Un grand Cru TOP au marathon du Médoc avec notre Tomtom, Thomas BENICHOU


Marathon-du-Medoc-2014-30-eme-anniversaire


Le marathon du Médoc, 42.195 kils, samedi 13 septembre 2014

« Les Pays du Monde et leurs Carnavals »

par Thomas BENICHOU, TEAM OUTDOOR PARIS – ADIDAS




10629694_10152721075227276_7342774723557625826_nDepuis que j’ai commencé la course à pied (1996), j’ai toujours entendu parler de la distance mythique du marathon. Après des années à alterner piste, cross et courses sur route jusqu’au semi-marathon, j’avais décidé en 2014 de courir mon 1er marathon à Paris. Mais en France, il y a deux marathons à faire au moins une fois dans sa vie : Paris et le Médoc. Alors quand mes collègues pompiers de Gironde m’ont proposé de courir le marathon du médoc, autant dire que je n’ai pas hésité longtemps, surtout que cette année c’est la 30ème édition ! Et pour cette 30ème édition, 10000 participants ont été conviés, de 50 nationalités différentes, et 90% des coureurs sont déguisés !!

Le marathon ayant lieu un samedi matin, nous voilà partis pour un week-end de 3 jours, avec une grosse ambiance en perspective. Sur la trentaine de pompiers de Paris prévus pour ce marathon, et beaucoup de pompiers girondins (environ 60), l’objectif était d’une part d’essayer de bien figurer au classement par équipe entreprise (addition des 5 meilleurs temps), mais surtout d’emmener deux jeunes filles : Magalie et Elodie, 2 jeunes sœurs myopathes originaires de Saubrigues dans les Landes. (http://www.larouetourne40.com/).

char pompierUne dizaine de collègues sont également chargés de pousser un char (un camion de pompiers en format réduit) et de l’emmener sur la ligne d’arrivée.

Tony, un des pompiers de Bordeaux qui a tout organisé avec ses collègues de Gironde (à la perfection, il faut bien le souligner) m’a ainsi demandé de trouver des coureurs susceptibles de courir le marathon en moins de 3h. C’est donc avec Matthieu, Benoît, et Guillaume du team, mais aussi Tony et Séb, un copain de club, que nous composerons l’équipe.

Donc me concernant, la mission est d’essayer de bien figurer pour le classement par équipe. La seule chose qui me fait peur, c’est la chaleur (je ne supporte pas ça), car le marathon du médoc, placé le 13 septembre cette année, est souvent victime de la canicule (40 degrés il y a deux ans…). Séb, qui a une référence à 1h08 au semi-marathon, n’a jamais fait de marathon, et je lui ai demandé de venir au médoc la semaine d’avant, suite à un désistement tardif ! Nous décidons donc de faire la course ensemble, et de partir sur des bases pas trop élevées de 3’45/km, soit 2h38 à l’arrivée. Si tout va bien…

Le plan de course est simple : on court tout au train, on boit – de l’eau!!! – à chaque ravitaillement, plus un gel au 10ème, 20ème, 30ème et 35ème km. De plus, Ludovic, un copain de Tony a eu la gentillesse d’accepter de nous suivre à vélo, avec le nécessaire en cas d’hypo ou de déshydratation.

Le-marathon-du-Médoc

Le départ est donné à 9h30, et il fait déjà 20 degrés ! Comme prévu, certains partent très (trop ?) vite, et rapidement nous nous retrouvons seuls avec mon pote, car le médoc n’est pas réputé pour être un marathon rapide… Sa devise veut tout dire : le médoc, le marathon le plus long du monde…

IMG_1398Au bout de 3km, nous sommes 8ème et 9ème de la course, et nous progressons sur le rythme prévu. Devant nous il y a deux groupes, la tête et les poursuivants. Avant le départ, j’avais vu qu’il y avait 15 ravitaillements, mais c’était sans compter sur tous les ravitaillements mis en place par les châteaux ! En effet, le parcours nous fait passer par des dizaines de châteaux, tous plus accueillants les uns que les autres ! Si bien qu’au 5ème km, nous avons déjà passés 3 ravitaillements ! Mais peu importe, on boit encore et encore, ma dernière expérience à Sauternes s’étant mal terminée, nous ne prenons aucun risque, mieux vaut s’arrêter pisser que s’évanouir non ?

Comme je le disais, le parcours est sublime, entre vignes, chemins et châteaux, sans parler de tous les spectateurs venus nous voir passer, ainsi que tous les groupes de musique répartis tout au long du marathon ! Les bandas mettent l’ambiance partout où nous passons, et ça nous fait vraiment plaisir d’être là !

Nous progressons à un rythme régulier, entre 3’40 et 3’50 à chaque kilomètre, suivant le dénivelé et le type de terrain (chemin ou route), et nous passons au 10èmekm en 36’30, avec toujours devant nous un groupe de 4 coureurs à une cinquantaine de mètres devant nous, qui semblent courir au même rythme que nous. J’en suis à mon 3ème marathon de l’année, après Paris (réussi) et Sauternes (foiré). Je sais qu’il ne faut pas partir trop vite car quand on explose et qu’on doit subir la fin, ce n’est pas joli… D’autant que la chaleur augmente au fil des heures, et en plein soleil (et oui les vignes c’est bas, donc aucun passage à l’ombre…) il fait très chaud !
Sans prétention aucune, pour Séb ou pour moi, qui avons un record à 31’ et 32’ au 10km, courir sur ce rythme ne nous essouffle pas plus que ça, et nous pouvons discuter un peu, pour savoir si on tente de rentrer sur le groupe de devant ou pas. Je lui réponds qu’il vaut mieux garder notre énergie pour les 15 derniers kilomètres, car si devant ils sautent, nous les doublerons facilement.

char pompier2Et à partir du 16ème, nous reprenons un coureur qui tente de s’accrocher à nous deux. Sauf qu’un peu plus loin, il nous redouble et prend 10m d’avance. Bizarre comme stratégie, surtout que l’arrivée est encore loin… Bref sans s’affoler, nous restons sur notre rythme.


Le semi est passé en 1h20 environ (il n’est pas indiqué et certains km sont indiqués un peu de façon aléatoire…), notre camarade de tout à l’heure est déjà loin derrière, et nous continuons notre route à travers les vignes. Nous constatons que le groupe devant nous a explosé, et ils sont tous disséminés un peu partout, nous les apercevons dans les descentes et montées qui façonnent ce marathon. A ce moment-là, Séb me dit que pour lui c’est l’inconnu, qu’il n’a jamais couru plus de 21km en course, ni même en footing… Je lui réponds de ne pas s’inquiéter que pas tout va bien se passer !

Nous continuons à boire énormément, et à s’alimenter régulièrement, et nous commençons à reprendre progressivement les coureurs devant nous, qui n’ont plus l’air très frais pour le coup.

photo[1]Vers le 32ème km, à la faveur d’une descente, j’accélère légèrement et Séb décroche. On dirait qu’il a un coup de moins bien… J’essaie de temporiser pour qu’il me recolle mais il n’y arrive pas. Les 10 derniers kilomètres vont donc se faire individuellement pour lui et moi ! Malgré la chaleur, je suis surpris de ne pas baisser de rythme, mais il faut dire que ma préparation s’est bien passée, et ça me fait plaisir de remonter les coureurs un par un !

Au niveau du 33èmekm, un coureur surgit de nul part juste devant moi en passant sous une rubalise pour revenir sur la route !! Même pas le temps de dire : attends il sort d’où lui, qu’un cycliste me répond, t’inquiète c’était le deuxième, il s’est paumé… Diable !! Se perdre !? En trail je sais que c’est fréquent mais sur un marathon du médoc c’est con !! Je n’aimerai pas être à sa place, car du coup il se retrouve 5ème, avec certainement une belle fracture du moral…

Mais bon je ne m’affole pas et reste derrière lui, à une vingtaine de mètres. Ne voulant pas me griller, je n’essaie pas de le recoller tout de suite, s’il craque je le doublerai plus tard, s’il ne craque pas tant mieux pour lui ! A l’approche des derniers kilomètres, la fatigue commence à se faire sentir, mais je ne faiblis pas, par contre ceux que je double ont l’air plus entamé que moi… L’arrivée se profile désormais, et j’apprends que je suis 4ème grrr, la pire des places !! Et le 3ème a l’air loin devant.

Mais lors de la dernière ligne droite, en passant sous les nombreuses arches de ballons de baudruche et sur le tapis rouge, je l’aperçois ! Il titube complètement mais c’est trop tard pour tenter d’aller le chercher. Le coureur qui s’était paumé a finalement terminé 2ème, l’anglais (le 3ème) a perdu plus de 4 minutes sur les 3 derniers km !! Autant dire que s’il y avait 500 m de plus je le ramassais.

Finalement je termine 4ème en 2h38, j’ai donc couru plus vite le deuxième semi plus rapide que le premier, et bien qu’un peu fatigué, je suis moins entamé qu’à l’arrivée de mes deux autres marathons. Séb termine 6ème, deux minutes derrière moi. Les autres ne sont pas très loin : Benoît 17ème en 2h50, Matthieu 38ème en 3h03, Guillaume en 3h05 et Tony 47ème en 3h07. Nous finissons 2ème du challenge entreprise, à 59’’ de la 1ère équipe ! C’est rageant mais bon c’est le sport…

J’hésite à faire demi-tour pour aider mes collègues avec le char ou les jeunes filles, car je suis quand même bien entamé, d’autant qu’il fait dorénavant 28 degrés ! Après une pause de 10 minutes, la roue tourneje me relève et non je ne pourrais pas aller les aider car j’ai du mal à marcher !

Je passe dans les immenses allées pour les récompenses, et en plus de la traditionnelle bouteille de médoc, je reçois un gobelet en plastique du marathon du médoc. Je me demande pourquoi ils me donnent ça ? Ils veulent que je me lave les dents avec ? Je ne comprends pas tout de suite sur le coup, je comprendrais plus tard…

Après une petite douche à la caserne de Pauillac, avec mes collègues de l’équipe nous retournons sur la ligne d’arrivée pour accueillir le char et les deux jeunes filles, mais aussi pour voir arriver tous les coureurs déguisés ! C’est le carnaval, il y en a de toutes les couleurs !!

Ayant un petit creux, je suis étonné de ne pas avoir vu de ravitaillement à l’arrivée, et j’apprends qu’il y a tout ce qu’il faut dans une énorme tente un peu plus loin… Je décide d’aller manger quelque chose, et quand je rentre dedans, c’est la boite de nuit ! DJ, coureurs qui dansent, coureurs qui boivent bière ou vin avec le fameux gobelet en plastique (aaaaaaah ok !), coureurs qui dansent bourrés, buffet campagnard, fromage, pâté rillettes etc. c’est de folie ! Il fait au moins 40 degrés ici, je n’ai jamais vu ça à la fin d’une course ! Des filles bourrées viennent me voir : french ? french ? yes. Do you know Matthieu Bourguignon ? No. A peine ce nom évoqué, elles font demi-tour. Bizarre.
photo
La remise des récompenses a lieu à 16h. Nous montons sur le podium par équipe, fiers de cette équipe mixte pompiers de paris, pompiers de gironde et de la Team outdoor ! Par contre pas de Matthieu Bourguignon en vue… Une heure après nous le voyons arriver en titubant !! Benoit se dévoue pour faire le garde-bourguignon, et nous rentrons tous au gîte, dans lequel nous passons une superbe soirée post-marathon.

Tout le monde est content, Magalie et Élodie, les deux jeunes filles handicapées, les pousseurs de char et tous les autres coureurs.

Nous avons passés un magnifique week-end, et de peur d’oublier quelqu’un, au nom de tous les coureurs, un grand merci à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’organisation de ce formidable marathon !
Un grand merci également à Ludovic nous a suivis pendant tout le marathon en vélo !

Tom


Les résultats

Hommes

    GUIBAULT Thierry, 2h28mn41s
    ANTOINE David, 2h36mn30s
    THOMPSON FRASER Thomson (GB), 2h37mn26s
    BENICHOU Thomas, 2h38mn03s
    AGRINIER Eric, 2h39mn24s
    BERE Sébastien, 2h40mn28s
    CHANU Cyril, 2h40mn32s
    FERREIRA Manuel, 2h44mn45s
    RENOUF Vincent, 2h45mn09s
    TARIS Patrice, 2h45mn52s

Femmes

    VASSEUR Nathalie, 2h53mn41s
    VIAUD Stéphanie, 2h58mn32s
    MAYONNADE Christine, 3h16mn37s
    REGNIER Alice, 3h22mn03s
    MARELLO Janine, 3h22mn31s
    QUIROS Pascale, 3h25mn51s
    LIVINGSTONE-LEARMONTH S, 3h27mn21s
    MARI Julie, 3h29mn03s
    HAAGEN Inez-Anne, 3h31mn10s
    PERON Nathalie, 3h32mn32s