Deux dossards pour le prix d’un : 5877 et 587, par Agnès HERVE

 

Un écotrail de Paris 50 en deux étapes….


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L’écotrail de Paris 50, le premier « objectif » non avoué de cette année 2014… C’est ainsi que je me retrouve au Château de Versailles en ce samedi 29 mars 2014 après 7 mois d’interruption pour cause de grosses blessures au genou, puis une reprise de la compétition sur les champs de cross avec des résultats qui donnent confiance et une virée du coté du Trail des trois Châteaux pour un premier dossard sur trail depuis le mois de juin. Cette victoire bourguignonne sur la distance courte me rassure avec, pour un même parcours, 15 minutes de moins que l’année précédente. Malgré l’absence de réelle séance spécifique de VMA, le vitesse engrangée lors de la saison de cross paie et je sais que la forme est là. ça donne confiance. La séance de 3 x 2000m en 7.45 – 7.39 sans trop taper dedans est très encourageante. Pour autant, la grande inconnue reste la distance. Cela fait maintenant 10 mois que je n’ai pas couru plus de 30 kils. Les rando-courses faites à l’entrainement confirment que je suis en forme mais il va falloir tenir. L’objectif, cette année, sur ce trail « à la maison » sera donc juste de rallier l’arrivée sans penser à rien d’autre… mais en faisant du mieux possible, bien sur…


Samedi 29 mars, Ecotrail de Paris 50, Versailles (78)

IMG_3296Les jours s’égrainent et le jour J arrive vite. Château de Versailles, samedi 29 mars, 9h15, dossard 5877… On y est. Pour l’occasion mes parents sont là. Il y a aussi le coach puisque sa femme qui est mon amie court et Olivier, mon meilleur ami qui prendra le départ également. Première fois en 10 ans que nous prenons le départ d’une course ensemble, c’est juste génial… Le soleil donne, les sourires sont de mises… Tout semblait réuni pour une belle course avec un maximum de plaisir…

Mais non. Dès la veille je le sens mal. Pas la bonne semaine du mois, le footing de veille de course voit un cardio super haut 152 à 11.5 kil/h c’est juste dément… Je mettrais alors cela sur le compte du stress, car je stresse. Puis le reveil que je n’ai pas bien réglé, oubliant d’enregistrer l’alarme à 6h du matin. Du coup, impossible de suivre le protocole habituel avec les pâtes au petit dej et je me contenterai de ma barre INKOSPORT et d’une compote, histoire de ne pas provoquer de soucis intestinaux du fait d’un laps de temps réduit entre le petit dej et l’heure du départ… Puis, on part en retard de la maison… Mais, c’est pas grave, tout va bien se passer…. ou pas…

Après avoir retrouvé tous les amis – Caro, Bertrand, Aurore, Loic, Olivier, revu LE SEB accompagné de Stephane Cédric et fait la bise à nos clients nombreux ici, je pars m’échauffer. Et là, je sens direct que cela va être compliqué… Direct et c’est sans appel. Les jambes piquent déjà avec des grosses tensions musculaires comme si le sang refusait d’alimenter tout ça. J’essaie de me persuader alors que c’est du au stress, que cela partira dès les premiers mètres de course… J’évite d’en parler au coach même si, rien qu’en me regardant, il avait compris que cela clochait.

19898627Allez, on se motive et on va sur la ligne. J’ai de gros doutes mais je tente quand même et je vais faire comme si il n’y avait rien et respecter ma stratégie de course. Partir sur un rythme marathon sur du plat et marcher dans les montées dès le début afin de ne pas faire grimper le cardio et pouvoir relancer sur les portions plates nombreuses. La stratégie s’était avérée gagnante en 2011 et m’avait permis de remonter tout le long notamment sur les dix derniers kils tout plats ralliant le champ de Mars.

5, 4, 3, 2, 1 c’est parti. J’essaie de ne pas me fier à Jennifer Lemoine qui part très vite ni à Sylvie Quittot que je sais en pleine forme. Jennifer prend vite la poudre d’escampette avec un départ dans les 15 kil/h, je ne vois pas Sylvie mais j’entends des encouragements pour elle. On doit être proches. Première petite boucle dans le parc du château de faite, bon sang que j’ai mal aux jambes… J’en arrive à souhaiter voir arriver une montée très vite afin de marcher et reposer tout ça… Hum, on est mal partie. Pour autant, je positive, me disant que cela va bien finir par s’estomper avec l’effort, la circulation sanguine devrait se débloquer un chouilla!!! J’applique mon « ça marche » en souriant aux photographes Maindru présents dès la première difficulté en faisant « coucou avec un grand sourire ». Mais bon sang que j’ai mal aux jambes… Pour autant, je continue à y croire, et malgré la douleur, je relance à 13 – 13.5 kil/h sur le plat suivant cette premier montée. Je rejoins ainsi Sylvie Quittot qui aura profité de la montée pour me dépasser. Je reste dans le petit groupe en attendant que ça passe.

19941905Encore une montée, j’essaie de récupérer, toujours le sourire au photographe mais la douleur revient de plus en plus présente. Je relance, sans rien lâcher. Mon ange gardien apparait alors au détour d’un chemin! Jean-Mi! Le Jean-Mi qui m’a réconfortée sur le chemin qui menait au Fort du Truc un jour d’aout 2011 alors que j’étais en pleine crise de crampes qui m’a couté mon abandon, Le Jean Mi qui m’a soutenue et encouragée tout le long de l’Ardéchois en 2013 alors que mon organisme refusait de s’alimenter et d’avancer, le Jean-Mi qui m’a encouragée aux LIFA et aux France de cross alors que je grimaçais secos… Mon ange gardien! En VTT, qui m’encourage à ne rien lâcher, qui me donne les écarts et me rassure. Et qui me retrouve toutes les 2 kils pour me soutenir. Mon ange gardien!   

Mais, j’ai vraiment bobo aux jambes et alors que je gardais cela pour moi, peut être pour essayer de croire que cela allait passer, alors je lui dis que je suis vraiment pas bien. Il me confia par la suite qu’il s’était aperçu que mes jambes étaient d’une couleur violacée qui n’aurait pas pu le tromper quand à leur état… Ce que me confirma par la suite Arnaud avec qui j’ai fait un bout de chemin… en n’arrêtant pas de me plaindre d’ailleurs… ça y est… c’était fini. Je savais que je ne pourrais rien y faire. Même si une partie de moi essayait de lutter et de relancer, l’autre partie accusait le coup sous cette douleur. Pour vous donner une idée, j’avais plus mal qu’après les 120 kils de la TDS en 2012 faite pourtant au pied levé… J’hésite à appeler le coach, ce coup de fil signifiant l’arrêt définitif. Je verrais au ravito de Chaville. 26 kils. Le voici ce ravito. J’y arrive en marchant, les jambes étant trop douloureuses pour courir dans le faux plat montant.

19950547J’y retrouve mon père, ma mère à l’assistance mais je vais directement vers le coach pour lui dire que j’ai super mal aux jambes. Il me dit de continuer, me remotive en me disant que je suis 3. Que ça va aller, de finir pour faire une belle séance. Je repars, mais j’ai mal aux jambes. Mais je relance tout de même sur 2 kilomètres avant de remarquer. Je n’en peux plu, la douleur est trop forte. Je croise Marion en pleurant et en marchant comme un crabe… Je rappelle le coach qui me dit d’arrêter. Mais je relance… j’essaie encore une fois avant d’appeler mon père… rien à faire, ça ne veut pas. Je capitule. Le corps ne suit pas. j’aurais certainement pu finir en marchant… Et encore je n’en suis pas sure… Mais à quel prix tout ça? Sans aucun plaisir, pour mettre 6 mois à récupérer. Non merci. J’appelle mon père, me renseigne sur ma position auprès d’une bénévole. Rendez-vous est pris devant la mairie de Marne la Coquette, 34 kils…

On range le dossard, je m’hydrate, me change car je suis gelée malgré la grosse chaleur. Les crampes ne sont pas loin, les jambes d’une couleur rouge violacée inquiétante ;) Retour à la maison….


Dimanche 6 avril, Trail du JOSAS, Jouy en JOSAS (78)

josas05Une fois la déception passée, quelques bons vieux adages viennent envahir mes pensées... Quand on perd une bataille, on ne perd pas la guerre, quand on tombe de vélà, il faut remonter de suite… Vous voyez le genre de pensées qui me turlupinent… Surtout que je savais la forme présente. Certes les jambes sont encore sous l’effet écotrail 35, mais je me sens bien. Alors, je décide de m’aligner sur le trail du JOSAS sous sa version 20 kils que je connais bien, histoire d’effacer le samedi précédant…

C’est ainsi que je me retrouve au départ du JOSAS en ce dimanche 10h…. J’y retrouve Matth du TEAM qui est engagé sur le 30kils et Mathilde notre invitée TOP qui est sur le 12 kils. Il y a aussi Arnaud, notre TOP photographe venu encourager, Nico qui accompagne Mathilde et la joyeuse équipe de RUNNING EVASION avec laquelle, nous avons eu la chance de partager les 6 heures de BUC en rali l’an passé. Le soleil est à nouveau au rendez-vous, les sourires sont de mise, là encore des amis – loic et Chrystelle – et des clients… Il n’y a plus qu’à comme on dit et tout est là pour un maximum de plaisir….

josas06Euh, A moins que… Mais qui vois-je? Jean-Mi! Je commence à appréhender secos… Oui parce que même si c’est toujours mon ange gardien, chaque fois que je croise Jean-Mi, finalement, je me retrouve à souffir… Hum…. ;) On va partir doucement et ne pas prendre de risque alors ;) Jean-Mi accompagne sa fille et tous les deux prendront le départ du 20 kils. Allez, c’est l’heure, dossard 587 sur le dos…. euh, presque le mêm que celui de l’écotrail de Paris, c’est un signe du destin! Et Bim, c’est parti!

Je décide de faire les 5 premiers kils à ma main, tranquillement, juste au train. L’organisateur a prévenu que le 20 kils ferait en fait 22.5 kils. On a le temps de voir venir. Surtout que les gambettes sont un peu lourdes des 35 kils du week end dernier. Je me fais donc dépasser par une trentaine de coureurs. J’accélèrerais après 8 kils de course. Je cours dans toutes les montées (600m D+ au total), sans aucun problème. Je commence à remonter tranquillement sur les coureurs qui m’ont dépassée sur les premiers kils. 9a passe vite. Je squeeze le ravito étant donné que j’ai tout sur moi. Cela me permet de doubler artificiellement bon nombre de coureurs.

josas11Les kilomètres passent. Le parcours est varié : les champs de colza, la montée de marches, des lignes droites pour relancer, des chemins tortueux, des montées exigeantes et descentes techniques, et même le passage dans l’eau sous le long tunnel et la grimpouille de l’échelle y faisant suite. Les chemins sont très secs ce qui traumatisent quand même les ischios et les adducteurs déjà mis à mal le samedi précédant. D’ailleurs certains sont des chemins déjà empruntés par l’écotrail.

Hum déjà 22.5 kils et je sais que l’arrivée n’est pas tout prêt... Elle arrivera après 24.8 kils sous les applaudissements et, en ce qui me concerne, avec un large sourire… La déconvenue de l’écotrail n’est plus qu’un lointain souvenir. La forme est là. Mais maintenant, il va falloir récupérer quand même un peu!

Finalement, avec ces deux courses et ces deux dossards 5877 et 587, j’aurais fait plus que les 50 kils de l’écotrail… Tout est bien qui finit bien! Je retrouve le TOP avec un Matth qui signe une superbe troisième place et monte, cette année encore, sur la boite avec les frères DUHAIL et Mathilde tout sourire après sa course. Petite pailla offerte par l’organisation et c’est l’heure du retour à la maison…

Petit clin d’oeil puisque je partage la boite avec la fille de…. Jean-Mi…. et je vais vous confier un truc…. elle avance la miss! Elle va faire mal, j’vous dis moi. Jean-Mi, un très grand merci pour ta gentillesse. Et merci à Arnaud, notre TOP photographe, pour les photos.



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