Le marathon de Sauternes 2015, par Nicolas DUHAIL, 3ème

Marathon de Sauternes (33), dimanche 24 mai 2015
Nicolas DUHAIL, Team Outdoor Paris

1.    Préparation

Vu le profil du marathon et ma forme du moment, je sais que ce n’est pas à Sauternes que je vais battre mon chrono de référence établi à Sénart l’an passé (2h31’51 »). Du coup je ne suis pas trop motivé pour faire une prépa marathon spécifique. La distance ne me fait pas trop peur, mais l’inconnue reste la vitesse que je vais pouvoir tenir sur 42 bornes. Trois semaines plus tôt, j’ai couru le marathon de Sénart en meneur d’allure pour Sophie LE BEHEREC, qui termine 2ème féminine en 2h47 à mes côtés (c’est vraiment un niveau impressionnant pour une femme !). J’étais vraiment facile sur la fin, donc cela me fait penser que je vais pouvoir viser un peu en-dessous de 2h40 à Sauternes.

Deux semaines avant Sauternes, j’ai fait les 6h du Pas-de-Calais vélo avec Pierrot, et le week-end suivant, c’était la journée du Trail à Mondeville : 22 bornes le matin au relai du Gatinais avec Hélène et Victor (clients TO), et 22 bornes aux Carrières l’après-midi un peu plus rapide.

2.    Avant-course

Arrivée sur Bordeaux en TGV le samedi matin, puis TER jusqu’à Langon où Jonathan et Agnès viennent me chercher pour me faire découvrir le joli gîte qu’ils ont déniché à Noaillan, à quelques kilomètres du départ. On part pour un petit footing avant le déjeuner pour voir comment répondent les jambes. 30 minutes tranquilles puis 10 minutes à l’allure marathon de Jonath (3’35″/km), et enfin 3 fois 30″ de sprint. Les sensations sont bonnes et j’ai hâte d’être au lendemain.

Au déjeuner, des pâtes… Puis petite sieste digestive et retrait des dossards où l’on croise Xavier PLANTY, organisateur du marathon et administrateur du château Guiraud, pour lequel je vais courir (challenge des châteaux sur le cumul des 3 meilleurs chronos). Il nous connait bien, c’est le beau-père du meilleur ami de Jonath, et cela fait 3 années qu’il nous invite sur sa course.

Au dîner, des pâtes… Puis au lit vers 22h pour un réveil prévu à 5h15. La nuit est courte comme d’habitude. Quand je me réveille, Agnès et Jonathan ont déjà fini leur petit déjeuner et sont retournés se coucher ! Un bol de céréales et quelques tartines pour ne pas changer les bonnes habitudes.

Nous partons ensuite vers Sauternes pour être sur place vers 7h15. Le départ est donné à 8h. On retrouve Tom sur le parking, puis Guillaume VIMENEY ou encore Stéphane TILLARD sur la ligne de départ, dans l’allée principale du château Guiraud.

3.    Départ => Km 10

Nous sommes tous en première ligne au départ, et le starter libère les fauves avec quelques minutes de retard. Le marathon duo part en même temps, mais les participants ont un dossard dans le dos qui permet de les repérer facilement. J’ai décidé de partit sur un rythme de 3’45″/km (pour un chrono à l’arrivée de 2h38), sans essayer de m’accrocher au groupe de tête. Je suis capable de tenir le rythme imprimé par Jonath et Tom pendant peut-être 20km, mais si je ne veux pas craquer par la suite, il est plus raisonnable d’essayer de garder mon rythme tout au long de la course.

Devant moi se forme rapidement un petit groupe d’environ 8 coureurs dont 2 ou 3 duos. Je sais bien que la plupart sont au-dessus de leur niveau et que si je garde mon rythme, je vais en ramasser dans la 2ème partie. Passage au panneau du 1er km en 4’34 » ! Bon OK, ça s’annonce mal pour se fier aux panneaux… Il va falloir faire sans et écouter plutôt les sensations, et ne pas se laisser entraîner par le groupe de tête que j’aperçois toujours au loin.

Sur un marathon, on est toujours bien au début vu que le but est d’arriver encore frais au semi, donc les kilomètres s’enchaînent (parfois en 3’20 », parfois en 4’50 », selon l’espacement des panneaux !). Je suis assez seul, il n’y a plus grand monde derrière. J’arrive même à me perdre lors du passage dans un château, mais je ne m’affole pas, car je ne suis pas à 10 secondes près, je ne vise pas le chrono mais plutôt la place.

4.    Km 10 => Km 23

Le parcours est vraiment sympa, je profite du paysage même si le bitume me fatigue déjà : vivement un bon trail dans la boue ! Les passages dans les différents parcs des châteaux permettent de casser la monotonie. Je laisse cependant les dégustations de pinard pour les concurrents suivants, je sais que certains en profitent bien ! D’ailleurs il y a pas mal de déguisements sur cette course, c’est toujours sympa à voir.

Je rattrape peu à peu un concurrent duo qui est parti un peu vite, il s’accroche à moi quelques secondes mais lâche assez vite : heureusement pour lui, il lui reste moins de 10km ! Le passage de relai pour le duo se fait au km 23, lors du 1er passage dans le château Filhot (là où sera jugée l’arrivée). Pour l’instant, je progresse sur un rythme qui me convient bien, et j’espère pouvoir le tenir jusqu’au bout. Je passe au semi en 1h20 environ, déjà en retard sur mes prévisions, mais encore une fois ce n’est pas le chrono qui m’importe aujourd’hui : j’espère juste que Jonath a accéléré aux avant-postes afin de faire craquer quelques concurrents :-)

5.    Km 23 => Km 34

Je passe au château Filhot au km 23 en 1h29, avec déjà 4 minutes de retard sur la tête de course. Beaucoup de spectateurs sont présents pour encourager, les deuxièmes concurrents du duo sont prêts à partir, et les finishers du trail 10km sont aussi là pour nous booster. J’aperçois à 1 minute devant Guillaume VIMENEY, qui commence déjà à accuser le coup. Je le rattrape en 2 kilomètres puis passe devant sans qu’il tente de s’accrocher, la fin va être longue pour lui. Par contre devant, je ne vois plus personne, mais la route est encore longue.

J’essaye de bien m’hydrater en prenant un gobelet à quasiment tous les ravitos : c’est quand même mieux les bouteilles. Parce que là, la moitié de l’eau tombe du verre quand je le prends, puis la moitié de ce qu’il reste me tombe dessus quand je tente de boire, et je m’étouffe avec les 3 gouttes restantes ! Heureusement, il y a des ravitos tous les 3km environ donc j’ai droit à plusieurs chances :)

Après bien des efforts, je finis par apercevoir un concurrent au loin, et je mets plusieurs kilomètres à le rejoindre. Coup dur, c’est un coureur duo, le premier d’ailleurs, alors que je croyais qu’il n’en restait pas devant ! Je suis donc 4ème à ce moment, il ne va pas falloir faiblir si je veux arriver sur le podium.

6.    Km 34 => Arrivée

Ça y est, je vois le 3ème à l’occasion d’une longue ligne droite dégagée. Cependant, je ne reviens pas vite sur lui. Je ne le reconnais pas, cela veut donc dire que Tom et Jonath sont en tête : ce serait vraiment cool de faire un podium 100% Team Outdoor ! La grosse difficulté du marathon arrive au km 37 : la côte du château Yquem. C’est casse-pattes, mais cela me permet de resserrer la distance qui me sépare du 3ème. Mon rythme a légèrement diminué, mais je vais quand même un peu plus vite que lui.

Vers le km 40, on rattrape des concurrents qui n’ont pas encore passé le km 23, c’est l’occasion d’admirer quelques jolis déguisements. Je reste quand même concentré sur mon adversaire, mais la ligne d’arrivée s’approche trop vite à mon goût. À ce moment-là, j’aimerais qu’on rajoute 5km, là j’aurais été en confiance pour le rattraper. Finalement, à l’entrée dans le parc du château Filhot, 500 mètres avant l’arrivée, je reviens enfin à sa hauteur. Aïe aïe aïe, ça va encore se jouer au sprint cette histoire, et ce n’est pas vraiment ma spécialité. Heureusement, il a l’air encore plus cramé que moi, et je crois bien que j’ai sprinté tout seul dans cette dernière ligne droite :-)

7.    Après-course

Je finis donc 3ème en 2h42, chrono qui me satisfait moyennement, mais je suis content de ma gestion de course. Quelques secondes après mon passage de la ligne, je vois Tom passer sur un brancard à côté de moi : les années se suivent et se ressemblent pour lui ! J’apprends que Jonath a gagné, et il est déjà reparti en sens inverse pour finir avec Agnès. Je profite des kinés à l’arrivée pour me faire masser avant qu’il y ait foule, c’est toujours agréable et je pense que ça aide bien à récupérer. En tout cas, aucune douleur particulière, juste des jambes bien dures, ça fait plaisir.

Agnès arrive à son tour en 3h13, 1ère féminine, félicitations ! Sur le challenge des châteaux, nous sommes donc deuxièmes derrière le château représenté entre autres par Tom : ils nous battent de 3 petites minutes, mais nous sommes les seuls du podium à avoir une femme dans l’équipe ! Sur le podium, on fait la razzia sur les bouteilles de Sauternes, la voiture va être bien lourde au retour. C’était un bon week-end, à refaire sans aucun doute l’année prochaine, avec peut-être une meilleure prépa pour pouvoir accrocher le groupe de tête.

8.    Objectifs à venir

À court terme, il y a le trail de Sancerre 35km le 20 juin, manche du TTN court cette année, où il y aura certainement un gros niveau (avec déjà un paquet de membres du team). Et l’objectif suivant sera l’OCC fin août, avec sans doute une course de prépa fin juillet pour faire un peu de montagne. Enfin, ce sera sans doute les Templiers en octobre, j’avais bien apprécié l’année dernière.


Nicolas