Quand Pierre rentre au Pays, ça ne plaisante pas! Le marathon du Pays Basque par Pierre BUSTINGORRY
Marathon du Pays Basque 2014, Bidarray (64), 42 kils, 3100mD+
Par Pierre BUSTINGORRY, TEAM OUTDOOR PARIS – SALOMON
Le BK42 est organisé par le club de Baztandarrak, basé dans le petit village de Bidarray, au Pays Basque. BK pour Baztandarrak et 42 ben pour la distance ! Avec ses 3100m de D+ et son parcours particulièrement technique, il s’impose comme une référence régionale.
Pour info, le même jour à lieu le semi marathon, donc le BK 21 qui fait partit de la coupe du pays basque de course en montagne. Le décors est planté, place aux acteurs… Le favori de cette édition, Christofer Clemente Mora, des îles Canaries, vainqueur l’an dernier refait le déplacement… Derrière, nous retrouvons de bons coureurs régionaux comme Claude Escots, Christian Montuelle ou encore Guillaume Levoy…
De mon côté, j’avais mis une croix dans le calendrier depuis bien longtemps sur ce 19 juillet car c’est une course que j’affectionne particulièrement, sur un terrain que je connais bien et avec une organisation au top ! L’an dernier j’avais fait 2ème (loin) derrière Mora, avec des conditions météo très difficiles (grosse grosse chaleur) et cette année, vu le plateau je pars sur un TOP 5 et on verra si les jambes veulent plus pendant la course ! L’objectif principal étant de ne pas souffrir et de se faire plaisir (l’an dernier j’ai trop souffert sur ce même parcours !!:)).
Le jour J arrive enfin et la météo s’avère être déjà bien plus favorable que l’an dernier. Je croise des amis / rivaux, on échange quelques mots puis rendez-vous sur la ligne de départ. Le départ est donné à 7h précise, 2kil de route d’abord en descente puis sur du plat pour rejoindre le sentier qui nous fera monter jusqu’au sommet de l’Artzamendi (900m) au 8ème kil. Dès les premières foulées, un homme prend le large, c’est Christian Montuelle avec son Tshirt jaune fluo, qui se sent visiblement très en jambe (et qui doit l’être au vu de ces derniers résultats en course). Pour ma part, sur cette portion roulante je reste calé dans la foulée de Mora mais prêt à le laisser partir à la moindre accélération.
Dès que la route s’élève (km3), chacun prend son rythme et Mora me distance rapidement pour rejoindre Christian à l’avant. De mon côté je monte au rythme, alternant marche et course, avec Guillaume, jusqu’au sommet. Tout le long de la course je garde cette idée en tête : me faire plaisir et les jambes vont suivre ! Dans cet objectif, je pense à bien boire et bien manger dès les premiers kils.
La première partie de la descente vers Xumus (km 16) est plutôt facile, et j’en profite pour discuter un peu de tout et de rien avec Guillaume. Dans la 2ème partie, plus technique (plus raide avec beaucoup de gros cailloux instables) je prend les devant et me retrouve au ravito de Xumus avec 2 minutes d’avance sur Guillaume. Dans ma prépa, j’avais identifié ce ravito comme ultra stratégique pour la suite et décide donc de prendre mon temps en mangeant et buvant beaucoup. J’attends Guillaume et nous repartons ensemble (lui fait une pause assez courte).
La montée jusqu’au Gorramendi (1100m, km22) est très longue (plus d’1h) et très raide, tracée dans de la végétation assez dense. Le soleil commence à taper sérieusement et l’air devient plus lourd, je transpire beaucoup, heureusement que j’ai pensé à bien boire avant (j’ai aussi ma ceinture porte bidon avec ces 600ml d’eau). Je fais quasiment tout en marchant avec les mains sur les cuisses mais dès que la pente est moins raide, même sur2 ou 3 mètre, je relance en courant sur quelques foulées. Je ne sais pas si je gagne vraiment du temps avec ça mais pour le mental c’est super, je me sens bien !
J’ai lâché Guillaume dès le début de l’ascension et en atteignant le sommet de l’Irubela (km18), j’ai la surprise de voir à quelques 10aine de mètre de moi, le Tshirt jaune fluo dee Christian Montuelle, qui n’a pas l’air au mieux. Je lui dis quelques mots en le passant pour l’encourager et j’entame la 2ème partie de l’ascension vers le Gorramendi, beaucoup plus roulante.
Au ravito du Gorramendi (km22), lui aussi stratégique, je prends mon temps et réalise avec bonheur que je suis en 2nd position et bien mieux que l’an dernier au même moment. On m’annonce Mora à 11min devant et même si je sais que le plus gros du dénivelé est derrière moi, je sais que cet écart ne fera qu’augmenter. Derrière aucun concurrents n’est visible à environ 2min. Désormais, et jusqu’au sommet de l’Iparla au km 34, ma seule préoccupation c’est la gestion de course. Je sais que les 8km de la dernière descente sont longs et je dois y arriver frais pour rester en mode « plaisir » du début à la fin.
Ces 12 km plutôt roulants se passe bien, je ne suis pas rapide et les jambes commencent à tirer un peu dès qu’il s’agit d’allonger la foulée mais ça va ! Je ne regarde pas derrière, je suis assez confiant et si ça revient je pourrais toujours accélérer, j’en ai sous le pied ! J Lorsque j’arrive enfin à l’Iparla après un magnifique passage sur les crêtes, je retrouve de la compagnie. Les coureurs du 21kil sont là et je viens m’intercaler au niveau des 30 ou 40ème de cette course environ.
La descente commence, je la connais bien pour l’avoir repéré 2 fois au cours de la semaine dernière. C’est une belle descente assez technique mais pas trop raide ou il est possible de se faire vraiment plaisir sur les singles ! C’est ce que je fais, je double une 15aine de coureurs et m’élance pleine bourre vers la ligne d’arrivée. Je savoure ma 2nd place. Je passe la ligne en 4h40min, vraiment satisfait. Je ne peux pas le dire souvent mais j’ai fait une course pleine. La gestion de course était vraiment bien et les jambes ont suivi. J Encourageant pour la suite !
Christofer Mora place un nouveau record de l’épreuve en 4h17min, impressionnant. Sinon Claude Escots va chercher une très belle 3ème place au terme d’une remontée magnifique (belle gestion pour un expérimenté !!).C’est parfois difficile de s’arrêter quelques minutes sur un ravito en course, quand le chrono tourne, ou de laisser partir des coureurs quand on a les jambes pour les suivre. Mais aujourd’hui je ne regrette pas ces choix car tout se joue sur les 2nd partie de course…
Maintenant rendez-vous sur les pentes de la Rhune lors de 2 évènements : la course de la Rhune début août (avec Antoine Allongue et Nicolas D’oliveira) et la 1ère édition de la skyrhune fin Septembre !
A bientôt !
Pierre