Une victoire du coté des Pyrénées avec Antoine ALLONGUE

 

Nocturne Urrugne Ibardin Trail (N.U.I.T), samedi 2aout 2014, Urrugne (64), 33 kils, 2200mD+

Par Antoine Allongue (Team Outdoor Paris)

Photo Alain Iratzoguy

C’est lors d’une sortie rando-course sur le GR 10 que j’ai découvert cette épreuve basque. Je m’étais arrêté à la venta Aguirre saluer Enrique Gérard (8ème du GRR 2007 et ancien membre du team Asics 2009) qui m’en a parlé car il était partenaire de l’événement . Je devais initialement faire la course de la Rhune avec Pierre (Bustingorry) mais après réflexion il m’a semblé plus logique de participer à cette épreuve nocturne d’une distance de 33km et 2200m D+ plutôt que de risquer de me blesser sur une course trop courte à seulement dix jours du GRP.

Je pensais être fatigué car j’étais en pleine charge de travail après une sortie de 43km réalisée deux jours plus tôt et déjà 110km au compteur en 5 jours. Mais même sur la fatigue, cette épreuve s’inscrivait parfaitement dans ma préparation. Alors pourquoi pas!!

Comme pour n’importe quelle course, je regarde quand même le parcours et les forces en présence. Je connaissais très bien le coin et je pouvais compter sur la participation de Guillaume Alfieri (vainqueur des crêtes d’espelette et 2h29 au marathon de Paris) et de Philippe Bordenave (ancien cycliste pro chez Ag2r) .

Moins d’une centaine de coureurs présents au briefing pour écouter les dernières consignes des organisateurs de l’Arch’event qui nous précisent que l’espagnol Fernando Etxegarray a mis 3h52’ l’an passé. J’ai juste le temps de discuter avec Enrique et Nicolas Darmaillacq qui me parle de la Skyrhune qu’il organise le 28 septembre prochain. Une belle course à venir. Le départ est donc donné à 20h et nous partons donc pour un peu moins de 4h sur un circuit en forme de 8 empruntant majoritairement le GR 10 avec une première boucle de 16km sur les sentiers de Biriatou puis Urugne et le lac d’Ibardin puis une seconde boucle de nuit sur un profil plus technique avec l’ascension de la Rhune par la venta Yasola en aller-retour pour un total de 33Km et 2200m D+.

 
En tête avec Guillaume Alfieri. Au loin la baie de Saint Jean de Luz.

Je me retrouve très rapidement en tête avec Guillaume Alfiéri et quelques coureurs qui s’accrochent. La première rampe au-dessus des ventas nous emmènent sur les hauteurs du col d’ibardin en direction de Biriatou. Le parcours alterne passages sur les crêtes au ras des Pottoks avec vues imprenables sur l’océan et descentes pierreuses ou sentiers en balcons entre les fougères où je peux facilement courir à près de 16-17 kmh. Je garde en mémoire une image où avec Guillaume nous basculons en haut d’un dôme herbeux où peu à peu le vert des fougères dévoilait seulement le bleu de l’océan.

A chaque descente ou partie roulante, je réussis à prendre quelques secondes à Guillaume et Philippe qui me reprennent lorsque la pente nous oblige à marcher. Nous basculons à trois sur Biriatou au km 5 et je relance encore toujours devant mes deux acolytes. Au détour d’un ravitaillement ou je ne m’arrête pas, je prends quelques mètres et j’accélère encore dans une longue descente technique et je remarque que mes poursuivants marquent le pas avec de 1’50mn de retard dans la montée de Xantelerreka

 

Un bon coup de boost pour entamer la seconde boucle avec l’envie de revenir en vainqueur devant mes proches qui attendent.

Vers 22H15, j’arrive au pied de la Rhune vers le col des trois fontaines. Nous empruntons la montée finale de la course de la Rhune que je connais maintenant parfaitement. Le soleil s’est déjà couché depuis plus d’une heure mais l’obscurité n’est pas encore totale et je peux éteindre ma frontale à la sortie de la forêt pour l’économiser. Ma seule inquiétude est de ne plus avoir assez de batterie car je n’avais pas pu la recharger entièrement.
 
Je suis donc tout seul dans le noir  avec seulement la lumière rouge de l’antenne qui me sert de phare dans cette obscurité. La vue sur la baie illuminée de Saint Jean de Luz est superbe. Je dois attendre plus de 7 minutes pour voir apparaître une frontale derrière moi. Après être passé au point de contrôle, je redescends en direction d’Ibardin.

Dans la dernière ascension, je me retourne pour observer le feu d’artifice de Biarritz qui s’illumine au loin. Je retrouve Emilie juste avant l’arrivée que je franchis en 3h53’ à moins d’une minute du record.



RESULTATS