Le TOP sur la Boite à 3 à la Saintélyon…


La Saintélyon, Saint-Etienne – Lyon : 72km, 1800m D+, samedi 6 décembre 2014, RELAI à 3

Benoit GANDELOT, Matthieu BOURGUIGNON & Antoine ALLONGUE

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D’abord Antoine prévu en Solo, Matthieu, Stephane et Thomas en relais à 3. Agnès en relais mixte avec Pierre et Benoit.
Antoine ne fait plus le solo et échange son dossard avec Pierre. Stéphane préfère accompagner Sophie sur le Solo. Tom est qualifié en équipe de france militaire de Cross et ne peut plus venir non plus. Antoine et Benoit passent dans l’équipe de Matthieu, ouf!! Après plusieurs remaniements d’équipe, nous arrivons enfin à nous stabiliser sur un relais à 3.

Benoit partira sur le 1er relais de 28km car il a une belle base sur route (1h13’38 au semi de Boulogne), Matthieu sur le tronçon médian car il et en forme est n’est pas trop dégueu dans le technique et Antoine aura le plaisir de bénéficier de l’avance et de finir car le profil descendant est idéal pour une reprise.  Voyage en voiture de Paris et retrait des dossards à Lyon avec Pierre qui s’élancera dans le Solo avec le dossard n°17. 

Arrivés à Saint Etienne, il crachine un peu histoire de conforter l’idée qu’on se fait du terrain boueux. La température à 23h est de 2°c avec un -4°c annoncé à Sainte-Catherine.  Nous retrouvons Sophie et Stéphane un peu avant le départ histoire d’échanger quelques mots et de parler rapidement « stratégie ».  Anecdote : Arrivé à Saint Etienne à 20h, une voiture immatriculé 43 en Auvergne nous double avec 6-7 cm de neige sur le toit (?) Ah bon ? 

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1. Ambiance générale et suivi live de la course,
Antoine : 

STL 4« Partant en dernier, J’ai pu suivre la course de près. Peu avant le départ, nous avons pris la route avec Matt pour partir nous rapprocher le plus possible de son relais de Sainte Catherine (non accessible en voiture) afin de le mettre dans les meilleures conditions, de récupérer Benoit et en profiter pour encourager Pierre sur le solo en lui faisant une rapide assistance (changement de frontale, gourde). Nous roulons dans un brouillard opaque sur des petites routes des monts lyonnais (plutôt des pistes goudronnées que des routes tellement elles étaient étroites). On ne voit rien à 10m hormis la neige sur le bord de la route.

Nous voyons arriver les premières frontales sur les crêtes qui plongent vers les tentes du ravito de Sainte Catherine. Yohan Meudec arrive ventre à terre en 1h51 suivit de près par le jeune Gaulthier Senée en 1h52 et le top 4 du solo 72 en 1h53, Benoit arrive en 1H56 en 10ème position pour lancer Matt dans de supers conditions. Devant lui se trouvent seulement 2 équipes de 2, 2 équipes de 3, 1 équipe de 4 et les 4 premiers du solo. Sacré Ben qui sort une super course mais qui dit quand même  » je suis désolé  » à Matt pour avoir lâché la tête de course dans le technique!!!

 

2. Relais N°1 = Benoit Gandelot (Saint Etienne – Sainte Catherine, 28km, profil montant et 8km de route)

La première difficulté c’est de partir placé car je n’ai malheureusement pas de dossard préférentiel. Alors l’air de rien je m’échauffe pas loin de la ligne de départ avec les stars, je salue deux ou trois connaissances et puis hop ni vu ni connu je me faufile derrière la rubalise du sas élite. Bon certains me font les gros yeux mais ce n’est pas très grave ;-) Les cinq minutes qui précèdent le départ, une fois que les frontales sont allumées, sont magnifiques, jamais je n’avais ressenti une ambiance comme ça.

STL8Antoine m’avait dit (je le cite) : « ne t’inquiète pas, les élites ils partent tranquille, genre 15 à l’heure« . Et bien pas du tout, c’est plutôt du 17 !!! Les 7 premiers kilomètres sont sur route et très roulants. Tout de suite, je suis distancé par une vingtaine de coureurs que je vois s’éloigner inexorablement. J’ai clairement les jambes pour revenir, mais à 16 de moyenne et avec ce qui m’attend derrière je préfère temporiser, avec deux autres coureurs qui semblent du même avis que moi.

Ce premier quart du parcours est assez monotone : route et zone industrielle. Heureusement, ça ne dure pas, au huitième kilomètre les choses sérieuses commencent avec une première côte assez raide. Comme annoncé le terrain est boueux et je ne regrette pas d’avoir aux pieds mes vieilles (et trouées) Adizero XT4. Visiblement, tout le monde n’a pas anticipé : dans un virage en traversant une ferme, un coureur du 72 plonge littéralement devant moi dans un ragoutant mélange boue-bouse, la nuit va être longue pour lui !

Le ciel est couvert et l’obscurité totale. A la lumière de ma frontale et de ma ventrale (mode « sapin de Noël » expérimenté et breveté aux carrières By Night, voir un autre récit), montées, descentes, chemins crasseux et petites routes se succèdent et passent plutôt bien (surtout les descentes que j’appréhendais beaucoup). J’imagine que le paysage doit être joli mais honnêtement on ne peut pas dire que j’en profite. Accompagné de trois autres coureurs, j’arrive à St Christo en Jarez (km 15) au bout d’une heure, à pas loin de 15 de moyenne (et à plus d’une minute des premiers du 72 !). C’est le premier ravito et je ne m’arrête pas, je viens justement de prendre mon gel (qui sera le seul de la course d’ailleurs).

La sortie du village est terrible, avec une énorme côte goudronnée suivie quelques kilomètres plus loin d’une deuxième encore pire, sur un sentier très boueux cette fois. On ne peut pas dire qu’elles soient longues (même pas un kilomètre) mais qu’est-ce qu’elles font mal aux pattes ! Je me force à courir même si l’envie de marcher me démange. Au sommet, le terrain s’aplanit et les chemins s’élargissent mais j’ai l’impression d’être moins bien, ma foulées est plus rasante et je manque de tomber plusieurs fois en glissant sur les quelques petites plaques de neiges qui se sont formées ici ou là. En plus un petit vent froid et désagréable s’est mis à souffler sur les crêtes.

Au kilomètre 24, nous commençons à redescendre et le chemin devient mauvais. En plus de se rétrécir et de rester très boueux, il se couvre de cailloux ce qui rend la descente assez technique. Heureusement, la vue est assez dégagée et on peut distinguer au loin l’arrivée à Sainte-Catherine. C’est avec soulagement que j’arrive finalement au point de contrôle pour donner le relais à Mat. J’ai vraiment eu l’impression de m’être trainé sur cette partie (d’où mes excuses) mais en fait pas tant que ça.

Antoine me récupère et me donne un manteau bien chaud. Le temps d’encourager Pierre qui arrive quelques minutes plus tard (et qui nous parait bien), nous filons à la voiture, garée un bon kilomètre plus loin (dur dur car je suis congelé), pour repartir au dernier point de relais.

 

3. Relais n°2 = Matthieu Bourguignon (Sainte-Catherine- Soucieu-en-Jarrest, 22km, vallonné et technique)

Après m’être échauffé correctement en attendant l’arrivée de Benoit, je me place dans le sas prévu pour les relayeurs. Je retrouve ici quelques têtes connue dont principalement celle d’Anthony GAY avec qui j’avais fait toute la traversée de Mafate lors de la Diagonale en 2012. C’est toujours agréable de papoter un peu en attendant les premiers (en espérant surtout que notre relayeur va arriver devant les autres).

STL 8La première frontale qui arrive est celle de Yohan Meudec, ce n’est pas vraiment une surprise car il est vraiment très costaud sur ce type de format. Quand Ben me passe le relais, nous sommes 3èmes sur le classement du relais à 3 à quelques secondes de l’équipe Sigvaris. De plus, l’ensemble des équipes et des solos qui sont passés sont à moins de 5’ et il devrait donc être possible de reprendre quelques coureurs.

Je fais un départ rapide et recolle tout de suite à Anthony qui est plutôt surpris de me voir si vite. Je me dis qu’à deux on va plus facilement reprendre les coureurs de devant mais au bout de 2km assez tranquilles, Antho accélère et je ne le reverrai plus… Par contre, je ne suis pas en difficulté, c’est juste qu’il est plus fort que moi et je garde un bon rythme avec 2 objectifs bien clairs dans ma tête. Le premier est de reprendre un maximum de temps au premier relais de 3 qui est parti avec 5’ d’avance sur moi tout en creusant le plus possible les écarts avec nos poursuivants pour assurer le podium. Le deuxième est de reprendre les solos de tête pour avoir au moins une fois dans ma vie le petit plaisir personnel de décrocher ces grands noms du trail que sont Gault, Bringer, Chartoire et Viguier.

Si mon premier objectif est plus ou moins abstrait car il m’est impossible de connaître les écarts avec les autres équipes, il me faut juste forcer tout du long et constater au bout ce que cela donne, la réussite du deuxième est plus facile à constater puisqu’il faut déjà commencer par rattraper des frontales. C’est chose faite au bout d’environ 7 ou 8 km et je reviens sur Patrick Bringer, celui-ci me dit qu’il vient de faire une escale technique et se cale dans ma foulée pour revenir sur les 3 hommes de tête.

Une fois le petit groupe repris, je pense m’échapper tranquillement mais nous parlons là de machines… Me voilà donc à grimper la portion raide qui se présente avec la tête de course sur les talons, Patrick Bringer me repasse même devant pour durcir un peu l’allure !!! Bon par contre il est hors de question que je me fasse décrocher par des solos, je repasse donc devant et creuse un petit écart avec le groupe de tête, seul Patrick reste dans ma foulée et se sert de moi pour prendre quelques longueurs d’avance. Ce n’est qu’à la faveur de portions plus descendantes que je vais enfin m’échapper. Je vais ensuite m’efforcer de maintenir un rythme élevé en pensant que chaque seconde gagnée est une marge de plus pour Antoine qui devra ensuite tenir la place sur le podium jusqu’au bout.

Je relance une dernière fois en apercevant le point de relais et passe enfin la puce à Antoine. Ben m’annonce à cet instant que je suis 2ème relais à 3 et que le premier est à 4’, j’ai donc rempli ma mission même si je n’ai pu suivre Anthony et tandis qu’Antoine s’éloigne nous attendons la troisième équipe pour mesurer les écarts. Antoine ne le saura qu’à l’arrivée mais nous sommes confiants avec Ben puisque l’écart avec nos poursuivants les plus proches est désormais de 11’. Il ne nous reste maintenant plus qu’à reprendre la voiture garée non loin de la et à filer sur Lyon pour assister aux arrivées.

 

4. Relais n°3 = Antoine Allongue (Soucieu-en-Jarrest – Lyon, 22km, profil roulant et descendant)

 

STL3Echauffement à Soucieu en Jarrest. Il n’y a pas grand monde à 3h du matin. Je croise moins de 10 personnes sur le site. Nicolas Martin qui s’apprête à prendre le départ et accompagné par Yann Curien. A ce moment de le course, les derniers pointages annoncent Matthieu à 1′ d’Anthony Gay (Sigvaris) qui a déjà repris et doublé la tête de course du solo. Julien Jorro (Lafuma) qui a fait le relais n°1 nous raconte avoir attendu son relais qui n’avait pas prévu que la course serait aussi rapide. Un aléas de course qui ne risquait pas de nous arriver tellement nous étions au point et sur zone presque 20mn avant l’arrivée de notre relais. 

Les sensations sont plutôt bonnes avec le stress de la course mais je doute de ma forme du jour en ayant finalement peu couru ces dernières semaines (30-40 km / semaine et une sortie vélo) . Je n’ai pas couru plus de 17km ni plus de 14 kmh depuis le 15 septembre même si je me sentais bien à vélo. Je choisi donc de m’échauffer longtemps et lentement (30′). Matthieu arrive 4′ derrière Anthony Gay et me place sur de bonnes bases. Je ne pense même pas un instant pouvoir revenir sur Nicolas Martin (équipe de France, 2ème au France de Trail et qui vaut 32′ au 10km le bougre).

A cet instant, je veux à tout prix garder cette place ou au moins le podium. je sais partir avec plus de 5′ d’avance ce qui ne fait que 10″ / km  ( mais 11′ en réalité).  Ca fait marrer les copains du team qui n’hésitent pas à me charrier, mais si la douleur au tendon se réveille une nouvelle fois, je peux facilement boîter à 11-12 sur la fin de parcours. 

Je pars donc en surveillant les sensations de près mais sans me poser trop de questions non plus. Mon allure est rapide sur les cinq premiers km histoire de revenir rapidement sur les relais à 2 qui me précèdent Thomas Saint Girons et Martin Reyt. 17-18 sur les faux plats descendants et 15-16 sur le plat. Finalement pas plus rapide sur les parties descendantes ou techniques par manque de visibilité ou d’entrainement. L’appréhension de me blesser est bien présente.

Je pense rattraper Thomas Saint Girons (qui fait une pause) puis plus loin reviens sur Martin Reyt au sommet d’une côte boueuse (côte des lapins ?) . Encouragements mutuels et je relance encore sur le sommet. Je bénéficie d’un énorme encouragement au ravitaillement de Chaponost (10km de l’arrivée) où près de 100 personnes m’encouragent. Je commence à reprendre beaucoup de monde de la Saintexpress juste avant la côte de Beaunant. Je garde aussi en mémoire le chant des 3-4 coqs à cet instant. Pour un parisien, ça fait vraiment beaucoup de temps que je n’ai pas entendu un coq chanter et ça fait un bien fou. 

J’aborde la terrible côte de Beaunant avec un sacré appétit. De nombreux coureurs m’encouragent dont Olivier-Jérémie Bois (habitué des Veillées du bois Team Outdoor). Je me régale dans certains parties boisées du parcours et finalement avoir de supers sensations dans les petites cotes raides qui je passes facilement même si j’ai plus de mal à relancer sur le sommet. Je pense avoir une avance suffisante en arrivant sur les quais mais je regarde toujours derrière moi car je cours à 15km/h et un coureur rapide peu facilement me rependre 2min sur les 4 derniers km. 


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Finalement, je retrouve Benoit et Matthieu qui m’attendaient tranquillement à l’entrée du Palais des sports de Lyon et qui avaient vu que j’avais conforté l’avance de 11′ aux pointages. Mais en course, on se pose pas autant de questions.  J’ai également pu retrouver mes cousins Fanny et Vincent Delplancq, courageux  de la Saintexpress qui m’ont vu les dépasser dans le derniers km du parc de Gerland. Sympa de retrouver la famille à l’arrivée à 5h15 du matin.

 Une belle journée, ou plutot une belle nuit de sport et de partage! A refaire!

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Ben, Matt et Antoine