30 juin 2015

Au TOP au trail de Sancerre, par Jonathan DUHAIL

Trail de Sancerre, le MAGNUM 35 kms, 1100m D+Samedi 20 juin 2015, par Jonathan DUHAIL du TEAM OUTDOOR PARIS

Deux semaines après le Transjutrail, une nouvelle manche du TTN se profile : le trail de Sancerre. L’année passée, j’avais déjà été courir là-bas avec mon frère Nicolas et mon collègue Albin. J’avais adoré ce trail : un parcours magnifique au milieu des vignes, des bénévoles qui vivent la course à fond et un grand soleil pour profiter de tout ça…

Cette année, l’organisation a proposé à Agnès d’inviter les athlètes du Team Outdoor Paris. C’est avec plaisir que nous avons décidé d’y retourner avec antoine et Nico pour nous défoncer et figurer au mieux sur ce joli trail. Agnès, de son côté, a préféré ne pas prendre le départ suite a quelques ennuis de santé.

Venir sur Sancerre n’a pas été facile : nous étions invités dès le vendredi soir pour un repas avec tous les membres de l’organisation et les autres coureurs favoris. Malheureusement, Nico ne pouvait pas quitter le boulot assez tôt. Il viendra donc le lendemain directement avec mon collègue Albin. Antoine a, de son côté, été retenu sur Paris pour la kermesse de l’école de son fils, il arrivera donc aussi le samedi peu avant la course.

C’est donc en amoureux que l’on part le vendredi après-midi avec Agnès. On a pris la C3 cette fois-ci encore. En effet, Agnès va, cette fois-ci encore, parcourir la campagne à la vitesse de Sébastien LOEB pour essayer de me voir à un maximum de points sur le parcours. Par contre, sur ce trail, le parcours n’est pas disponible sur le site internet car il utilise de très nombreux chemins privés. On verra bien sur place comment procéder pour qu’elle puisse venir m’encourager.

Le voyage pour se rendre sur place commence mal : on se retrouve un vendredi après-midi à 16h30 à vouloir sortir de Paris !!! Bah c’est la merde !! Il y a du monde partout et ça bouche très fort. Je me fais un peu pourrir par ma chérie car elle avait bien dit de partir plus tôt :( C’est moi qui suis au volant et j’essaie de la déstresser mais je dois bien avouer que j’ai un peu déconné sur ce coup-là : on mettra 2h45, au lieu de 2h00 en temps normal, pour aller jusqu’à Sancerre.

En arrivant, on file direct à l’hôtel que nous a réservé l’organisation. C’est la méga classe : un superbe hôtel avec un panorama sur toute la vallée de Sancerre et une chambre qui donne sur la piscine !!! Il est trop tard pour en profiter donc on se rend à la Maison des Sancerre pour le repas d’avant course.

Sur place, on retrouve toute l’équipe d’organisation du trail, toujours aussi sympa, ainsi que l’équipe de la boutique Running-Expert de Bourges, qui sont très impliqués dans l’organisation. De nombreux coureurs sont aussi présents : Romuald DE PAEPE, Benoît HOLZERNY et Séverine HAMEL, qui ne ratent pas une édition, Geoffroy SARRAN, qui est là comme moi pour marquer des points pour le TTN, Maël ALRIC du team BUFF, ainsi que quelques coureurs locaux, comme Khada GHORZI.

Le repas était très sympa. Ça nous a permis d’échanger un peu avec tout le monde et de récupérer une carte du parcours pour Agnès le lendemain. On ne restera pas trop tard pour aller bien récupérer. En arrivant à l’hôtel, c’est dodo direct, parce que la journée n’a pas été reposante et qu’en plus Agnès m’a filé sa crève de la semaine passée et que je ne suis pas au mieux. Le lendemain matin, un copieux petit-déjeuner nous attend. Je décide d’être raisonnable car la course a lieu à 16h00 et il ne faut pas arriver trop lourd. Mais je me fais quand même plaisir avec quelques viennoiseries et du bon pain avec du fromage !!!

Nous allons ensuite préparer le trajet du soir pour Agnès. Sur la carte du parcours, nous repérons 7 ou 8 points où elle pourrait passer me voir. Nous décidons de faire une reconnaissance en voiture pour lui simplifier les choses. En effet, beaucoup de routes seront fermées pendant la course. A chaque fois que nous allons sur un des points, je le rentre dans le GPS et nous vérifions que le trail passera bien à cet endroit. C’est assez facile car les rubalises sont déjà en place. Après cette reco, je sens que ma chérie est rassurée et prête à me soutenir au mieux pendant la course. En conduisant un peu musclé, elle pourra me voir à 7 endroits en plus du départ et de l’arrivée. En plus on a garé la voiture prête à partir vers le premier point, pour qu’Agnès puisse voir le départ ! Ceci fait, direction la sieste pour moi pendant qu’agnès travaille sur son site à la préparation des soldes.

Pour le repas du midi, nous cherchons un petit restaurant qui propose des pâtes : Agnès prend une salade, moi une assiette de pâtes. Bon, ce ne fut pas une réussite… Déjà l’attente est super longue, je vais manger trop tard à cause d’eux, mais en plus c’est dégueulasse ! On ne prend pas de dessert et on rentre à l’hôtel pour une seconde petite sieste réparatrice. Je m’endors comme une souche en ayant pris soin de demander à Agnès qui bosse, de me réveiller vers 14h30 pour que j’ai le temps de tout préparer avant la course.

Comme il n’y a pas de matériel obligatoire, je décide de partir avec juste une flasque de 500mL à la main. C’est prévu qu’Agnès m’en redonne une sur un ravito à mi-parcours. On sort de l’hôtel vers 15h20 pour se diriger vers la ligne. Il fait super chaud et de nombreux traileurs s’échauffent déjà. J’ai le droit a pas mal de commentaires sur mon dossard 1 ! Un petit échauffement dans la ville me fait vite monter en température : pas la peine d’en faire trop, je sue déjà à grosses gouttes. Quand je retrouve Agnès à proximité de la ligne, elle m’explique qu’elle emmènera avec elle la mère de Geoffroy en voiture sur le parcours : celui-ci avait repéré qu’Agnès était partout sur le parcours pendant la Transju, donc il a demandé à Agnès si sa mère pouvait monter en voiture avec elle. Ca va lui faire de la compagnie, c’est cool, par contre elle a prévenu Martine que la conduite risquait d’être un peu sport :)

En me rendant sur la ligne, je croise Antoine qui va dire bonjour à Agnès. Par contre, pas de nouvelles de Nico alors qu’il est déjà 15h55 !! Il va encore arriver au dernier moment, comme à son habitude. Au départ, tout le monde est là sur la première ligne. On n’attend plus que le coup de feu … et Nico. Il finit par arriver à 15h59, en sautant par-dessus une barrière. Juste le temps de se dire bonjour et le départ est donné.

En passant devant Agnès, je fais un beau sourire pour la photo (du moins j’essaie, parce qu’apparemment ce n’est pas toujours réussi…). Tout de suite après, on attaque déjà les choses sérieuses : le parcours part dans le sens inverse de celui de l’année précédente. On monte donc dans la ville au lieu de descendre tout de suite vers les vignes. Romuald part très fort et je reste un peu en retrait dans la côte.

La montée ne dure pas et on replonge vers les vignes par un petit chemin bien raide. Un concurrent que je ne connais pas passe comme une fusée dans la descente : il fera un peu le yoyo pendant 7kms en revenant dans les descentes mais en lâchant du terrain le reste du temps. Le parcours débute par des chemins au milieu des vignes, nous sommes donc sous le soleil même s’il tape bien moins que l’année précédente.

Au bout de quelques kms, la course se décante un peu lors d’un long faux plat montant et nous nous retrouvons à 6 en tête de course : Geoffroy, Benoît, Romu et moi, plus deux concurrents que je ne connaissais pas. Ils termineront 7^ème et 9^ème après nous avoir accompagnés pendant les 7 premiers kilos. A ce moment-là, je n’ai pas des supers sensations et je trouve que l’on part quand même très vite pour un trail de 35kms !

Ma chérie est là, comme prévu au 4^ème km. Après une petite boucle en forêt, on repasse presque au même endroit et elle m’encourage de nouveau. Surtout que Romu et Geoffroy ont pris un peu d’avance dans une bosse : Avec Benoît, nous sommes maintenant à une dizaine de mètres du duo de tête. Dans le single qui suit, on recolle mais l’allure me semble toujours très rapide. C’est Romu qui mène la plupart du temps, Benoît prend des relais de temps en temps.

On passe au 10^ème km en 39min ! C’est à peu près à ce moment-là, dans une côte assez longue, que je me fais distancer progressivement. Lorsque l’on passe au 12^ème km au ravito suivant où Agnès est présente, j’ai environ 50m de retard sur le groupe de trois. Comme d’habitude, j’ai le droit à plein d’encouragements : ça me rebooste bien.

Je vais passer ensuite les 10 kms suivants à essayer de recoller au groupe de tête. Devant, ils ne rigolent pas : ça court vraiment vite et je dois me faire violence pour les garder en visuel. L’écart varie entre 50 et 100 mètres selon le profil du parcours. A ce moment-là, je ne suis pas sûr de réussir à rentrer, mais je me dis qu’au moins si je ne suis pas trop loin, je pourrai doubler ceux qui craqueront en fin de course…

Romu mène quasiment 100% du temps et il relance sans arrêt. Je le vois se retourner dans certains virages pour voir où je suis. Il me dira après la course qu’il voulait éviter que je revienne sur le groupe :) La poursuite continue à travers le Sancerrois : de superbes vues s’offrent à nous, sur la Loire, sur Sancerre, … Mais je dois avouer que je n’en profite pas des masses pour le moment !!

Après la traversée d’une cave bien fraîche avec des grandes cuves de vin, je retrouve de nouveau Agnès ainsi que la mère de Geoffroy, qui m’encouragent toutes les deux à revenir sur le groupe devant : plus facile à dire qu’à faire ;) Je préviens aussi Agnès à ce moment que j’aurais besoin de la seconde flasque au prochain ravitaillement à la mi-course. Devant, ils ne sont toujours pas très loin, à moins de 100m, mais je ne reviens toujours pas. En plus j’ai l’impression de bien forcer quand même : je me dis que la fin de course risque d’être dure !

Peu de temps avant le ravito suivant, une portion du parcours est commune avec les coureurs du 15km. On double du monde, c’est toujours sympa, mais par contre c’est plus dur de voir où sont les trois devant moi. Juste avant le ravito, Agnès est là, elle m’explique qu’elle a laissé la flasque sur la dernière table du ravito et qu’elle repart à la voiture car c’est assez tendu niveau timing pour elle. Je me demande si je vais bien trouver la gourde. Mais en fait ma chérie a briefé le mec qui gueule dans tous les sens : « Il est où le dossard 1 ??? J’ai un bidon pour lui de la part d’Agnès ». Impossible de le louper, il me tend la flasque et je repars.

Les concurrents du 15km bifurquent vers Sancerre pour en finir alors que nous continuons notre périple vers le viaduc de Cosne-sur-Loire. A la sortie du viaduc, j’arrive enfin à revenir sur le groupe de tête : on est de nouveau 4 pour les 15 derniers kilos. Agnès et la mère de Geoffroy sont là : elles ont réussi à venir à ce point à temps, alors que ce n’était pas facile. Elle a dû conduire comme une dingue.

Comme je me sens mieux depuis quelques kilomètres, je décide de prendre la tête dans la côte qui suit et de durcir un peu le rythme pour voir si tout le monde est encore bien. Evidemment, tout le monde suit et on est toujours 4 quelques kms plus loin quand on passe au ravito du 26^ème km. Agnès est encore là 1km après en bas d’une descente et je vois sur son visage qu’elle a l’air confiante ! Tant mieux pour elle, moi je ne le suis beaucoup moins :)

Romu est le premier à décrocher du groupe au moment où l’on aborde une nouvelle côte. C’est à mon tour de durcir le rythme car je me sens vraiment bien quand ça monte. Je sens qu’ils s’accrochent tous mais personne ne prends plus de relais. On revient vers le viaduc à travers les vignes par des petits chemins qui ne s’arrêtent jamais de monter et de descendre.

Benoît nous laisse aussi partir, Geoffroy et moi, dans une portion montante. On se retrouve donc à deux en tête de course à 5km de l’arrivée. Lors du second passage sur le viaduc, nous croisons des concurrents en sens inverse. On y passe à fond car Geoffroy a accéléré sur la portion plane. Je m’accroche. Il reste 3 kilomètres environ. Au vu des kilomètres précédents je sais que je suis plus en forme dans les côtes sur cette fin de parcours. Je pense alors que je vais le lâcher dans la côte finale qui est vraiment raide et longue.

Lorsque l’on débute l’ascension finale, on est déjà tous les deux à fond !! Le rythme est impressionnant étant donné qu’aucun de nous deux ne veut lâcher. J’ai l’avantage de connaître la fin de parcours puisque c’est la même que l’année passée. Au milieu de la côte, le parcours rejoint celui du 15km : tous les concurrents sont en train de marcher. On doit donc se frayer un chemin en demandant aux gens de se pousser. Je m’attends à voir Agnès à tout moment sur le côté, car c’est environ 1km avant l’arrivée qu’elle se positionne habituellement. Elle m’expliquera après l’arrivée qu’elle n’a pas eu le droit de prendre la descente en sens inverse. Le détour qu’elle a dû prendre l’a empêchée de nous voir, puis de voir l’arrivée…Je donnerai tout pour elle, même si elle n’est pas là !

En sortant du chemin, on rejoint la route, mais elle monte encore fortement jusqu’à l’entrée dans Sancerre. Ensuite on doit encore suivre un long faux plat montant dans le parc du château pour aller vraiment au sommet de la butte. J’ai les poumons prêts à exploser, mais je me dis que ça doit être pareil pour Geoffroy. On continue comme ça jusqu’en haut à zigzaguer entre les concurrents du 15km.

Au sommet, je sais qu’il nous reste un petit km mais avec beaucoup de relances dans les petites rues de Sancerre. Nous donnons tous les deux tout ce que l’on a, pour essayer de lâcher l’autre avant l’arrivée. Enfin je reconnais la dernière descente, assez raide, avec une petite bosse juste avant le faux-plat final en descente puis l’arrivée. Geoffroy lance le sprint dans la petite bosse. Je donne tout pour rester devant. Je franchis finalement la ligne en tête, avec seulement 2 sec d’avance sur Geoffroy. Je suis super fier d’avoir gagné ici, sous les couleurs de Team Outdoor Paris et pour Agnès qui m’a soutenu pendant les 35kms.

Benoit arrive 2min plus tard et Romu encore une minute après. Je n’ai vraiment pas vu le temps passer pendant la course : des paysages magnifiques, des ravitos réguliers tenus par des bénévoles jamais avares d’encouragements, ma chérie qui était encore une fois partout sur le parcours, un soleil bien présent, une belle bataille avec Romu, Benoît et Geoffroy, … Antoine finira 6^ème, juste derrière Maël ALRIC, et Nicolas 12^ème, en reprise après sa blessure en vélo. Les deux sont contents de leur course et Nico me dit qu’il a été bien régulier, mais que vu son entrainement actuel, il ne pouvait pas aller plus vite.

Après la course, je retrouve Agnès, triste d’avoir loupé l’arrivée. Elle me ramène à l’hôtel à pied pour que je me douche avant les podiums. J’ai pu mettre la nouvelle tenue Team Outdoor, la classe !!! Comme l’année dernière, on repart avec pas mal de vin, ça tombe bien pour la fête des pères et notre pendaison de crémaillère :)

Le podium est partagé avec Tiago notre jeune supporter du TEAM OUTDOOR qui a fait lui aussi sa seconde course plus tôt dans l’après-midi en rentrant dans le TOP20 alors qu’il était le plus jeune!

Le soir, repas aux Caves de la Mignonne, avec tous les coureurs, dans un site magnifique et dans une ambiance super sympa. On mange avec Antoine, sa femme et ses enfants, Romu, Benoît, Séverine et leur fils, Geoffroy et sa maman. Super sympa de pouvoir échanger comme ça sur la course, avec un super repas, du vin pour ceux qui en boivent, …

Le lendemain, la journée sera aussi bien remplie : décrassage pour moi en faisant une sortie avec Agnès (pas facile de suivre dans les côtes …), petit-déjeuner très copieux ;), apéro à la maison des Sancerre, petit resto super sympa le midi, visite de caves et dégustation l’après-midi (je me suis ridiculisé en goutant des sirops et en ne trouvant aucun des parfums proposés), puis retour sur Paris :(