes et tarte aux pommes. Je retrouve mon pote David WAMSTER qui a terminé 8ème, et nous repartons ensemble vers la tour Eiffel pour la cérémonie protocolaire. On hésite à prendre l’escalier, mais finalement l’ascenseur arrive donc soyons raisonnables ! (crédit photo JAIFE)
Là-haut, je retrouve mon amie Marion DELAGE qui termine à une très belle 2ème place derrière Sissi. On s’était dit avant la course « rendez-vous sur le podium », et on l’a fait. Retour au salon VIP pour les podiums. Scandale ! Les VIP ont fait une razzia sur le buffet, c’est à peine si je trouve quelques calissons à me mettre sous la dent. Quelques mots des premiers sur le podium, puis des photos sous toutes les coutures, avec le maxi trophée EcoTrail sur lequel va être gravé mon nom, en-dessous de celui d’Emmanuel GAULT : la classe ;) Je serais bien resté un peu plus, mais je vais quand même essayer d’avoir un train.
En partant, je pense à tous ceux qui sont encore sur le chemin, jusqu’à 1h du matin. Respect, parce qu’il faut avoir la niaque pour aller au bout de nuit. Au moins ceux-là ont le privilège d’arriver en voyant la tour Eiffel resplendissante de mille feux, ça doit être magique : je regretterais presque d’être allé aussi vite :) Sur la route de la gare, un taxi m’interpelle (ce n’est pas l’inverse normalement ?) en voyant mon bouquet de fleur à la main : « c’est toi qui a gagné la course ? Vas-y on fait un selfie mon frère. » Déjà que je passais une bonne soirée, mais lui l’a rendue encore meilleure :) (crédit photo The Pink runner)
Remerciements en vrac
Je tenais à remercier certaines personnes qui m’ont aidé à aller chercher cette victoire :
– Agnès et Jonath, pour avoir géré mon assistance d’une main de maître : sans ça, pas de victoire. Je sais à qui m’adresser pour la prochaine course :)
– Diane, pour la séance d’ostéo magique.
– Tous les membres d’ACCRORUN VILLEPREUX avec qui je fais mes sorties trail.
– Mes collègues d’entraînement du midi avec qui j’ai travaillé la vitesse, et en particulier le coach Alex. Apparemment, l’entraînement marathon ça paye sur l’EcoTrail.
– Mes potes du TEAM OUTDOOR POLI, et le magasin qui me fournit le matos.
– Mes adversaires du jour et compagnons de route. En particulier Jérémy PIGNARD, un super gars généreux dans l’effort, qui a dû abandonner à Meudon à cause de vomissements et maux de ventre. Courage et bonne prépa pour l’échéance 100 bornes à venir.
– Mes collègues de boulot qui supportent l’odeur de mes pompes dans le bureau.
– Mes supporters le long des chemins.
– Tous ceux qui m’ont apporté leur soutien ce samedi, c’était énorme !
Conclusion
Félicitations à tous les finishers de cet EcoTrail. Ce n’est pas un trail de montagne, l’effort est bien différent, mais ce n’est pas facile pour autant ! À propos de montagne, je me dirige fin août vers le Grand Raid des Pyrénées 120km dont on m’a dit le plus grand bien : l’entraînement ne va pas être le même…
Et non Maman, ce n’est pas parce que j’ai gagné cette course que je vais arrêter de courir ! Courir moins, oui, jusqu’au prochain objectif. Mais pour l’instant c’est repos, et je vais bien profiter des chocolats de Pâques, contrairement à ceux qui ont un marathon le 3 avril ;)
Nico
maxou
23 mars 2016 @ 19 h 35 min
C’est Lolo qui est sortie vendredi soir! …(ça me semblait important de te le signaler! )
PS: félicitations pour ta super perf et merci pour ton récit palpitant.
Morgan
24 mars 2016 @ 8 h 05 min
Bravo Nico, une victoire impressionnante, en patron ! Et un plaisir à lire. :)
Nicolas DUHAIL arrivé en TOP position au...
24 mars 2016 @ 8 h 59 min
[…] Maindru PhotoEcoTrail de Paris 2016, 80km – 1500m D+, samedi 19 mars 2016par Nicolas DUHAIL, Team Outdoor poliI. […]
Julien Djozikian
24 mars 2016 @ 16 h 37 min
C’est long mais c’est bon :)
Quelle intensité !
Quand on voit les images de l’arrivée et ton « état » plus que blanc on se rend bien compte de l’intensité de l’effort
Bravo !