Le Titre de Championne de France de cross militaire Master pour Sophie DUVERNAY
Championnats départementaux de cross du var, dimanche 10 janvier 2016, Draguignan (83)
Championnats de France de cross militaires, jeudi 14 janvier 2016, Rochefort (17)
1. Les départementaux de cross
Et bien c’est parti, après 3 semaines d’entrainement seulement (je me suis fait une élongation au mollet fin novembre au mollet), j’entame une première semaine de cross avec les Départementaux du Var et le CFM (Championnat de France de cross Militaire). L’objectif n’est pas tant les compétitions mais de me servir d’elles en guise d’entrainement.
Dimanche 10 janvier, Départementaux du Var, à Draguignan ; les 5,5 km de la course me servent de première séance au seuil et de test pour savoir si je peux ou pas aller à Rochefort pour le CFM.
Mon départ est assez lent mais cela ne m’affole pas ; c’est long donc on fait du tempo et on verra ce que ça dit au fur et à mesure. En plus, je n’ai pas trop envie de m’arracher le mollet. Très vite ça part devant et je ne cherche pas à suivre. Je reste patiente et me retrouve naturellement 3ème. Je reste sur le même rythme, j’ai oublié mon mollet et franchement, je me sens bien. Le parcours est globalement plat avec 2 petites bosses à franchir. L’appui est ferme au sol. Je commence à me sentir un peu moins bien après 3,5 km mais je ne baisse pas de pied pour autant. C’est très satisfaisant et je franchis la ligne en 3ème position et 1ére master. Avec les filles de Fréjus, Adama Laclaverie 1ère, Natacha Moreau 4ère et Camille Donat 6ème, nous remportons le titre par équipe.
A froid, le mollet ne me fait pas mal, je prends donc la décision de me rendre au CFM de cross.
2. Championnats de France de cross militaires
Mardi 12 janvier, direction Rochefort avec notamment Stéphane Bégaud et Thierry Lafitte qui courront la course master homme. La reconnaissance du parcours la veille fait peur : le terrain est gorgé d’eau, en fait c’est une grande flaque, et les obstacles sont dignes d’un mud day. Il y a des buttes artificielles mais surtout des banquettes-fossés ; et là, on ne voit pas le fond des fossés car ce sont des véritables baignoires et je commence à me dire qu’il y a une réelle possibilité de blessure. Les masters hommes ouvrant le bal, je verrai bien comment ils font pour les franchir.
Jeudi 14 janvier 9h45, c’est parti pour 4,1 km de course dans un très gros bourbier : le peloton précédent est passé par là. De la boue, de l’eau, des fossés remplis d’eau… C’est plus qu’un cross ! Comme aux Départementaux, mon départ manque d’intensité ; je me fais enfermer bêtement à la corde avant le premier virage qui succède à un gros bourbier. Je relance pour me sortir de la nasse et me positionne aux alentours de la 10ème place. La première banquette-fossé se présente. Il y deux manières de la franchir :
- soit tenter un saut et atterrir directement sur la banquette ;
- soit mettre le pied dans le fossé et attaquer depuis le fossé la banquette. Là encore deux manières de mettre le pied dans le fossé :
- le plus proche possible de la banquette ;
- en milieu de fossé.
On serait tenté de mettre le pied le plus proche de la banquette mais ce n’est pas l’option que je retiens. En effet, j’estime que mettre le pied en milieu du fossé me permettra plus facilement d’attaquer la banquette avec ma jambe libre. Je prends donc le parti de mettre deux appuis sur la banquette (fréquence VS amplitude) et c’est une option payante. En effet, à chaque franchissement, je passe beaucoup mieux que mes adversaires, ce qui me permet de gagner du terrain systématiquement.
Premier tour passé et à la moitié du deuxième, Steph Bégaud me dit qu’il faut y croire car la 1ère master, Carmen Oliveras, n’est pas loin et elle n’est pas au mieux sur les obstacles. Je me dis quand même que c’est Carmen Oliveras, que j’ai vu voler sur tous les terrains (cross, route et piste) ! On part sur le 3ème tour et là, effectivement, je commence à me dire que je peux revenir sur elle. Je navigue depuis le début à une 20aine de mètres derrière, il faut que je fasse l’effort pour ne pas m’éloigner et profiter de chaque obstacle pour gagner un ou deux mètres. Steph Bégaud et Thierry Lafitte sont surs que je peux revenir et gagner et ne cessent de me le dire ! Je franchis la dernière bosse aussi vite que je peux, il reste 200 m et là……
Là, je me dis que c’est une occasion qui ne se représentera peut-être plus jamais, qu’il faut la saisir. Je me mets à bloc, je passe Carmen et je sens que la victoire master est pour moi. Gross décharge d’adrénaline, victoire improbable ; je mettrai plusieurs minutes pour m’en remettre ! Je croise des regards qui ne comprennent pas trop mon exaltation.
En effet, nous sommes dans la même course que les séniors, je suis 5ème au scratch. Contrairement aux hommes qui ont une course spécifique pour les masters, le nombre de femmes présentes au CFM ne permet pas de faire deux courses distinctes (même chose pour les France élite). C’est un peu les boules d’arriver dans l’anonymat car c’est un moment tellement fort que j’ai attendu pendant 17 ans. C’est comme ça et peu importe ce que pensent les autres, ce moment, il est indescriptible pour moi !!!!!!!! C’est mon premier titre individuel de championne de France militaire !
Conclusion : le travail paye toujours et il ne faut jamais dire jamais.
Prochaine compétition, le 24 pour les Régionaux de cross avec les filles de Fréjus !!! En avant !
Sophie