Regards croisés, routes et chemins partagés : The TRAIL YONNE / foulées de l’amitié
Vendredi 1er mai et samedi 2 mai 2015, Chelles (77) et Sens (89)
par Jonathan DUHAIL & agnès HERVE
En ce moment avec Agnès, nous sommes en pleine prépa marathon pour le marathon de Sauternes, qui aura lieu le 24 mai 2015. Nos deux prépas diffèrent quelques peu, que ce soit au niveau du kilométrage, ou au niveau du contenu des entrainements, mais j’essaie de faire toutes les séances de sa prépa avec Agnès, déjà parce que c’est plus sympa de courir à deux, et puis aussi parce qu’il faut bien la surveiller !! A un mois du marathon, nous avions fait la Ramboli’ten, avec pour objectif de faire du bitume, mais ça n’a pas été le cas (voir le CR d’Agnès). Du coup, ce WE de premier mai, Agnès a décidé de faire un semi entièrement sur route, pour travailler vraiment la foulée sur le bitume, et je vais donc faire la course en accompagnateur, alors qu’Agnès sera là le lendemain sur The Trail à Sens pour ma course.
Le départ étant à Chelles, nous y sommes en 20min en voiture, et pas de souci pour se garer, vu que nous arrivons assez tôt avec pour objectif de courir quelques kilomètres avant et après la course, pour approcher les 30km. Au premier abord, sous la pluie et dans la ville, le circuit ne fait pas rêver plus que ça, vu qu’il faudra effectuer 3 tours de 7km, mais bon on est là pour faire des kilomètres alors ce n’est pas très grave. La première bonne surprise de la journée, c’est le fait que les inscriptions soient gratuites pour les femmes. Du coup, je laisse ma chérie régler mon inscription (elle a insisté, je ne veux pas lui faire de peine :) ), et on récupère les cadeaux : une bouteille de vin et une serviette microfibre chacun !
On part donc s’échauffer, en hésitant fort sur la tenue à adopter pour la course, parce qu’il pleut vraiment pas mal, et il ne fait pas super chaud. Agnès choisi un T-shirt à manches longues vert et jaune, je ne sais pas bien si c’est parce qu’elle pense avoir froid en manches courtes ou si c’est parce qu’il est assorti avec les nouvelles DS Trainer jaunes et vertes que je lui ai offertes !!! Et de mon côté, je prends un maillot à manches longues, avec le T-shirt Yellow T’es au TOP par-dessus.
Pendant l’échauffement, bizarrement, c’est moi qui connais le plus de monde, avec quelques mecs du club des Clayes, puis le futur vainqueur, … Agnès est concentrée, et déjà dans sa course, ça ne rigole pas trop pendant l’échauffement. Heureusement, vu que l’on doit courir à allure marathon (+ ou -, comme on le verra par la suite), l’allure devrait nous permettre de profiter quand même de la course.
Au départ, il n’est pas trop difficile de se placer, et on se retrouve en deuxième ligne. L’objectif de départ est de courir à 13,5 – 13.7 km/h environ, pour partir sur un temps de 3h08min au marathon, soit 4min27sec au km environ. Dès le premier kilomètre, au profil plutôt descendant, on se laisse entrainer par le peloton, et on se retrouve à 15km/h, ce qui est un peu trop rapide pour le rythme marathon. Je demande à Agnès de lever un peu le pied, et on se fait donc doubler par quelques paquets de concurrents lancés !
Au kilomètre 2, nous passons en 4min20, c’est déjà beaucoup plus raisonnable, et on va effectuer la plupart du parcours sur ce rythme ou un peu plus vite, selon les sensations, le vent, les faux-plats, les concurrents à doubler, les ravitos, … A partir de ce deuxième kilo, un concurrent va s’accrocher à nous, collé derrière, pour ne plus nous lâcher jusqu’au bout… enfin presque jusqu’au bout !
Les bénévoles sont sous la pluie, et pourtant ils sont tout sourire, et nous encouragent comme des fous. A chaque bifurcation, à chaque traversée de route, ils sont là à applaudir, encourager, et plaisanter : c’est vraiment très sympa cette ambiance. Au premier ravito, Agnès décide de ne rien prendre, et je lui dis qu’il faudra quand même qu’elle se ravitaille avant la fin, même si madame n’aime pas boire au gobelet :)
Nous voici en fin de première boucle. Finalement, le parcours est plutôt agréable, en partie en ville, en partie en campagne et très varié avec des faux-plats et beaucoup de relances qui le rendent exigeant, certes mais aussi intéressant. Après 5 ou 6km, nous commençons à remonter quelques concurrents, et certains encouragent Agnès, vu que c’est la première féminine. J’en repère un juste devant nous, avec un Tee-Shirt orange, qui semble à la peine, mais qui se met à accélérer chaque fois qu’on se rapproche avec agnès.
Quand je le signale à Agnès, elle me dit que je me fais des idées, mais je suis convaincu que ce concurrent ne veut pas se faire dépasser par une femme. Nous arrivons à la fin de la boucle et nous repassons devant le speaker à quatre, le gars orange devant, agnès et moi et notre suiveur dans les talons. Ici beaucoup de spectateurs bravent la pluie pour nous encourager avant d’entamer la seconde boucle.
Au 10ème km, notre ami en orange est toujours juste devant nous, mais semble incapable de tenir encore bien longtemps à ce rythme. Je crois que c’est là qu’agnès décide de s’amuser un peu…. Sournoisement, elle profite d’un faux-plat montant pour accélérer très légèrement et venir se placer tout juste à sa hauteur. Notre ami accélère à nouveau, soufflant bruyamment. Je vois agnès qui sourit et qui se recale derrière lui puis qui retente une petite accélération, histoire de s’amuser un peu. Cette fois, notre ami capitule et se résigne à lâcher prise ! Je n’arrive toujours pas à comprendre comment on peut se mettre dans cet état en sachant que l’on est en surrégime, et que la fin va être très dure à gérer.
Nous bouclons le deuxième tour en un peu moins d’une heure, et comme nous connaissions le parcours, il est passé plus vite que le premier. J’annonce alors à Agnès que si on continue sur ce rythme, on finira en 1h30 environ, ce qui semble lui convenir, puisqu’elle ne modifie pas l’allure.
De toute façon, elle semble très à l’aise, vu qu’on discute très régulièrement, qu’elle me chambre parfois sur ma façon de la protéger du vent en me mettant du mauvais côté ce qui fait qu’elle se le prendre pleine figure quand même… ;) , et qu’on plaisante. Au 15ème km, après avoir regardé son cardio, elle m’annonce tranquille qu’elle est à 140. Le gars juste devant nous se retourne alors, complètement surpris, et demande confirmation, parce qu’il n’était pas sûr d’avoir bien entendu ;) Je crois que ça lui a mis un coup au moral, parce qu’on l’a doublé, et il n’a pas essayé d’accrocher…
Dans le dernier tour, Agnès semble un tout petit peu moins facile à lutter contre le vent et la pluie qui s’intensifie. Mais l’allure est maintenue sans problème, et on remonte pas mal de monde régulièrement, surtout dans les faux-plats montants. Comme Agnès est toujours en tête chez les féminines, nous sommes très encouragés le long du parcours, malgré la pluie.
A 500m de la ligne, notre suiveur du début, accroché à nos basques, place une accélération, ce qui a le don de titiller agnès qui en profite pour lancer une pique sur l’ego masculin… Elle fait mine d’accélérer, mais je lui dis de laisser filer : ce n’est pas le moment de se blesser en accélérant comme cela à froid et, de toutes façons, on n’est pas là pour se battre pour une place. Nous terminons donc tous les deux après 1h29min20sec de course partagée. Ce fut, certes, un peu plus rapide que l’objectif prévu, mais vu la facilité avec laquelle Agnès a couru, je me dis que ça devrait le faire pour le marathon ! Je suis super fier de sa course.
A l’arrivée le speaker fait une interview d’Agnès, et lui demande ses futurs objectifs, puis comme il me connaissait, il vient aussi me faire parler au micro ! Malgré les conditions difficiles, avec la pluie, le vent, les relances et le parcours pas tout plat, on a pris beaucoup de plaisir à courir tous les deux, et avec, même si c’est anecdotique, une victoire à la clé pour Agnès. Comme d’habitude après avoir couru, Agnès est congelée, et on se dépêche d’aller se changer pour ensuite attendre la remise des prix. Après une longue attente Agnès récupère son joli trophée, ainsi qu’un chèque cadeau Décathlon.
Bref, j’ai passé un très bon moment à courir avec ma chérie. C’est finalement un parcours varié et bien sympathique. On n’y vient pas pour y claquer un chrono mais c’est super bien les bénévoles sont super sympas. On verra à Sauternes ce que ça donnera pour agnès, et pour moi si ce fut un bon entrainement pour THE TRAIL Yonne dont je prendrais le départ du 37 kils.
Jonathan
Alors THE TRAIL c’est un cadeau que j’ai fait à mon homme. Sa dernière course étant à Buis-les-Barronnies le 19 avril, la prochaine prévue étant aux Carrières le 16 mai, cela laissait la place pour qu’il aille se faire plaisir sur le 37 kilomètres de THE TRAIL dans l’Yonne. De ce que nous en avait compté Guillaume, double vainqueur de l’épreuve reine de 110 kils en 2013 et 2014, c’était une course superbement bien organisée avec un paysage sympa, des bénévoles tout autant sympas et je me suis dit que c’était un bon moyen de découvrir la région. Car même si ce n’est qu’à 1h20 de Paris, pour ma part je ne connais de l’Yonne que le stade de l’Abbée des champs où j’étais allée soutenir AJA avant sa descente.
Alors, en inscrivant mon homme à THE TRAIL 37, c’était coup double. Je m’assurais de son sourire pour le reste du week-end, et en plus je découvrais l’arrière pays d’une région que je ne connaissais pas. C’est ce que j’aime le plus dans le trail en fait. Outre le fait de courir, ou d’accompagner mon homme sur une course, ce que j’aime tout autant que courir moi-même d’ailleurs, prendre le départ d’une course c’est le prétexte pour y rester quelques heures avant et quelques heures, voire, un jour après et découvrir le patrimoine de la ville de départ, la faune et la flore de l’arrière-pays, et de déguster les spécialités locales dans un petit restaurant typique à l’occasion. C’est également l’occasion de discuter – surtout quand vous y venez en tant que spectatrice, avec les bénévoles qui habitent la région et qui vous apprennent tout un tas d’anecdotes, vous racontent les légendes de la région et qui vous donnent les astuces pour trouver un raccourci pour aller votre homme à tel ou tel endroit que vous n’aviez pas prévu. C’est aussi pour cela que j’aime aller voir Jo courir. Cela permet de bien profiter de la course. Et côté adrénaline, on n’est pas en reste ! Parce que mine de rien, l’animal il court vite et que pour le chopper à chaque point, c’est plutôt conduite à la Sébastien Loeb!
D’ailleurs, ce samedi j’ai un handicap supplémentaire. L’organisation de ce week-end s’étant faite à la dernière minute, ce sera la Golf GTI qu’il faudra piloter. Déjà que je suis ordinairement stressée de rater Jo aux points de passage, mais là il faut en plus maitriser la conduite de ce bolide qui, pour arranger le tout, est toujours agrémenté de ses pneus hiver qui t’emmènent en aquaplaning à chaque virage ou rond-point en cas de pluie! Et la pluie, peucher, ce n’est pas ce qu’il manque à notre arrivée à Sens… et cela ne semble pas vouloir s’arrêter… Pour m’aider dans mon rôle de supportrice, Jo m’a imprimé une carte du parcours avec des croix à chaque point où je vais aller l’encourager. Chaque point est également entré en favori dans le GPS! Yapuka conduire le bolide sans finir dans le fossé! Je pourrais le voir 6 fois en 37 kils en plus du départ et de l’arrivée. La classe!
Pour l’heure, après avoir encouragé François qui prenait le départ du 63 kils et après avoir passé le contrôle du sac, Jonathan part s’échauffer sous la pluie tandis que je m’imprègne de l’atmosphère. La gadoue du stade duquel est donné le départ laisse présager que le terrain sera bien gras une fois que les coureurs seront dans les champs. 20 minutes passent et je retrouve mon homme qui a l’air en forme. Il reste 5 minutes avant le départ. Il va se faire pointer en arrière de peloton puis passe la barrière pour se mettre juste derrière la ligne. C‘est Harry qui commente. Il annonce le nom des favoris. Jo n’est pas cité étant donné que je l’ai inscrit à la dernière minute. Il y a ici le vainqueur de l’année dernière, Stéphane POUZET, et également Damien CORNUAU, troisième de THE TRAIL 63 en 2014.
Les dernières recommandations de l’organisateur, et c’est parti! Le TS jaune est aux avant-postes, parmi les coureurs du 18 kilomètres avec lesquels il compte bien faire la course!!! Bon allez, en ce qui me concerne, pas trop le temps de lambiner. Au volant de ma Golf GTI, j’ai dû laisser passer tous les coureurs du peloton ce qui fait que je vais devoir appuyer un peu sur le champignon si je ne veux pas louper Jo à Paron situé à 3 kilomètres de Sens en voiture et 5 pour mon homme! Autant dire que sous la pluie et avec la longue file de voitures qui se trainent devant moi – faut dire que c’est limité à 50…. – ce n’est pas gagné! Allez, c’est parti, guidée par le GPS direction Paron donc! « Vous êtes arrivée« … m’annonce la douce voix du GPS! En effet, j’aperçois à cet instant même le blazer jaune fluo d’un signaleur qui semble commencer à s’agiter! Je gare ma Golf fissa sur le bas-coté. Je rejoins le signaleur en courant, l’appareil photo à la main. Au même instant, le quad sur lequel l’organisateur est juché déboule d’une petite rue, annonçant l’arrivée imminente des coureurs. Eh bé, c’était moins une car je vois mon homme en tête avec un gars au maillot de Sens et avec un dossard macaron bleu (du 18 kils) à ses côtés. Un petit salut de la main et hop là, il file de l’autre côté de la rue!
Je salue rapidement les bénévoles en leur souhaitant bon courage pour la journée sous la pluie et hop là, je saute dans mon bolide et je file direction Collemiers, Kilomètre 8 pour les coureurs, à 4 kilomètres en voiture pour moi. Là encore, il ne faut pas que je traine si je veux voir passer Jonathan. Je quitte la grande départementale pour m’engager sur une petite route de campagne qui tourne à travers les champs de colza. Avec la pluie cela donne une ambiance Braveheart. Bon, j’ai l’alarme de la ceinture non bouclée qui fait que sonner… Je défais la ceinture de sécurité, je la remets : ça sonne toujours! Mystère! Je me demande quelle tête va faire Jo si je lui annonce au ravito que j’ai tout cassé!
Bon bah, je vais attendre encore un peu pour lui dire heing! Avec le bip incessant de l’alerte de la ceinture de sécurité, j’arrive quand même rapidement au village de Collemiers où se trouve le premier ravitaillement. Une agent responsable de la circulation me demande de tourner à droite avant que j’ai pu rejoindre le point indiqué par le GPS. Du coup, je me gare 300m au-dessus du ravito, un peu à l’arrache dans une petite rue à coté du passage des coureurs qui viennent de passer le post de ravitaillement. La pluie s’est intensifiée. J’attrape mon appareil photo, le protégeant tant bien que mal de la pluie, quille ma veste imperméable à capuche en plus de mon surpantalon imperméable LAFUMA qui m’aura sauvé la vie ce jour là! Et je file en courant jusqu’au ravito. Des coureurs arrivent et repartent, ce sont très certainement ceux du 63, du 87 et du 110 partis à 15h. Je m’informe auprès d’un spectateur pour savoir si les premiers du 18 et du 37 sont déjà passés. « Non pas encore » :) Cool !
Je profite de ce temps dans mon périple pour discuter un peu avec les bénévoles, parler de tout de rien, du beau temps...enfin plutôt du mauvais temps qui inquiète beaucoup ici. Les chemins sont, parait-il, très très boueux. Pourtant, là, la pluie s’arrête un peu et quelques rayons de soleil percent même dans le ciel plutôt sombre. Le colza du champ juste au dessus en parait bien plus jaune! En parlant de jaune, en voici un qui déboule au loin! Sur le coté, les spectateurs s’agitent en annonçant le premier du 18 kils! Bé non, raté msieurs dames c’est le premier du 37 qui pointe en tête! Jonathan à l’air très en forme, il a le sourire mais ne perd pas le temps. Il passe rapidement devant la longue table de ravitaillement. Je salue les bénévoles et pars en courant vers ma voiture à coté de laquelle Jo va passer. J’arrive à rattraper Jonathan avant qu’il quitte le dédale du ravitaillement et alors que le premier coureur du 18 arrive à son tour. Une petite photo, un « à tout à l’heure mon coeur » et je le laisser détaler sur la petite route qui monte avant de s’éloigner dans le GR.
Bon, second point check! J’ai un peu le temps avant le troisième point de passage, enfin normalement. Du coup, je vais essayer de solutionner ce fameux problème de bip de ceinture. J’enlève ma veste imperméable. Je pose le sac avec l’appareil sur le siège arrière, je mets la ceinture et je mets le contact : plus de bip bip! Aqui oi! Bon bah, c’est une bonne chose de réglée! Heureusement que je n’en ai pas parlé à Jo tout de suite, on verra après la course pour lui signaler le souci. Un tantinet soulagée, je reprends le volant de mon bolide et je repars après un démarrage en côté relativement laborieux direction Grassy. La route conseillée par le GPS passe par de petites routes de campagne qui doivent être bien sympathique par jour de soleil.
Là, ça fait plutôt film d’horreur même si les champs de colza fleuris redonnent un peu de douceur au décor. Tiens, me voici sur une route qu’empruntent les coureurs entre deux chemins. Je ralentis afin de respecter les traileurs en pleine course et je continue ma route… Là, je reconnais le sac Ultimate Direction jaune moutarde que je suis une des rares à vendre chez Team Outdoor. Ça doit être Emmanuel! Je le reconnais en fait à travers les gouttes de pluie. Je le dépasse. Je m’arrêterais dès que je ne gênerais plus les coureurs pour le prendre en photo! 500m plus loin alors que les coureurs quittent la route pour reprendre un chemin, c’est chose faite! Ce point n’est pas sur ma carte et j’ai beau essayer de repérer où je suis, j’ai un peu de mal car je me trouve vraiment sur une toute petite route de campagne non repérable sur la carte. J’hésite à attendre Jo là pour l’encourager. Mais j’ai peur de ne pas avoir le temps de rejoindre Grassy après. Je croise pas mal de nos clients qui me demandent pourquoi je ne cours pas : « c’est Jonathan qui court aujourd’hui, la pluie c’est bon j’ai donné hier! »
Bon, j’aurais eu ma C3, je sais que j’aurais pu attendre Jo puis foncer au point 3 sans problème. Mais avec le bolide spécialiste des aquaplanings, je ne vais pas tenter le coup!!! Je décide de rallier Grassy et de ne pas attendre Jo à cet endroit. A postériori, je regrette un peu car il s’est fait un peu attendre le bougre en bas! Le côté positif, cependant, c’est qu’une fois la voiture garée sur le bas-côté du chemin et en remontant à pied sur la route vers l’endroit où les coureurs sortaient du chemin, j’ai pu croiser François qui me salue en enlevant sa casquette, tel un vrai gentleman! En me voyant, il sourit et me dit que Jonathan va lui foncer dessus avant la bifurcation! Ce qui est rigolo c’est que, quelques longues minutes plus tard, quand Jonathan pointera enfin le bout de son tee-shirt jaune, la première chose qu’il me demandera c’est si François est passé il n’y a pas longtemps!
En attendant, l’arrivée de mon loustic, je me positionne à la sortie du chemin avec un bénévole qui fait la circulation. La pluie est encore super forte et on encourage tous les deux les coureurs. Le bénévole n’en croit pas ses yeux quand, à 7/8 reprises, on me dit « salut agnès« … et quand Claude de la SAM12 vient me faire la bise alors là, mon petit bénévole en reste sans voix. Bah vous connaissez tout le monde ici vous c’est pas possible. Je lui explique un peu le truc. Il me demande si je suis venu exprès pour encourager tout le monde. « Oui, mon homme en premier, il fait le 37 et ne devrait pas tarder à arriver – pas peu fière la nénette quand elle dit ça!!! – et c’est l’occasion d’encourager aussi nos clients! Ah, un géant jaune dépasse du champ de colza tout en haut à gauche! Le voilà!
Et mon Jo qui débarque me demandant où se trouve François. Je salue rapidement mon ami bénévole en lui souhaitant bon courage car maintenant il pleut comme vache qui pisse, et j’essaie de rattraper Jo en courant afin de prendre une dernière photo. Bon bah raté! Je suis à fond et je ne le rattraperai pas avant la bifurcation! Je lance un « Bisous à toute à l’heure » et il me répond – enfin je crois – …. Toute cette attente pour ne le voir qu’une poignée de secondes et en plus louper la photo! Pfffiou! C’est ingrat. Allez, on se remet au volant de la savonnette pour se diriger vers le second ravito de Marsanguy. Il pleut maintenant des cordes d’eau. Je suis super concentrée sur la route car on n’y voit pas grand chose à cet instant même. Le GPS programmé maintenant vers le « favori 4 » m’indique 5 minutes de route, j’ai donc le temps avant que Jo arrive. Je commence à avoir super froid mine de rien à attendre sous la flotte comme ça. J’arrive donc quelques minutes plus tard à Marsanguy.
Entre temps, j’entends une alerte message Facebook sur mon portable – qui verra ici sa dernière journée de vie car, les portables, n’aiment pas la pluie!!! – C’est Harry, un des speakers les plus réputés de France qui anime la course qui m’envoie un message. « Salut agnès, j’ai cru t’apercevoir au départ de la course. Est-ce qu’il y a un de tes athlètes du Team Outdoor en course?« . Tout de go, je lui réponds « oui : mon chéri« … et après quelques minutes, je me dis qu’il fallait rajouter quand même l’identité de ce chéri! Harry m’apprit plus tard lors d’une discussion, qu’il avait essayé de trouver l’identité du chéri sans succès! Jonathan DUHAIl, explicitais-je donc! Bon, allez, il va falloir aller braver la pluie et s’enquérir auprès des 2 bénévoles présents sur le coté de la route s’il s’agit bien d’un passage coureurs ici et où se trouve le ravito. C’est le déluge dehors! Les deux hommes m’apprennent que le poste de ravitaillement est situé à un petit kilomètre de là, près de l’église du village mais que les coureurs repassent par là. Ils me disent que j’ai le temps avant le passage du premier coureur qui est attendu à 17h45. Je sais que Jo a pris de l’avance sur les prévisions de l’organisation, alors même s’il me reste une petite demi-heure à attendre je préfère rester sur place. Les deux hommes m’invitent à aller sous la « toile » prévue pour les relayeurs mais de la tente on ne voit pas les coureurs arriver alors je préfère m’abriter sous un lilas.
Bon bah ça mouille quand même sécos ici. Je protège mon appareil photo du mieux que je peux… Pareil pour le portable…. Ah…. je reconnais la foulée de mon homme làbas, au loin! Il s’arrête me faire un bisou ce qui fait réagir mes deux amis bénévoles qui crient que ce n’est pas autorisé dans le règlement. Jo a l’air serein. il prend le temps de faire pipi avant de repartir. Je l’attends de l’autre coté de la route pour prendre la photo. Je me loupe et je dois alors lui courir après. Vu que je ne le rattrape pas, je lui demande de prendre la pause : ce qu’il fait!!! Et il s’envole de sa foulée aérienne! Bon là, il faut que je me magne car le prochain point entré dans les favoris est à 16 minutes de là, dans le village de Gron au 31ème kilo pour Jo. Le point positif c’est que la pluie s’est enfin calmée et qu’on retrouve de la visibilité entre les gouttes ruisselant sur le pare-brise. Je prends le temps d’informer Harry du passage de Jo ici.
Bron, « vous êtes arrivés« ! Bah finalement, je n’ai pas mis tant de temps que cela. Je gare tranquillement mon bolide sur le bas-côté, direction Sens, afin de ne pas avoir à faire demi-tour pour ne pas perdre de temps après le passage de Jo car il faudra y aller fissa pour ne pas le rater au passage de Paron, seulement quelques 3 kilomètres plus loin! Ça, c’est le plus important quand on veut suivre un coureur avec des points de passage un peu short. Toujours savoir vers où repartir et faire le demi-tour qui va bien avant que d’autres véhicules t’empêchent de le faire. J’avais grave galéré au Ventoux à faire ce demi-tour dans le Col pour redescendre vers Malaucène puis remonter par Bédoin! Au fur et à mesure, j’affine ma stratégie! Après avoir dit bonjour à la joyeuse bande de bénévoles qui tiennent le ravito je m’écarte un peu de façon à pouvoir voir Jo arriver de loin. Le suiveur du second coureur du 37 est également là et on papote un peu. Il m’apprend que Jonathan a de la marge avec plus de 15 minutes d’avance à Marsanguy. Je pourrais le rassurer lui qui demandait les écarts au dernier point de passage. On discute de la course, de shoes HOKA et des futurs objectifs de chacun. C’est ça qui est top aussi quand tu es suiveur sur les courses. Ça donne l’occasion de partager.
Hop hop hop, à force de papoter, on ne voit pas le temps passer et justement c’est Jonathan qui apparait au bout de la route là. Il commence à avoir le visage marqué. Je prends la photo et lui dit qu’il peut gérer vu l’avance qu’il a. Pas trop l’impression qu’il va m’écouter sur ce point le bougre. Je lui donne donc rendez-vous au prochain et dernier passage avant l’arrivée et cours vers la voiture pour avoir une chance d’attraper mon homme à Paron. C’est là qu’elle va pouvoir faire parler son mode « sport »…. Enfin, non on ne va pas tenter le truc au risque de finir dans le fossé! Après quelques virages bien rapides sur la route mouillée et une dernière ligne droite tout aussi rapide sur la nationale, le GPS me signale de m’arrêter en plein rond-point! Perplexe, je regarde tout autour : et oui, c’est bien là! Un petit GR sur la droite du rond-point marque le début de la dernière montée vers Sens. Le chemin est boueux à souhait et laisse présager une belle partie de glissades! A peine sortie de la voiture, je vois Jo de l’autre coté du passage clouté! Un petit groupe de coureurs du 18 kilsvient de passer juste avant lui. Il me racontera qu’ils lui feront une méga Hola à son passage :)
Bon, pas de temps à perdre, il faut foncer vers Sens afin de ne pas rater son arrivée! Je saute dans la voiture et repars fissa. Il ne s’agit pas de trainer afin d’avoir le temps de me garer et de rejoindre le stade où est jugée l’arrivée. Je suis à Sens en moins de temps qui ne le faut pour le dire. Il pleut toujours assez fort. Mais pour le moment, ce qui me turlupine le plus c’est de garer mon bolide! C’est une première…. Coup de bol, dans la rue menant au stade, j’aperçois une belle et grande place pour y faire un créneau… A la tête du gars qui avait sa voiture garée 2 places derrière après avoir entendu et vu les soubresauts de la voiture, j’ai tout de suite compris qu’il avait eu une sacré frousse ;) Ce que me confirme son air inquiet lorsqu’il me dévisage une fois que je suis sortie de la voiture. Alors, pour me donner bonne contenance, je fais mon plus joli sourire, hausse les épaules en lui disant : « ce n’est pas ma voiture, c’est une automatique… et en plus, je suis blonde, ça n’aide pas!« … rassuré pour sa voiture, le gars finit par me décocher un sourire! Je ne demande pas mon reste et je file vers l’arrivée pour attendre mon homme sous la pluie. Il arrivera en vainqueur quelques minutes plus tard, heureux mais un peu entamé tout de même par toute cette pluie et la dernière montée dans la boue.
Quelques minutes plus tard, Harry vient lui tendre le micro pour qu’il nous raconte sa course. L’organisateur vient discuter un petit peu avec nous. Pas simple, le boulot d’organisateur quand le mauvais temps s’invite à la fête…. Le second et le troisième du 37 arriveront main dans la main un peu plus tard. Après une bonne douche, Jonathan revient dans le gymnase pour attendre la remise des récompenses. Je suis transie de froid après cette épopée sous la flotte et l’attente est un peu longue mais mon homme est heureux c’est le principal. On a retrouvé Fabrice qui en finit détrempé de son trail. Le temps de faire quelques photos et d’échanger sur leurs courses respectives puis Fab part se changer pour être au sec. S’en suit la remise des récompenses avec le beau sourire de Jonathan, ce qui est assez rare pour être signalé! Et voilou… C’est fini… Le temps de saluer Harry puis l’organisateur et on est repartis sur Paris après un long week-end, pluvieux mais heureux!
Merci au marathon de Sauternes, par agnès HERVE
2 juin 2015 @ 17 h 55 min
[…] petites courses également faites au seuil : la Ramboli’TEN, le dimanche 26 avril, et les Foulées de l’Amitié, vendredi 1er mai. De quoi rassurer sur l’objectif que je me fixais. Au vu de ces séances, […]