La course des crêtes de l’Espelette par Pierre BUSTINGORRY
Espelette (64), samedi 5 juillet 2014
par Pierre BUSTINGORRY, Team Outdoor Paris – SALOMON
La course des crêtes d’Espelette c’est un évènement festif et sportif qui attire toujours plus de coureurs chaque année, en Juillet, au Pays Basque. C’est une course assez roulante et sans difficultés techniques particulières qui s’élance depuis le village d’Espelette, en passant par des sentiers que je connais par cœur, pour m’être entrainer dessus un bon nombre de fois ! De mon côté, cette course de 26kil (format le plus long) est idéalement placée, 2 semaines avant le marathon du Pays Basque et me permettra de me tester après mon entorse à la cheville de début mai.
La veille de la course, au retrait des dossards, je n’ai pas de pression particulière. Je ne connais pas la concurrence mais à priori il n’y à pas de gros favoris annoncé cette année. Le course à l’air relativement ouverte mais je sais ne pas être sur mon terrain favoris : ici pour gagner il faut être rapide !!
Le jour J, après un échauffement standard de 15min je me présente sur la ligne déjà en sueur (et oui le départ doit être donné, comme chaque année, à 13h30…). Il fait lourd mais la température est largement soutenable et vu le nombre de ravitos (genre 8 sur 26kil !) je décide de partir à vide niveau boisson et avec 2 gels.Sinon niveau matos c’est sense pro, chevillière zamst pour ma cheville gauche, short et Tshirt canari Team Outdoor of course ! J
Le départ est donné pile à l’heure et ça part vite à l’avant. Nous partons pour environ 3kils sur route avant d’attaquer la monté réelle et déjà le rythme est un peu élevé pour moi. Un groupe de 5 ou 6 coureurs se détache dans lequel je suis lanterne rouge. Je ne m’affole pas, la course est assez longue et la montagne arrive… La première ascension vers le Mondarain est la seule vraie difficulté du jour, nous prenons un peu moins de 700m D+ sur 4kil. 3 coureurs se détachent facilement dès l’entame de cette ascension et derrière, chacun prend son rythme. Je me retrouve alors en 6ème position.
J’apprendrai à l’arrivée que je suis alors entouré de marathoniens, relativement novices en trail pour certains mais qui possèdent une bonne base de vitesse (entre 2h26 et 2h35 au marathon) : Damien BEVENOT, Benoit BOUTET, Ludovic MOREAU, Amin BOUKEBAL ou encore Régis LACOMBE.
Jusqu’au kilomètre 7, tout se passe bien, je monte à une allure correcte sans me mettre dans le rouge et je reviens doucement sur le 5ème que je passe juste au sommet. Là haut le 4ème est en visuel et je décide de relancer fort car je sais que désormais, c’est roulant et il faut envoyer si je veux avoir une chance de voir le podium !! Je me mets donc en mode « chasseur », je regarde devant et cours sur un bon rythme qui me permet de prendre la 4ème place au 12 kilomètre. Le podium n’est pas loin, je vois un Tshirt rouge (Benoit Boutet) que j’estime à 1min et ça me motive encore plus…
Le soleil tape et je ne suis qu’à mi-course. Je bois une gorgée d’eau à chaque ravito et mange mon premier gel un peu avant l’heure de course. Je me sens bien et attaque la descente jusqu’au 16ème, les écarts se maintiennent ici. La remontée suivante me fera mal, je paye les efforts faits jusqu’ici. C’est pourtant la dernière ascension et elle ne fait que 150m de D+… mais il faut courir et je n’arrive plus à imprimer un rythme correct. Je passe en mode « chassé » ! Je regarde derrière régulièrement mais ne vois personne. Visiblement je ne suis pas le seul à souffrir.
Je m’accroche au mental (je commence à avoir l’habitude !!!) et je prends bien soin de manger mon 2ème gel pour entamer la dernière longue descente de 8kil jusqu’à l’arrivé. Cette descente n’est pas technique et très peu raide (les 4 derniers kil sont même sur route). Il faut donc que je cours vite ici pour espérer conserver ma place… je le sais pas je n’ai plus rien, je suis vraiment dans le dur… A 3 kils de l’arrivée je me fais reprendre par Régis Lacombe, un coureur d’Albi, 100 bornard de renom, qui m’encourage en me passant. Je ne peux même pas le suivre 10m ! Le village d’Espelette est en visuel, il y a beaucoup de monde sur ces derniers kil, ça fait plaisir. Je passe la ligne en 2h12 soit 16min derrière un très costaud Damien BEVENOT et en 5ème place au général.
Avec un peu de recul je pense avoir négligé un peu mon alimentation surtout sur une course avec autant d’intensité d’entrée de jeu. Je reste néanmoins satisfait dans l’ensemble, et je suis sûr que cette bonne sortie me sera utile pour le 19 juillet à Bidarrai sur les traces du marathon du Pays Basque !!
A bientôt et bonnes vacances !
Pierre