Le TOP en Bourgogne, le trail des 3 Châteaux Jonathan DUHAIL & Agnès HERVE
Le Trail des 3 Chateaux, 23.5 kils, 735m D+, Dimanche 8 mars 2015, Le Creusot (71)
Jonathan DUHAIL, Agnès HERVE
Suite au début de saison rythmé par les cross, je n’avais pas encore fait de trail en 2015. Il était temps de s’y remettre, car le trail du Ventoux approche (la semaine suivante), et le fait de n’avoir fait que des cross en compétition n’est pas forcément la meilleure préparation. Les dernières semaines d’entrainement ont tout de même été basées sur du travail de côte, et avec des séances longues, pour bien préparer le trail du Ventoux, bien que cela ne soit pas trop compatible avec la préparation des cross. Il restait à valider cet entrainement avec une petite compétition, pour voir si les sensations sont bien au RDV.
Avec Agnès, nous avions donc prévu depuis un moment de nous rendre au Creusot pour le Trail des 3 Châteaux, sur le 23km, qui est le support des championnats de Bourgogne de trail court. C’est un trail qu’Agnès fait tous les ans depuis un bon moment, et elle avait envie de me le faire découvrir (vous pourrez retrouver ses récits des années précédentes sur le blog). Le samedi soir, nous partons donc après la journée de travail d’Agnès au magasin, pour passer la nuit à environ 1h de route du Creusot, dans un bed & breakfast très sympathique, même si on n’en a pas profité autant que possible, vu notre départ assez tôt le lendemain.
Le départ étant à 10h au Creusot, le réveil le dimanche matin est fixé à 6h30, pour avoir le temps de manger, de tout préparer et ranger, de se rendre sur place, … Aucun problème sur la route, et on trouve une place juste à côté du Château de la Verrerie, d’où sera donné le départ. Comme d’habitude, que ce soit sur des courses en région parisienne, en montagne, ou ailleurs, Agnès connait à peu près 50% des traileurs au départ ;) (bon OK j’exagère un peu, mais il y a quand même pas mal de monde qui vient lui dire bonjour, et lui souhaiter de gagner une fois de plus).
On a le temps de récupérer nos dossards, puis d’aller se mettre en tenue : sur ce trail, une réserve d’eau et de nourriture est obligatoire, ainsi qu’une couverture de survie. J’ai donc opté pour le sac 1L de chez Salomon (http://www.team-outdoor.fr/accessoires/3211-sac-salomon-s-lab-sense-set-alu.html), qui ne se sent même pas une fois enfilé. Je ne l’ai pas senti de la course, et j’ai vraiment eu l’impression qu’il ne pesait pas plus lourd qu’un T-shirt. On part ensuite s’échauffer ensemble dans le parc du château, pendant les 20min qui nous restent avant le départ.
L’ambiance sur la ligne est bon enfant à 5min du départ, et on peut se placer devant sans aucun problème. Après un petit bisou, le départ est donné, et on part chacun dans notre course ! Ça part tranquillement, et ça blague même en tête de peloton :) pendant qu’on fait le tour du château. Je me place donc en tête de course, pour donner un rythme plus soutenu, et au bout de peu de temps, on se retrouve à 3 en tête de course.
Le parcours commence par une descente dans la ville, avant de remonter directement sur des chemins plus techniques, qui coupent des voies de chemin de fer d’anciennes mines. La vue sur Le Creusot est magnifique, et le rythme que je continu d’imposer est toujours soutenu. Sur le parcours de 23km, nous aurons le droit à environ 750m de dénivelé, ce qui est quand même plus conséquent que ce à quoi je suis habitué en région parisienne, et je ne tarde pas à comprendre que les côtes dans la région sont bien plus longues que chez nous, mais aussi très raides par endroits.
Après une légère descente, on repart droit dans la pente à travers les sous-bois, pour la deuxième montée du parcours, très raide, et sans réel chemin. Les deux coureurs sont toujours derrière moi, et je ne relâche donc pas mon effort arrivé en haut, en relançant directement dès que la pente redevient plus clémente. Je continue à mener durant les kilomètres qui suivent, où nous traversons des champs, longeons des bois, … et remontons tous les marcheurs qui sont partis une heure avant nous. Un des deux coureurs qui m’accompagnent s’appelle Baptiste et est du club du Creusot. Il est encouragé par tout le monde sur le parcours, c’est assez impressionnant, tous les bénévoles le connaissent.
Entre le 7ème et le 9ème km, une longue portion de plat, mais très boueuse fait que je me retrouve seul, et que je peux aborder la difficulté suivante sans me préoccuper de mes poursuivants. Mais dans la descente suivante, je vois Baptiste (encore lui !!) revenir, et recoller en passant au ravito aux environs du 11ème km. On commence alors à discuter un peu, et il m’apprend qu’il habite sur le parcours un peu plus loin, et qu’il ne court presque jamais, puisqu’il fait du cyclisme à un niveau élite ! Il est venu aujourd’hui pour le titre de champion de Bourgogne de trail. Je suis quand même très impressionné, que sans aucun entrainement en course à pied il puisse courir 23km à ce rythme !!
Les difficultés continuent, et on arrive dans une côte très raide, avec beaucoup de cailloux, et un ruisseau qui s’écoule dans la pente. Nous devons marcher tous les deux : je ne pensais pas devoir marcher sur un trail de 20km en Bourgogne, et je me dis à ce moment que j’aurais dû demander plus de détails à Agnès sur le parcours :) Pendant les 3km suivants, un long passage de plat nous permet de relancer, et je me dis alors qu’il va être dur de lâcher mon adversaire du jour !
Nous descendons ensuite pendant 3km sur un terrain plus technique que depuis le début, mais toujours aussi joli, et Baptiste m’annonce alors qu’il ne reste plus qu’une difficulté, c’est la côte qui amène chez lui. C’est un vrai mur, et après la partie la plus raide, il décide d’accélérer, et je ne peux absolument pas le suivre. Je suis relégué au sommet de la côte à environ 30sec, mais je relance dès que le terrain redevient plat, afin de limiter l’écart. Après le passage au sommet, je décide d’essayer avec mes qualités naturelles de descendeur ;) de recoller, et à ma grande surprise j’y arrive, et on se retrouve ensemble à 2km de l’arrivée.
Il m’avoue alors qu’il a tout tenté dans la dernière bosse, sachant qu’il aurait du mal à me suivre sur le plat, mais qu’il est cuit. Je fini donc à bonne allure, et enchaine les 148 marches d’escalier deux à deux, pour m’assurer de finir en tête. Je passe la ligne d’arrivée sous l’arche du château en 01:39:09, environ 30sec avant Baptiste, et 11min avant le troisième. Après quelques questions du speaker, je repars en sens inverse pour aller chercher Agnès, et finir la course ensemble comme convenu.
Environ 2km plus loin, je la retrouve, et elle n’a pas l’air trop entamée, même si elle me dit que les sensations n’étaient pas là !! Nous faisons donc les deux derniers kilomètres ensemble, et je la laisse passer elle aussi la ligne d’arrivée victorieuse, en 02:01:55, à une belle 13ème place au scratch, loin devant les autres féminines. Nous avons alors le droit à un mot au micro avec le speaker, puis une interview dans la presse locale.
La suite de la journée est plus reposante. Après une petite pause au ravitaillement de l’arrivée en nous racontant nos courses respectives, nous sommes allés nous doucher au gymnase prévu par l’organisation, avant de faire un petit décrassage en profitant du parc animalier dans le parc du château, puis de manger un morceau au soleil au repas d’après course. Après une petite sieste dans l’après-midi, nous sommes allés à la remise des prix, et le retour sur paris n’a pas été la partie la plus facile du WE, avec quelques bouchons en région parisienne. L’organisation était quand même géniale, et ça valait le coup, au vu du parcours, et de l’après course ;)
Jonathan
De mon coté, ce trail des 3 châteaux ,je le connais bien depuis le temps que j’en prends le départ. Ce sera, en effet ma cinquième participation. Mais cette année, le parcours semble avoir changé et on retrouve le sens des premières fois ou je l’ai couru. Coté forme, je sais que je n’arrive pas du tout dans les mêmes conditions que l’an passé, vu que depuis mi-octobre je n’arrive pas à m’entrainer normalement du fait de soucis de santé qui ne me laissent pas trop tranquille et qui m’ont forcée à annuler coup sur coup, la Sainté en relai avec Jo et Nico puis l’intégralité de la saison de cross.
J’ai tout de même réussi à aligner les 21.100 kilomètres du semi de Bullion 15 jours avant avec très peu de kilomètres (25 par semaine c’est un max…) dans les jambes et aucune séance de rythme avec un chrono de 1h31 et des brouettes, assez rassurant au vu du parcours. Pas trop de plaisir sur le semi, mais bon cela devrait revenir, il n’y a pas de raison. Si l’on pouvait boucler un semi sans entrainement et sans souffrir cela se saurait tout de même!!!
Depuis 15 jours, j’arrive à enchaîner quelques belles séances, 3 à 4 par semaine environ. Cela faisait longtemps que cela ne m’était pas arrivée et c’est plaisant. C’est donc confiante sur le plaisir de courir sur les chemins de Saone et Loire que je me présente au départ de ce trail que j’apprécie tant pour son ambiance, l’accueil qui vous y est fait et le parcours. Et puis c’est une bonne révision pour l’ecotrail 30 dont je dois prendre le départ 15 jours plus tard avec Jonathan comme meneur d’allure. En plus, ici, en Bourgogne, il fait trop beau, et cela nous permet de passer un beau week-end ensoleillé loin de la capitale.
Après une soirée sympathique passée à la Datcha Bourguignonne, nous nous rendons donc au Château de la Verrerie où le départ est donné une heure plus tard. Le temps de saluer les têtes connues et c’est déjà l’heure du coup de sifflet. Bon bah coté sensations, je comprends de suite que cela ne sera pas aussi sympa que ce que j’avais imaginé car les mollets piaillent des les premiers mètres. Mais bon, je profite au max des paysages. Nous sommes vite tout en haut de la colline.
Du sommet nous avons vraiment un superbe papanorama! Cette partie du parcours est toute nouvelle. Nous avons traversé un champ puis grimpé grimpé grimpé par des chemins improbables pentus et en fort dévers. Mais cela valait vraiment le coup!
Nous redescendons pour arriver dans un village! J’ai la chance de pouvoir compter sur les encouragements de Noël. Je crois qu’il était partout sur le circuit! J’ai eu l’impression de le voir à chaque détour de chemin! Ça fait vraiment super plaisir! Je pense à Jo devant et je me demande s’il prend autant de plaisir que moi. S’il va s’amuser et surtout s’il n’aura pas trop mal à son adducteur qui l’enquiquine depuis plusieurs semaines maintenant. Il ne faudrait pas que cela empire pour le Ventoux.
En tous les cas, ça booste aussi de le savoir devant. Je relance sur les rares parties plates et les gambettes répondent plutôt bien… On enquille une alternance de montées descentes dans la boue, avec des pierres et toujours beaucoup d’encouragements par les marcheurs qui sont partis plus tôt que nous.
Oh me voici déjà au ravito de la base de Loisirs. Je n’ai pas vu les kilomètres défiler malgré les mollets qui sont toujours au bord des crampes… depuis le début, je dépasse pas mal de coureurs partis assez vite.
Je passe le ravito sans m’y arrêter vu que je suis partie en autosuffisance coté boisson. Bon là, je rejoins deux gars et je relâche un peu mon attention, les suivant sans trop prendre gare au balisage…
Bon, bah ça loupe pas, on s’est perdus. Je reprends les commandes et j’essaie de m’orienter en fonction de ce que je connais de cette partie du parcours… Après quelques 100mètres courus sur une route, je retrouve enfin le balisage du trail. Je redouble un coureur que j’avais déjà doublé 15 minutes plus tôt.
Je reconnais le plan d’eau à ma droite et je sais qu’il reste alors 5 kilomètres environ. Un coup d’œil au GPS me confirme qu’on n’a pas du faire un gros détour. Je continue à doubler dans les descentes qui suivent. Les 4 derniers kilomètres seront costauds, notamment une belle montée dru dans l’pentu qui attaque un peu plus les mollets.
A ce moment là, je me demande si devant Jo il a couru dans ce mur car c’est vraiment raidos! Bon, l’avantage c’est que c’est bientôt la fin! Et puis, justement, c’est mon homme qui me rejoint pour le dernier kilomètre tout plat avant la célèbre montée des escaliers et l’arrivée sous le porche du château de la Verrerie!…. eh bien que dire!…… ça fait trop du bien de retrouver cela!
Un grand merci à toute l’équipe de l’organisation, au speaker pour sa sympathie, et à Noël pour ses encouragements, sa gentillesse et ses photos. et merci à Jonathan d’avoir partagé cette belle journée en Bourgogne.
Agnès