Les sensations reviennent au Trail de Sancerre, par Nicolas DUHAIL
Trail de Sancerre, Le Magnum, 35 kils, Sancerre (18),
samedi 21 juin 2014, par Nicolas DUHAIL
Vendredi 20 juin, 16h30, départ pour Sancerre avec Jonath pour un weekend qui s’annonce chargé, et dont le point d’orgue sera le Trail de Sancerre 3ème édition. Nous sommes inscrits sur la Magnum, 35km et 1100m de D+. Parmi les invités, on retrouve quelques membres du Team Adidas, avec Benoît HOLZERNY, vainqueur en 2012, Sébastien SPEHLER, vainqueur en 2013, et Romuald DE PAEPE, récent vainqueur des Gendarmes et des Voleurs de Temps : ça promet !
Conduite sportive pour arriver au retrait des dossards avant 19h, car c’était bien bouché pour sortir de Paris. C’est un peu la panique dans Sancerre pour trouver l’endroit, mais on arrive à 18h58 : nickel ! En repartant, devinez sur qui on tombe dans les petites rues de Sancerre ? Monsieur SPEHLER en personne qui se promène tranquillement. Je pense qu’il a reconnu Jonath car il l’a vu sur le podium du Lyon Urban Trail en avril dernier.
Rassurés d’avoir pu récupérer nos dossards, car le timing du lendemain sera très serré, on se dirige maintenant vers Bourges où nous avons rendez-vous avec Albin, un collègue de Jonath, pour un barbecue chez un de ses potes. Les parents d’Albin habitent dans la région et il a donc gentiment proposé de nous héberger pendant le weekend. En plus, il a organisé un weekend aux petits oignons ! Vendredi soir, on profite donc de la victoire de l’équipe de France avec une bonne assiette de pâtes et quelques merguez. Le weekend commence bien !
Samedi, Albin a prévu un petit saut à l’élastique (55m, du haut du Viaduc de CULAN) avant le trail. Avant de sauter, on se fait un petit pique-nique sur le viaduc, en mangeant des pâtes avec les doigts comme des porcs car Albin a oublié les couverts. Premier saut à l’élastique pour ma part, j’appréhende un peu mais je n’aurai pas le temps de tergiverser car on est déjà en retard pour le trail (les gars de l’orga du saut n’étaient pas bien nerveux). Jonath s’élance en premier sans hésitation, puis c’est mon tour : c’est vraiment sympa mais les sensations ne durent pas longtemps. Ensuite, on doit déjà courir pour rejoindre la voiture car le timing est limite. On se change à l’arrache et c’est parti pour un autre trajet sportif !
Finalement, on n’arrive pas trop mal, vers 15h30 pour un départ à 16h. Le temps de passer dans les buissons toilettes et de s’échauffer et il est l’heure. Comme à mon habitude, j’arrive en dernier sur la ligne car j’aime bien pisser au dernier moment, ce qui me vaut une petite remarque du speaker. Entretemps, il a annoncé que SPEHLER ne courrait pas à cause d’un virus, ce qui fait que Jonath, qui pensait partir pour un podium, va peut-être pouvoir viser mieux.
Pour ma part, la confiance n’est pas au mieux au départ de la course. Ma dernière course au-dessus de 30 bornes, le Trail de l’Orangerie de Bonnelles, avait été un calvaire sur les 15 derniers kilomètres. Le Castor Fou samedi dernier avait également été dur sur la fin. Le manque d’entraînement à cause de ma blessure au genou se fait ressentir. Cependant, depuis le Castor Fou, j’ai couru à 3 reprises sans aucune douleur et le plaisir de courir était revenu.
Le départ est donné, avec 1km de descente au début de la course pour se mettre en jambes. Ça part relativement tranquille, je suis en tête avec Jonath, B. HOLZERNY et quelques autres jusqu’en bas de la descente. À partir de là, Jonath accélère un peu et seul HOLZERNY s’accroche. Le rythme n’est pas très fort mais je sais que si je m’accroche maintenant, je vais finir très mal ! Je les laisse donc partir tous les deux, et je ne les verrai plus à partir du 6ème km environ. Jusqu’au km 8, je cours avec un gars au rythme irrégulier. J’essaye tant bien que mal de garder mon rythme, car il fait des petites accélérations de temps en temps, mais il marche dès la 2ème côte et me semble bien essoufflé. Rapidement, à la faveur d’une côte, je ne le vois plus, et je décide de continuer sur mon rythme tranquille, afin de garder du jus pour la fin.
Le parcours nous fait passer sur des chemins bien secs avec des bonnes caillasses, au milieu des vignes. C’est super joli mais à cette heure-là, c’est un sacré cagnard ! Heureusement, les organisateurs ont prévu 8 ravitos sur les 35km, donc j’ai choisi de partir « à poil » au niveau eau et alimentation. J’ai aussi décidé d’essayer ma nouvelle casquette sur cette course, et je ne l’ai pas regrettée, je pense que ça m’a bien aidé.
Après quelques descentes bien corsées dans les vignes où je n’étais pas bien serein, on rejoint une partie ombragée en sous-bois qui fait bien plaisir et permet de récupérer un peu. Au rythme auquel je cours, je me sens vraiment bien et j’espère que ça va durer. Il fait environ 30°C et ma bouche se dessèche très vite. Je m’arrête donc à chaque ravito pour prendre un verre d’eau ou un verre d’Overstim (j’ai trouvé ça pas mauvais), et je m’arrose la tête avec un autre verre. De plus, des brumisateurs géants sont disposés de temps en temps au niveau des ravitos et c’est bien agréable. Ils nous font aussi passer dans des sortes de caves avec des grosses cuves de pinard. Vers le km 10, il faut se boucher le nez quand on passe dans une étable remplie de chèvres, qui doivent se demander pourquoi elles ne peuvent pas dormir tranquille !
Le profil de la course est sensiblement similaire à ce qu’on rencontre dans nos trails en Ile-de-France : les côtes sont juste plus longues mais elles ne sont pas trop raides. Il est donc possible de courir sur tout le parcours, mais il y a 2 bonnes côtes dans les vignes où je préfère marcher pour en garder un peu sous le pied. En tout cas, ça faisait longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir sur une course : je profite des paysages, je plaisante avec les bénévoles et les spectateurs, et j’ai l’impression d’avoir encore la pêche au 20ème kilomètre. Je décide à ce moment-là de conserver ce rythme jusqu’à 2h de course, et d’essayer d’accélérer sur la fin. De toute façon, je ne vois personne revenir de derrière, et je sais qu’il sera impossible de rattraper les 2 de devant sauf si l’un d’eux craque (pas mon frère de préférence, mais je sais qu’il a des chances de victoire dans sa forme actuelle).
Je profite de chaque passage en sous-bois pour emmagasiner un peu de fraîcheur. Les jambes répondent encore bien dans les côtes, je suis agréablement surpris de retrouver de bonnes sensations ! Je profite de passer à côté d’un bénévole pour lui demander si c’est le jaune (Jonath en t-shirt TOP) ou le bleu (HOLZERNY en t-shirt Adidas) qui est en tête : j’apprends que c’est mon frère qui est devant, ce qui me motive encore plus. Au bout de 2h, comme prévu, j’essaye d’accélérer un peu sans me mettre dans le rouge. Je mettrai 5 minutes de moins à parcourir les 10 derniers kilomètres que les 10 premiers.
Au ravito du 30ème km, on rattrape des coureurs de « la Fillette », l’autre course de 14.8km qui partait 30 minutes plus tard (j’apprendrai en voyant les résultats que DE PAEPE était sur celle-là : il termine 4ème). Ils marchent quasiment tous, ce qui fait que j’ai l’impression de passer comme une fusée à côté d’eux ! C’est bon pour le moral (mais peut-être pas pour eux). La dernière côte est la plus raide, je l’avais repérée sur le profil, et en effet elle fait mal, mais je sais que la fin est roulante après cette difficulté. Je donne tout pour arriver en haut au plus vite et pouvoir dérouler sur la fin.
Je termine en 2h36, à la 3ème place que j’ai gardée toute la course ou presque. Au départ, je ne visais clairement pas le podium vu mon état de forme, mais finalement la course s’est déroulée de manière idéale. Je retrouve Jonath derrière la ligne qui a gagné en 2h24, 5 minutes devant HOLZERNY, qu’il a lâché au 25ème km dans une côte. Petit passage au ravito d’arrivée pour boire quelques litres, avant de glander au soleil en attendant les podiums. On retrouve SPEHLER sur la zone d’arrivée qui discute un peu avec nous. Il prépare le Trail de Faverges, et on le retrouvera ensuite sur la 6000D. Albin arrive en 3h32 à une très bonne place, dans le top 50. Comme à Sauternes, on repart de la course avec du pinard ! On va devoir acheter une cave si ça continue.
Le soir, couscous géant chez les parents d’Albin, un délice ! Je ne sais pas si c’est bon pour la récupération, mais je me suis régalé. Le dimanche matin, après une petite sortie récup’ avec Jonath, visite d’une cave de Sancerre, avec dégustation de vins et crottins de Chavignol. Dimanche aprem’, après un bon pique-nique, sortie canoë sur la Loire, histoire de faire chauffer un peu les bras. Encore un weekend au TOP !
Prochaine course samedi 28 juin au trail du Muguet à Meudon avec notre frère Alex pour son 2ème trail après le Castor Fou. Et la semaine suivante, gros objectif avec le Tour des Glaciers de la Vanoise. Quoique vu mon entraînement, pour ma part ce sera sans doute une sortie longue en préparation à la 6000D !
Nico
Le TOP au TOP, rétro 2014, en route vers 2015, Nicolas DUHAIL
20 décembre 2014 @ 14 h 21 min
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