Le Raidlight Winter Trail, par Eric BRUEL

Les 26 et 27 janvier 2013, Saint-Pierre de Chartreuse

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Premier dossard de la saison, direction Saint Pierre de Chartreuse, pour le Raidlight Winter Trail. Deux épreuves au programme :

– le kilomètre vertical (amputé des 100 derniers mètres de dénivelé) de la station trail, dans la neige !

– un trail blanc de 10 ou 28 km. Pour moi, vu le peu de kilomètres de course à pied au compteur, ce sera le 10.

Le bonhomme au départ de ces deux jours est moyennement frais. Un bonne bronchite avec une bonne fièvre durant la semaine, j’ai longtemps hésité à me rendre sur le « massif d’en face ». Et puis et puis et puis… l’envie de crapahuter dans les blanches montagnes, mon addiction aux dossards, et le besoin de » cracher mes poumons » m’ont amené à traverser la vallée et monter à Saint Pierre.

 Le kilomètre vertical

winter trail 1Au programme, 4,5 kilomètres et un peu plus de 900 mètres de dénivelé. En mai dernier, j’avais participé au 3 jours de Chartreuse, et sur le même kilomètre vertical, j’avais réalisé un temps de 48mn. Là, dans de la neige assez profonde, peu préparée qui plus est, et qui va donc brasser un max, ça va pas être la même chose…

16h : départ groupé. Sur la ligne, je me retrouve aux cotés de Julien Chorier .Et bien je vais pas y rester bien longtemps… Au top départ, tout le monde se rue because le chemin se rétrécit très vite. Les départs au sprint, c’est plus de mon âge ! Du coup, je me cale vers la dixième place, à un rythme rapide mais pas non plus indécent.

Les premiers hectomètres vallonnent au bord d’un petit ruisseau, puis la pente se raidit fortement en montant vers le village. Traversée du village, un peu de bitume roulant, et on attaque les choses sérieuses : d’abord à travers la forêt, sur des sentiers zigzaguants où il est bien difficile de courir tant la neige brasse. Les appuis sont continuellement incertains : c’est particulier, c’est bien physique mais c’est rigolo quand même. Je monte au cardio, sans être fainéant, mais sans trop en faire. Si je sens que le cardio peut monter un peu dans les tours, les jambes, elles, sont très très justes…

Les dernwinter trail 4iers hectomètres se font le long des pistes de ski alpin. La neige est damée, mais du coup, ça gliiiiiisse un peu. Des encouragements dans cette dernière ligne droite de la part des skieurs qui dévalent les pistes. Certains doivent quand même se demander quels drôles de gens on est à essayer d’escalader le plus vite possible ces pentes enneigées alors que la télécabine est à deux pas…

Le final est au sommet des pistes de la Scia et les derniers mètres bien raides. Alleeez je m’arrache sur les 200 derniers mètres pour ne pas me faire doubler… Au final, un peu plus de 57 minutes de plaisir à essayer de gambader dans cette neige profonde. Ce kilomètre vertical dans la neige était une première, et c’était une belle réussite.

Ce type d’épreuve reste une discipline à part entière, très spécifique. D’ailleurs, en discutant ici et là sur la ligne d’arrivée, il y avait au départ quelques vrais spécialistes de ce type de course. C’est un effort un peu trop « violent » pour moi, mais je crois bien que je vais creuser un peu plus le concept et participer à quelques unes de ces grimpettes que l’on trouve ici et là aux quatre coins des Alpes. La descente se faisait chacun à son rythme par les pistes d’alpin, à cette heure là fermée, et donc vides de tout skieur. Là encore, c’était bien amusant.

 Le trail blanc 10 kilomètres.

En arriwinter trail 2vant de bon matin, je suis surpris de découvrir mon classement du jour précédent : 12ème scratch et 3ème chez les papys. Mais surtout, je constate que certains inscrits du kilomètre vertical n’ont participé qu’à cette épreuve, et que beaucoup de gens ne sont également venus que pour le trail blanc. Donc, me voilà podiumable pour le classement combiné sur les deux jours. Bah, on va essayer de se bouger un peu alors…

Départ massif (plus de 450 coureurs qui se répartissent équitablement sur le 10 et 30 kilomètres) sur une route un peu gelée et en montée assez douce. Ca va très vite devant, faut dire qu’il y a du lourd (Julien Chorier, Alexandre Daum, Renaud Castiglioni, Sébastien Talotti, Benoit Laval, Arnaud Lejeune, Benoit Thierry) ; je me retrouve dans un deuxième peloton, quelques secondes derrière tous ces VIP du trail.

Les choses se compliquent quand on quitte la route. La pente se redresse et on retrouve un peu la même neige que le samedi : ça brasse, ça brasse et ça brasse ! Zéro appui ! C’est physique. Je gère ma montée et fais ce que je peux. J’m’enfonce j’m’enfonce j’m’enfonce !

Au sommet, la descente est un vrai régal : un single qui serpente au milieu des arbres dans de la bonne neige bien profonde, avec plein d’arbres-sauts d’obstacles.  On rejoint Saint Hugues de Chartreuse (me fait doubler sans me faire doubler, un gars qui a coupé, et bien coupé… Pas sûr qu’il l’ait fait exprès… Bref.) Un peu de route et de pistes de ski de fond, c’est roulant, et je me fais doubler à la régulière cette fois ci.

winter trail 3Une petite descente ludique sur un sentier bien tassé par les raquettes, et on attaque la dernière montée vers Saint Pierre (en fait, le début du kilomètre vertical au bord du ruisseau, avec un gros coup de c.. à la fin). Et là… Mon état bronchiteux me rattrape ! Les poumons s’encrassent et déconnectent, les jambes baissent de régime. Les 100 derniers mètres de dénivelé sont vraiment laborieux… Je termine en contenant le retour de mon poursuivant. Mais il aurait pas fallu 50 mètres de déniv’ de plus. 57 minutes et quelques, 8 ème scratch et 4ème en V1. Ca plaisante pas chez les V1 !

Je n’étais pas convaincu par les trails blancs mais c’est vrai que ça a son charme. Physiologiquement, je ne sais pas trop ce que ça vaut : d’un côté, on n’a pas ou peu de chocs, donc on s’épargne un petit peu ; d’un autre côté, pas sûr que les appuis fuyants à long terme soient bien bons pour les tendons… Outre ce joli week-end en Chartreuse, petite satisfaction pour le compétiteur avec une 2ème place sur le scratch du classement combiné, et une première place en V1.

Suite de la saison, au Raid Inook, pour continuer à batifoler dans la poudreuse !

                                  Eric