Trail de la Galinette – Antoine Allongue
Trail de la Galinette, Cadolive (13), 39 kils – 2100m D+
Antoine ALLONGUE
Team Outdoor Paris – ADIDAS – COMPRESSPORT
Je n’avais encore jamais couru dans ce massif du Garlaban et j’avais une sacrée envie d’aller m’éclater dans ses sentiers pierreux de provence. C’est vraiment l’un de mes plus grands plaisirs en trail que de dévaler sans retenue les sentiers calcaires en devant poser les pieds toujours au dernier instant, ici sur une pierre plate, là sur une arrête rocheuse. Ca laisse des traces mais question sensations, c’est juste énorme. Ma famille était présente à mes côtés, le soleil était de la partie, l’énorme coup de vent de la veille s’était arrêté. Bref, j’avais donc à cœur de profiter pleinement de cette belle journée pour me tester en ce début de saison dans la perspective du Trail de la Sainte Victoire début avril. Et ce fût une très jolie découverte.Arrivé en haut du village devant la mairie de Cadolive, lieu du départ, je retrouve quelques têtes connues. Emmanuel Gault et Sylvaine Cussot seront de la partie en préparation du Trail de Gruissan (TTN), Michel Lanne et Cyril Cointre sont annoncés et les habituels coureurs provencaux sont présents: Pierre Saucy, Sébastien Nain, Cédric Therin, Jean-marc Zaugg, François Teitgen, Florent Sourbier et quelques 300 autres coureurs ont répondu à l’appel des organisateurs.
Dès le départ donné, nous partons sur une route en montée sèche puis un sentier qui grimpe assez rapidement au dessus du village jusqu’au sommet du Mont Julien. Mon unique échauffement aura été de venir du stade municipal jusqu’à la mairie et je dois dire que mes cuisses le ressentent. Patrice Marmet est à l’entrée du sentier pour nous encourager et nous rappeler qu’il y a 40 pitons quand même.
Assez rapidement Cyril Cointre mène les devant et impose un rythme que je trouve rapide. Nous suivons tous en ligne. Dernières marches et Michel Lanne me double et se replace rapidement en seconde position derrière Cyril puis suivent Manu Gault, Yohann Fouasson, que je ne connaissais pas et je préfère fermer la marche devant Pierre Saucy.
Je continue de fermer la marche dans le long vallon du Ratier. D’abord descente dans des éboulis de pierre sur les talons du Mitch (Michel Lanne) puis long sentier sur une terre souple. Cyril continue de mener à bonne allure. Je dois rester concentré sur ma trajectoire et sur mes appuis. Les sensations sont finalement très bonnes. Mais le chemin va être long, je ne m’affole pas.
Nous ne sommes plus que trois devant et je montre quelques signes de faiblesse par moment dès qu’il faut marcher avec les mains sur les cuisses. Pensée du moment: il faut à tous prix que j’aille bouffer du dénivelé en faisant quelques fentes dans le Parc des buttes chaumonts. Derrière les deux briançonnais, je me trouve tellement…tendre.
Au sommet du Pic du Taourmé, je prends les écarts. Pierre Saucy qui a déjà repris Yohann est à près de deux minutes.
Au ravito du col des hirondelles, nous passons sans même nous arrêter pour filer vers le vallon du Passe temps. Michel Lanne a pris les choses en main et accélère sans s’en rendre compte sur le sentier en balcon. Je n’ai pas trop le temps de savourer le point de vue. Nous filons à près de 18-19km/h à travers la rocaille, Cyril marque le pas mais à l’écoute des bruits de pierres, il est juste là derrière.
Au fond du vallon, nous bifurquons à 180° vers le sommet du Garlaban. Après ce petit quart d’heure de pilotage provençal en descente j’ai les jambes dures et le passage instantané à la marche forcée me fait vraiment mal aux cuisses. Michel relance et nous prend tranquillement quelques mètres. Nous ne le reverrons plus.
Nous montons alors sur un rythme beaucoup plus souple avec Cyril et jugeons de temps en temps des écarts avec Michel. La monté est longue, la course est pénible.Nous rattrapons, un groupe de trailers venus faire leur sortie dominicale sur le massif qui nous laissent passer en nous encourageant. Après la course, j’apprendrais qu’un jalonneur n’était pas sur site dans cette zone pour nous aiguiller sur un petit détour de 3-4 kilomètres. Franchement, je m’en suis très bien passé. La sortie du vallon par une énième brèche en posant les mains sur la roche me sera fatale, Cyril me prend quelques mètres et je me force à me reconcentrer sur mes sensations. Boire, prendre un gel, récupérer pour essayer de relancer plus tard mais le mal est fait. Je grimpe enfin tourner autour du calvaire du Garlaban pour avoir le Mistral dans le dos et revenir vers Cadolive. Je me dis qu’il doit rester 13-15 kilomètres.
Après la croix du Garlaban, le paysage change peu à peu. Les dalles calcaires laissent place aux forêts de chênes. La dernière descente du Col du Tube vers la plaine de la Grive (ça ne s’invente pas) est vraiment géniale. Le sentier est taillé au fond d’un ravin comme un ruisseau à sec que l’eau aurait façonnée au fil du temps. La vitesse peut être maximale malgré les pierres, les marches se sautent sans risquer de se blesser. Je me dis qu’à cet endroit là, je peux reprendre du temps sur mes prédécesseurs.
Arrivés dans la plaine, j’entends des encouragements dans la vallée. Je sais que ma famille doit être dans le coin. Et ca me motive à relancer un peu. J’aperçois d’abord mon frère Romain au bas de la piste, puis Emilie et Marin et mes parents. C’est mon second plaisir à venir courir en Provence : voir mes proches sur le bord du sentier m’encourager.
Arrivés dans la plaine, j’entends des encouragements dans la vallée. Je sais que ma famille doit être dans le coin. Et ca me motive à relancer un peu. J’aperçois d’abord mon frère Romain au bas de la piste, puis Emilie et Marin et mes parents. C’est mon second plaisir à venir courir en Provence : voir mes proches sur le bord du sentier m’encourager.
A ce moment, Michel Lanne est à 4mn et Cyril Cointre à 1’50. Mais je suis mort. J’ai les cuisses fatiguées de cette alternance de descente rapide et de marche forcée. Je crains davantage un retour de l’arrière. Mais personne à plus de 3mn. On m’annonce qu’il reste 4,5 km. Ca fait pas encore 3h de course. Je sais qu’on ne fera pas les 40km prévus et je suis soulagé.
A l’arrivée, je suis étonné de voir que Manu Gault a finalement continué sa course pour reprendre Pierre Saucy (1er Trail Sainte Baume 2012) et finir à 4mn. Il m’expliquera à l’arrivée avoir souffert d’une douleur à l’adducteur dès la première descente et avoir préféré gérer en prévision du 50km de Gruissan dans quinze jours.
Au final , une belle course de reprise en Provence sur ce terrain que j’affectionne tant. Denouvelles rencontres et de beauxmoments passés sous un ciel radieux. Vivement le Trail de la Sainte Victoire.
RESULTATS
1. Michel LANNE – Team Salomon
2. Cyril COINTRE – Team Hoka
3. Antoine ALLONGUE – Team Outdoor Paris
4. Emmanuel GAULT – Team Asics
5. Pierre SAUCY – Draguignan