TO aux 6 heures de Buc, Guillaume Vimeney
Dimanche 24 mars 2013
Guillaume VIMENEY – Team Outdoor Paris – Salomon
Les hivers se suivent et se ressemblent. Comme l’an dernier à la même période, j’ai réalisé une grosse coupure au niveau de la préparation physique pour diverses raisons : appétence moindre pour l’entraînement dans le froid, baisse de motivation saisonnière, projets professionnels, organisation des CityTrail… Je remets donc un dossard ce week-end, avec très peu de kilomètres derrière moi. Je n’ai repris l’entraînement que début mars. Je me suis quand même octroyé le luxe de faire déjà 100 kilomètres durant la semaine précédant la course.
Il y un an, après une belle bagarre avec J-J. Moros, j’avais pris la seconde place de la course, avec 82km. J’étais allé chercher ce kilométrage au mental, après un coup de froid et des problèmes d’alimentation. Cette année, Didier Albacete sera mon compagnon de course. Didier affectionne les formats horaires et les parcours plats. Nous devrions donc partager un bon bout de chemin ensemble. Tant mieux, parce qu’en plus d’être un grand champion, Didier est vraiment fort sympathique. C’est un régal de le rencontrer sur chaque course.
Par rapport à la précédente édition, le circuit a été totalement bouleversé. Cette fois, nous n’aurons plus de butte à arpenter près de 80 fois, mais des virages assez secs, qui nécessitent à chaque fois des relances. Le mauvais temps, lui, est toujours de la partie, avec un fort vent glacial. Tout ce que j’affectionne…L’avantage des courses horaires est qu’on peut avoir un réel soutien de ses proches. Ce sera le cas pour moi, avec deux supporters aux petits soins : Arnaud et Valessa.
A 10h, le départ est donné. Les sensations sont plus que médiocres. Manque d’échauffement ou mauvaise récupération des séances longues de la semaine, peu importe la raison, il va falloir serrer les dents dès l’entame de la partie.
Généralement, les trois premières heures passent vite. Là, honnêtement, elles ne défilent pas tant que ça. Je suis obligé de me battre avec moi-même. Nous partons sur une allure rapide. J’essaie de boire et de m’alimenter fréquemment, car après 4 heures d’effort, l’organisme sera fatigué et ne pourra plus digérer grand-chose. Malgré les tensions musculaires, les tours passent. Les équipes en relais nous doublent, en nous laissant sur place. C’est l’occasion d’admirer de belles foulées et de beaux athlètes, comme Matthieu Bourguignon, Jean-Jacques Moros ou Agnès Hervé.
On dit souvent que le succès en ultra consiste à gérer les temps faibles. Ce sera particulièrement vrai aujourd’hui. Après 4h30 de course, je suis très fatigué. Deux solutions peuvent être envisagées : soit insister et prendre le risque d’imploser quelques tours plus loin, soit gérer tranquillement et sereinement sa course en faisant une pause de quelques minutes, avant de repartir de plus belle.
Après plus de 65km dans les pattes, je reste assez lucide pour choisir la seconde option. Je m’arrête quelques instants. J’en profite pour m’alimenter et me relaxer. Il me reste alors plus d’une heure de course. Je repars avec Arnaud, un admirable pacer, avec qui je vais maintenir un rythme qui me permettra de me hisser au-dessus de la barre des 80km.
J’ai envie de dire que ce dimanche était un jour «avec ». Sans jambes dès les premières minutes, j’ai dû courir avec le mental. C’est une course qui va, je l’espère, lancer ma saison. Je boucle la semaine avec près de 180km au compteur. Il faut persévérer !! Il ne reste plus qu’une chose pour que je retrouve de bonnes sensations et de la régularité : le retour du soleil et de la chaleur !!
Je félicite également Agnès, Alex et Matt’, qui ont brillamment remporté le relais mixte. Enfin, je remercie de tour cœur Arnaud et Valessa, qui m’ont porté vers ces 81km. Merci !!!
Guigui