Victoire aux trail des Raisins d’Or
par Guillaume VIMENEY, Team Outdoor Paris – SALOMON
Samedi 9 novembre 2013
Depuis l’âge de 15 ans, je cours en sud-gironde aux abords du Ciron, affluent qui se jette dans la Garonne au niveau d’un petit village, Barsac. C’est là, que la course à pied a commencé pour moi. L’organisation par Les Baroudeurs du Sauternais d’un trail sur « mes » terres représente logiquement un évènement tout particulier. C’est bien chez moi que se déroulera aujourd’hui le Trail. Le Ciron est une rivière connue pour amener une certaine humidité à la région, qui profite naturellement au vignoble de Sauternes. Par la même, les sentiers qui bordent le cours d’eau charrient de la boue en abondance à l’automne, dont les trailers profiteront allègrement ce week-end.
Ce 9 novembre, La Raisin d’Or (45km) célèbre sa toute première édition. Dans la région, on ne recense malheureusement aucun trail sur ce format. Je suis donc très heureux de participer à cette grande première. A l’instar du Marathon de Sauternes, c’est le Château Filhot qui a le plaisir d’accueillir majestueusement l’évènement du week-end. L’objectif de la fin d’année étant la Trans Martinique (135km), je n’ai pas vraiment coupé mon entraînement avant l’échéance girondine de ce samedi. C’est donc avec des jambes quelque peu éprouvées par les kilomètres engrangés au cours de la semaine que je vais m’élancer. Dans ce contexte, il y a toujours des appréhensions, des doutes et un stress latent vis-à-vis du maintien d’une bonne forme tout au long du parcours.
Toutefois, aujourd’hui, le but principal est de se faire plaisir sur des chemins que je connais parfaitement. Au cours de la semaine, j’ai eu le loisir de réaliser quelques repérages. Le circuit s’annonce bien entendu humide et boueux. Mais quel plaisir cela va être de s’exprimer en compétition sur son terrain de jeu quotidien.
Le départ donné, je ne tarde guère à rentrer dans ma course. Je prends les devants et imprime un rythme soutenu. Après un tour au cœur du parc à l’anglaise du Château Filhot, nous prenons la direction de la vallée du Ciron. Le parcours, qui traverse les villages du Sauternais, Barsac, Preignac, Bommes et Sauternes, se compose de circuits dans les vignes ainsi que de single track longeant le Ciron. Dans les vignobles, les chemins sont vallonnés avec certains coteaux à grimper. A contrario, près de la rivière, les sentiers s’aplanissent mais deviennent plus accidentés avec divers obstacles naturels à surmonter (boues, passages sinueux, troncs d’arbres…).
Au cours des 46km, ma forme et mon allure seront constantes de bout en bout. Sur la fin, ayant une avance confortable sur mes concurrents, je me contente de maintenir la vitesse, pour clôturer la course avec une certaine aisance. Sur les 3h16 de course, j’aurai pris un immense plaisir à sillonner mes parcours traditionnels d’entraînement. Le week-end prochain, je serai en Dordogne pour prendre le départ du Trail d’Astérius (58km, 1600m+). Les forces préservées ce matin me seront sûrement très utiles du côté de Saint-Astier dans 7 jours.
Après 4h20 de course, c’est au tour de mon papa de franchir la ligne d’arrivée des 45km. A ma plus grande joie, il monte sur la plus haute marche du podium dans sa catégorie (V2). Une très belle distinction qui récompense une préparation rigoureuse et un mental à toute épreuve.
Au final, je connaissais la quasi-totalité des chemins traversés. Le parcours met bien en valeur les coteaux environnants, ainsi que le charme des sentiers proches du Ciron. Entravée par le caractère gras et humide du terrain, la foulée des trailers aura été mise à rude épreuve. Devenir finisher de cette première édition, ce sera mérité de haute lutte. D’autant plus que la plupart des coureurs finiront le parcours sous des trombes d’eau. Il faut dire que dans la région, le taux de pluviométrie connait un pic au mois de novembre. La tradition veut que la Raisin d’Or soit bien arrosée. Cela va être une coutume qui risque de perdurer encore longtemps.
La vallée du Ciron, avec ses altitudes avoisinant la vingtaine de mètres d’altitude n’apparaît pas comme une destination idéale pour l’organisation d’un trail. Les montées de coteaux, même rudes pour les organismes en fin de parcours, semblent incomparables face à l’ascension d’un col Pyrénéens. Cependant, dressés sur les sentiers, les traversés de rivières, la boue et les chemins accidentés constituent autant d’obstacles qui fondent la difficulté de l’épreuve et garantissent par corollaire le caractère ô combien méritoire des combattant-finishers.
Il sera difficile à la Raisin d’Or de glaner ses lettres de noblesse au sein d’un sport, le trail, qui se rapproche chaque jour un peu plus de la montagne. Nonobstant, elle offre aux participants une occasion de découvrir les joies de la course en nature dans un cadre ludique et convivial, qui permet pleinement de profiter des charmes de l’automne dans un si beau vignoble. Mention spéciale pour le groupe de musique qui aura talentueusement animé la pasta party à la plus grande joie des trailers.
Guillaume
gab
18 novembre 2013 @ 11 h 23 min
Guigui!
tu es tellement littéraire!
nonobstant, j’aime ta façon d’approcher une course. Tu humes la terre, l’air et tu sens en toi la sève qui monte…….même en hiver! c’est la fighting spirit du tigre de Frosties?!
A quand un recueil de tes plus belles batailles? comme notre ami kiki (jornet)
Cela dit, va y cool quand même, trop de trails…….ben c’est trop de trails quoi!
la bise