On a testé pour vous, la MIZUNO Wave HAYATE 2 par Jonathan DUHAIL
1. Contexte du test
Cette année, j’ai testé la Mizuno Wave Hayate première version. La marque Mizuno, ayant complètement renouvelé sa gamme trail depuis l’an dernier, est très à l’écoute des retours sur ses produits. Ils ont donc fait évoluer rapidement la Hayate pour proposer une seconde version censée corriger les défauts de la première tout en en conservant l’esprit. C’est donc toujours la chaussure la plus légère et la plus typée racing dans la gamme trail.
Les deux autres chaussures de la gamme, la Wave KAZAN 2 et la Wave MUJIN 2, ont-elles aussi évoluées pour essayer de se rapprocher le plus possible des envies des coureurs.
2. Le look
La première version de la Hayate surprenait par son look très peu agressif pour une chaussure positionnée sur ce segment. Sur cette version, plusieurs évolutions notables sont à souligner. La chaussure ne semble plus faite d’une seule pièce comme la version précédente : on retrouve des meshs différents à l’avant et à l’arrière de la chaussure. Une zone de renfort sur le devant du pied a été intégrée au niveau des orteils juste au-dessus du pare-pierre, sans doute pour éviter les problèmes de manque de résistance du mesh de la première version. Le mesh est lui aussi retravaillé et semble plus classique que sur la version 1 : à voir à l’usage si il est plus résistant.
Des renforts au niveau des passants des lacets ont aussi été ajoutés. La partie arrière de la chaussure n’a elle que peu évolué visuellement, hormis pour les coloris.
Le look vraiment sympa et me séduit beaucoup plus que la version précédente, car la chaussure est plus punchy. La sensation est renforcée par le fait que les couleurs sont cette fois du rouge et du noir, contrairement aux couleurs pastels de la version précédente.
3. Caractéristiques et technicité de la WAVE HAYATE
La Hayate 2 est toujours très légère, même si elle accuse 10g de plus que le modèle précédent sur la balance (250g en taille 42). Les caractéristiques annoncées correspondent toujours à mes besoins : foulée universelle ou pronateur modéré, avec une bonne accroche, un drop de 9mm pour conserver de bonnes sensations de course et des technologies éprouvées chez Mizuno sur pas mal de chaussures, dont certaines communes avec la version précédente, et certaines entièrement nouvelles :
– Semelle extérieure en caoutchouc carbone X10, pour une meilleure résistance à l’abrasion,
– Plaque Concave Wave, pour concilier amorti et stabilité médiale et latérale, système de dispersion des ondes de choc reçues à chaque foulée, système propre à la marque japonaise et retravaillé pour les derniers modèles,
– Technologie XtaRide (crampons en forme de X pour une accroche multidirectionnelle), afin d’avoir la meilleure accroche possible sur tous les terrains.
– Semelle Mid Foot X Groove plus flexible au niveau du medio-pied, qui s’adapte aux terrains accidentés et permet de mieux ressentir le terrain pour plus de plaisir.
– Elastomère AP+ dans la semelle. Il est a pour volonté d’être plus rebondissant pour apporter plus de confort et de dynamisme et surtout améliorer la durée de vie de la chaussure.
– Nouveau mesh AIRmesh placé sur la tige de la chaussure offrant normalement une plus grande respirabilité et je l’espère une plus grande durée de vie aussi !!
4. La MIZUNO WAVE HAYATE en mains!
La version 1 de la Hayate est une des chaussures les plus légères que j’ai utilisée en trail donc pour moi ce n’est vraiment pas un problème d’avoir rajouté 10g au poids de la chaussure si cela permet d’améliorer d’autres points important au ressenti sur le terrain. C’est cette fois la deuxième paire de Mizuno que je vais utiliser, donc j’aurai un point de comparaison. La construction a évolué par rapport à la première version comme on l’a vu plus haut et cela devrait permettre de corriger certains points sensibles que j’avais soulevés dans le premier test.
– Pour la semelle, hormis l’utilisation d’un nouveau matériau, elle n’a pas évolué et je retrouve donc exactement la même que sur la Hayate 1 : quand on les regarde bien, les crampons paraissent relativement épais, et devraient remplir leur rôle d’accroche. Ils sont, en outre, suffisamment espacés entre eux, pour permettre le bon décrottage de la chaussure entre chaque foulée dans la boue. Enfin, la gomme de la semelle intermédiaire (AP+) me semble plutôt correspondre à ce que je connais déjà sur d’autres chaussures de trail de même catégorie. De belles perspectives pour s’amuser sur les chemins boueux, donc ! »
– Le mesh a lui radicalement changé mais il reste très léger avec comme objectif principal la respirabilité. J’ai hâte de voir si il sera par contre plus résistant que sur la première version ou je l’avais déchiré à cause de ronces, pierre ou autre éléments agressifs.
– Les lacets n’ont, à priori, pas évolué. En même temps j’étais le seul à leur avoir fait des reproches, vu que Sophie les avait trouvés très bien ! On verra bien s’ils me conviennent mieux cette fois-ci.
5. La wave HAYATe aux pieds, premier enfilage
Le chausson reste pour moi très similaire à la version 1 : il est large et il est facile d’y rentrer le pied pour moi comparé à d’autres chaussures. La pointure est conforme aux pointures chez Mizuno, je suis toujours en 14US conformément aux autres modèles hormis chez New Balance.
Pas de souci pour enfiler la chaussure, je m’y sens tout de suite bien. Le pied est proche du sol (seulement 7mm d’épaisseur à l’avant et 16 à l’arrière) donc il faudra vérifier si le confort en course est aussi bien présent. Le pied est bien maintenu et la chaussure parait stable. Je ne note pas de différence majeure par rapport à la première version.
Je reviens ici sur les lacets : ils ont dû subir une petite évolution, soit au niveau du matériau, soit sur leur conception. En effet, j’ai eu moins de problème de décalage sur cette version de chaussure. Les lacets ont quand même tendance à ne pas bien évacuer l’eau et à rester humides, mais ils ne se défont plus à cause de ce petit souci.
6. Sur le terrain
Place aux tests sur les sentiers (et sur la route…) pour vérifier ce que cette seconde version de la Hayate a dans les crampons.
Depuis 4 mois que j’utilise les chaussures, j’ai parcouru plus de 500kms avec, sur différents types de terrains (chemins boueux et vallonnés, chemins boueux et plats, chemins secs avec des pierres en vallonné, champs, …) et pour effectuer des séances plutôt variées (sorties longues, séances de cotes en nature, séance type cross, fartlek, VMA, …), et sous diverses conditions météo (sec, pluie, …). Elles m’ont accompagné sur de nombreux week-end, un peu partout en France cette année que ce soit en montagne, dans les vignes ou à la plage :)
Alors, sur les chemins, avec la HAYATE 2 aux pieds, on se régale!
En côte, la chaussure est toujours aussi agréable et elle se fait vite oublier de par son poids réduit et du fait de la sensation de courir très proche du sol. En descente, la plaque Wave permet, comme sur la première version, de bien stabiliser la foulée et donc de se sentir plus en confiance. Méfiance par contre car la chaussure ne présente que peu d’amorti et elle sait rappeler à l’ordre si on se laisse aller à trop de folie. Et il faut rester vigilant et regarder où l’on met les pieds étant donné que la chaussure ne présente pas autant de protections pour les pieds que les Mujin par exemple.
Les crampons étant les mêmes eux aussi que sur la Hayate 1, logiquement, j’ai retrouvé la même excellente accroche dans la boue. C’est d’ailleurs le véritable point fort de ce modèle. Les crampons ne sont presque jamais pris en défaut et permettent de relancer fortement en virage, sans avoir peur de partir en glissade et de s’étaler dans une mare de boue.
Le chausson en lui-même prend vite l’eau mais elle s’évacue aussi très bien grâce au nouveau mesh beaucoup plus respirant, ce qui permet de ne pas garder les pieds mouillés trop longtemps. Ce dernier point ne m’a donc pas gêné.
J’ai aussi couru sur des chemins plus secs. Même dans ces conditions, il est très agréable de courir avec les Hayate 2 tant on a envie d’allonger la foulée pour aller chercher la limite de la chaussure.
Par contre, le ressenti sur la route est exactement le même qu’avec la version 1. Le contraire aurait été étonnant vu que les crampons sont assez semblables dans leur conception, matériaux et positionnement que sur la version précédente. Cette fois, c’est confirmé : la chaussure n’est définitivement pas faite pour courir sur la route !! En effet, les crampons et le peu d’amorti de la chaussure font que le dessous du pied chauffe assez rapidement sur du bitume. D’un autre coté, c’est souvent le cas avec les chaussures de trail qui présentent une très forte accroche, cette dernière étant antinomique avec une bonne adhérence sur route.
7. Bilan
Comparée à la première version, la chaussure a subi quelques modifications pour corriger certains défauts, ce qui fait que le modèle a vraiment évolué ans le bon sens! Le mesh a été complètement modifié et il est bien plus résistant puisque je n’ai eu aucun problème d’usure. Les lacets ont aussi été améliorés même si j’attendais mieux (enfin mon opinion sur les lacets selon Agnès ne vaut pas grand-chose :)).
Par contre, le profil de la chaussure, lui, ne change pas : elle reste une chaussure destinée à des coureurs plutôt expérimentés et ne recherchant pas une chaussure confortable ni avec beaucoup de maintien ou de contrôle, mais bien une chaussure légère, dynamique, dotée d’une excellente accroche et conçue pour la compétition. Elle fait remarquablement bien ce pour quoi elle est destinée : se faire plaisir en trail avec un bon grip et un ressenti du terrain exceptionnel :
– Pour un footing, ce n’est sans doute pas la meilleure chaussure du marché car l’amorti est quand même réduit et la chaussure est sèche au niveau du ressenti. On peut avoir l’impression de « taper » si la foulée n’est pas assez fluide. Même si je l’ai appréciée car je suis un adepte de la légèreté et des chaussures plutôt typées minimalistes, je conseillerais aux traileurs de se tourner vers une MUJIN par exemple pour leurs sorties plus tranquille.
– En côte, la chaussure dans son élément. On ne la sent pas aux pieds mais elle permet de relancer sans arrêt. Dans les descentes, la stabilité est au rendez-vous et la très bonne accroche permet d’envoyer par tous les temps. Attention cependant, le pare-pierre est minimal, donc il faudra se méfier en montagne : il s’agira de lever les pieds !
– Pour toutes mes séances de vitesse en nature type Fartleck, ou VMA sur chemin, je les ai adoptées. Il n’y a pas besoin d’avoir de fioritures sur la chaussure pour des séances de ce type, c’est donc exactement le créneau de la Hayate !!
Points plus :
– Chaussure dynamique, vraiment typée trail court,
– accroche sur neige et terrain humide,
– Drop peu important pour une foulée plus naturelle,
– Convient aux foulées avant-pied, aussi bien que medio-pied ou talon (grâce à la plaque Wave),
– Durée de vie,
– Respirabilité,
– Légèreté.
Points moins :
– Lacets épais et qui s’imbibent (mais ne se défont plus aussi facilement que sur la version 1),
– Chaussure à recommander à des utilisateurs ne recherchant aucun compromis : légèreté, dynamisme et accroche sont bien présentes, mais au niveau du confort il ne faut pas être trop exigeant !
– Chaussure non utilisable sur route.
En vente ici :
HAYATE 2 : http://www.team-outdoor.fr/chaussures-homme/3631-ah15-wave-hayate-2-homme-noirrouge.html
HAYATE 1 : http://www.team-outdoor.fr/chaussures-homme/2738-ah14-wave-hayate-homme.html
Jonathan