Le TRAIL des Maures sourit au TOP avec Pierre BUSTINGORRY
Le Trail des MAures, 45 kils 2700mD+, dimanche 7 juin 2015
par Pierre BUSTINGORRY – TEAM OUTDOOR PARIS
Ca fait déjà quelques années que j’ai coché cette course. Seulement jusqu’à présent le calendrier ne me permettait pas de m’y rendre. Cette année c’est la bonne, plus d’excuses je vais me frotter au massif des Maures… OOoouuuuu !!! Le trail des Maures c’est la grande course du weekend, 45km pour 2700 de D+. Comme me dit Antoine Allongue (du TOP), co-organisateur de cette course avec son frère Romain notamment, la veille de la course, le parcours est dur – beau – chaud ! Dur et beau il suffit d’observer un peu le parcours pour s’en douter, et chaud car cette année, la météo a décidé de nous rendre le combat encore plus dur avec des températures très élevé pour la saison !
Au niveau entraînement : Je suis un peu dans le flou quand à mon état de forme car mon entraînement est un peu chaotique depuis quelques mois. J’ai par contre bien augmenté mon activité vélo avec de bonnes sorties longues qui, je l’espère ont renforcé mes petits cuissots tout en me faisant travailler les efforts longs.
Au niveau coureurs : Parmi les favoris cette année on retrouve notamment Andy SYMONDS, Fabrice ARNAUD (triple vainqueur et recordman de l’épreuve), Thomas PIGEOIS (Team Experttrail), Christian PERRIN (Team Running Conseil) et quelques autres coureurs locaux qui vendront cher leur place !! Pour représenter le TEAM OUTDOOR PARIS on est venu à deux avec Matthieu BOURGUIGNON et moi-même.
Le jour J :
A 7 h00 du mat il fait déjà chaud et lourd. Après 5min d’échauffement cool je transpire déjà ! Quand le top départ est donné c’est la libération, on suit un cheval ouvreur pour traversé le village de Collobrière et attaqué très tôt la première ascension. Les 3 premières côtes sont courtes mais raides et déjà les écarts se creusent. 4 coureurs se détachent doucement mené par Andy Symonds. Mat et moi restons prudent et formons le groupe des poursuivant avec Thomas Pigeois que je ne connaissais pas encore.
Vers le km4 nous revenons assez vite sur un concurrent lâché qui s’est juste fait plaisir au départ mais qui ne jouera plus les 1ers rôles. A ce moment nous profitons de la course en discutant sur des jolis singles track techniques en pleine nature. Déjà les paysages sont magnifiques comme sur les crêtes de Pamparigouste ! On avance quand même mais sans forcer trop, la course va être longue et le combat n’a pas encore commencé !
Au km9, à l’attaque de la montée de notre dame des Anges (côte chronométrée pour un classement de la montée) la situation est la suivante : 2 coureurs à l’avant (Andy et Christian Perrin, récent vainqueur de l’Aurélien Trail), suivi de Fabrice Arnaud qui n’est qu’à une 30aine de seconde de Matthieu et moi. Thomas Pigeois est un peu lâché, on ne l’aperçoit plus derrière. Ici chacun se met à son rythme. Je me sens bien et je trottine dans presque toute la montée qui doit durer une 30aine de minute (28min 26sec exactement, 4ème temps du classement de montée). Mat monte un plus tranquillement et je ne le verrai plus jusqu’à l’arrivé.
Km13, longue descente technique pour rejoindre le premier ravito. Je ne peux pas m’empêcher ici d’envoyer un peu. Les jambes sont trop bonnes et la descente me tente trop !! C’est la seule descente ou je me laisse vraiment aller et je reviens vite sur Fabrice Arnaud qui à l’air un peu moins à l’aise sur cette section.
Km16, j’arrive au 1er ravito en 3ème position. Ici j’apprend qu’Andy Symonds à pris le large, seul et que Christian Perrin, est à environ 3min devant. Je me force à m’arrêter un bon moment (environ 2min) pour bien boire et manger avant de repartir. Pendant ce temps, Fabrice Arnaud, qui est passé en coup de vent, est repassé devant. Je ne m’inquiète pas, je suis bien et si je mange bien je suis sûr de revenir sur lui. Je prend donc une banane entière et m’engage dans la 2nd grosse ascension de ce trail des Maures : le pic des Sauvettes.
La montée se fait presque tout en marchant pour moi. J’ai doublé Fabrice assez vite et je ne suis pas le seul. Je passe le Pic des sauvette avec Thomas Pigeois qui est revenu fort. Avec lui je fais connaissance et je prends des nouvelles de l’arrière, de Matthieu en particulier qui à l’air de gérer sa course. Le paysage là haut et dans le redescente est magnifique mais pas trop le temps d’en profiter !!
Km18, la redescente vers le plateau du Treps se fait dans la foulée de Thomas, un grand coureur avec une pas léger et technique. Il à l’air facile dans cet environnement et mène une bonne allure. Je suis content car je m’endormais sur un rythme peut être un peu trop cool à mi-course. Nous continuons comme ça sur tout le plateau.
Km24, je repars du ravito quelques secondes après Thomas, toujours en ayant pris mon temps pour manger et boire. J’attaque la descente toujours assez serein et la… BAM ! Je me casse la gueule, la tête la première dans cette descente assez raide encore une fois. Je reste au sol quelques sec pour évaluer le dégât et j’ai mal au genoux droit… M… !! Je me lève et décide de ne pas regarder ; c’est dans la tête ! Je me remet à courir en boitant légèrement au début puis ça va mieux. Je passe en mode « guerrier », cette chute m’a énervé, j’ai perdu du temps, je ne vois plus Thomas… je suis énervé !! Avec ce dopage naturel je me remets à bien courir, ouf…
Km35, on est dans les 10 derniers kilomètres et au pied de l’avant dernière difficulté. Antoine m’avait prévenu que cette dernière partie allait être cruciale. Je me sens encore bien, un peu entamé forcément mais bien. Je suis 4ème et le 3ème n’est pas loin. Devant la course à l’air jouée entre les 2 premiers. On se trouve désormais sur un parcours commun avec les 2 autres courses du weekend, le 21 et le12km. Ca a ses avantages et ses inconvénient : c’est motivant de voir du monde et de doubler mais lorsque le sentier devient étroit c’est difficile et parfois casse gueule de doubler de colonne entière de coureurs.
Dans cette ascension je cours beaucoup, j’ai un bon rythme et au sommet, en arrivant sur le 4ème et dernier ravito je reviens sur Thomas PIGEOIS. Il commence à vraiment souffrir de la chaleur et ça se voit ! Dans la descente qui suit je l’abandonne pour voler vers le podium !
Km 41, dernière montée. Je cours au départ puis je suis obligé de marché, mais sur les cuisses dans la 2ème section, très très raides… J’ai beau être motivé, je commence ici à sentir les cuisses brûler. J’ai quand même laissé des forces dans ce Trail des Maures !! Au sommet, je retrouve Antoine qui m’encourage, ça fait plaisir ! Il m’annonce le 2nd à 2min (trop bien !) et qu’il reste 1km de descente avant l’arrivé (mince trop court pour revenir sur lui…). J’essaie quand même de faire une descente honnête pour terminé en beauté mais la technicité de cette dernière descente et le nombre de coureurs du 21 et 12km ne m’aide pas trop…
Dernier passage par Collobrière pour rejoindre la ligne d’arrivée, heureux de ma 3ème place dans ces conditions et avec un si beau plateau de coureurs ! Je franchis la ligne en 4h54min, 2min derrière Christian PERRIN qui m’avoue avoir fini bien dans le dur, et 28min derrière un incroyable Andy SYMONDS qui écrase par la même occasion le record de l’épreuve en 4h26. Mat lui signe une belle 6 position avec un beau sprint finish (contre des coureurs du 21 !! ahah)
Un grand merci à l’organisation et en particulier à Antoine pour cette expérience ! Une course magnifique que je recommande vivement pour l’année prochaine !