Mon semi-défi de l’Oisans, par Agnès HERVE, partie I
du 20 au 25 Juillet 2013 – 22ème édition
8 étapes, 6 jours, 200 kils, 12 000m D+
Partie 1
Un défi de l’Oisans qui conserve un petit gout d’inachevé, en ce qui me concerne. Je me faisais une telle joie d’y participer, que je n’ai pas pu résister malgré mon souci de genou qui m’enquiquine depuis début juin maintenant. Malgré un arrêt depuis 15 jours et très peu de km courus depuis ma blessure, ce n’est pas le top, loin de là. C’est la première fois que je prendrais le départ d’une « course » blessée. Mais le Défi, ce n’est pas une course en fait, c’est beaucoup plus que cela. C’est se retrouver en compagnie d’une petite centaine de personnes, coureurs et bénévoles confondus, pour parcourir le magnifique GR54 qui fait le tour de l’Oisans. Magnifique, le mot est faible…. Même si quelques vilaines pierres auront eu raison de mon sourire à de trop nombreuses reprises, je ne lui en tiens pas rigueur et je reviendrais en 2014 pour le parcourir dans son intégralité cette fois. Mais ce défi de l’Oisans a surtout été l’occasion de rencontres riches et de bons moments passés à partager, rigoler, se chambrer – bah il faut bien quand même un peu! – Mais trêve de galéjades, revenons sur ce défi de l’Oisans- ou devrais-je dire ce demi-défi de l’Oisans, jour après jour…
Accueil à Hôtel du beau soleil aux 2 Alpes, des visages connus, des visages inconnus, mais que des visages heureux, tout de même quelques peu anxieux! Il faut dire que le brieffing nous met rapidement dans l’ambiance même si le lendemain ça commence doucement avec une étape de rando de 18 kils, tranquille le temps de faire connaissance… Ah tout de même, la première petite anecdote (il y en aura d’autres!) qui vaut son pesant d’or, et que je vais donc monnayer très chere… A votre avis, quel est le comble du comble pour l’organisateur de la Sainté Lyon?…. Mitch une idée? Réponse en fin de récit ;)
Samedi 20 juillet matin : 1ère étape : les 2 Alpes -la Chapelle de Cluy – 14km et 810 D+
Ce que j’en retiendrais, outre les retrouvailles avec les splendides sentiers de montagne et la chaleur, c’est le passage « on parle chiffons » avec Chloé et Caro! Alors Chloé, pour Noel tu demandes un cuissard ASSOS à bretelles spécial femme n’oublie pas! Caro, les booster assorties avec le maillot raidlight vert du défi de l’Oisans, moi je dis, la grande grande classe! Et puis, tout de même un autre petit truc que je retiendrais de cette rando : yen a un là, qui s’assoie à l’ombre dès qu’il le peut, qui se préserve… C’est le Roger! J’aurais déjà du m’en méfier ;) Ya mes deux clients aussi qui sont de la partie… génial de partager cette aventure avec eux, heing Stéphane?
Pause repas…. Ma, le taboulé descend à vu d’oeil, ça risque de faire mal ça! Pour ma part, je me contente de mes Cookies caramel Punch Power et mes pompotes! Comme ça j’vais faire plein d’potes! et surtout, je n’aurais pas les poivrons qui me resteront sur l’estomac pour les 30 kils de l’épreuve de l’aprem…. C’est que le soleil donne! Et à 11h3à, le départ est donné sous un cagnard…. j’vous dis pas! Ça tombe bien, comme chacun sait, j’adore ça la chaleur!!!
Samedi 20 juillet après-midi : 2ème étape : la Chapelle de Cluy – le Chazellet – 28km et 1800 D+
Bon, 5, 4, 3, 2,1…départ relativement tranquille, faut plat montant, ça court jusqu’au col avant d’emprunter une descente en bitume puis une descente quelque peu technique. Bon, bah ce n’est pas gagné pour le genou… la messe est dite, va falloir lever le pied en descente :( Arrivée à au petit village de Besse sous un cagnard de plomb avant de repartir vers le Plateau d’Emparis, magnifique.La montée se fait sous le cagnard, et oblige à boire beaucoup. Un coureur me rejoint au ravito et on repart à trois, c’est plus sympa. Seconde partie du col plus douce avant la bascule.
L’appréhension de la descente pour le genou me fiche deux points de coté qui me forcent à m’arrêter sur place plus de 2 minutes. Je perds mes compagnons de route de vue et me retrouve seule dans la pampa. GR54 le Chazelet, c’est marqué sur le road book. Dans la descente tres sinueuse, je croise des hollandais qui m’encouragent, mais aucun coureur en vue, hum… Là, je pense que je j’ai le droit à la spécialité du chef, me planter de chemin… Si cela se trouve le village que j’aperçois en bas n’est pas le bon. Un coup d’œil devant, un coup d’œil derrière, hum nada… Bon, bah, ne reste plus qu’à remonter fissa. Après 3/4 bonnes minutes de retour arrière sur un bon rythme, je rattrape enfin les Hollandais croisés plus tot et leur demandent s’ils ont vu des coureurs. Ils ont tourné avant me disent-ils. Hum, ok, je continue à remonter quand soudain, j’aperçois mon sauveur… Mitch en personne reconnaissable avec son TS vert fluo… Je sais qu’au rythme auquel je descends, il va vite me rattraper alors je refais demi-tour pour redescendre. Il me rejoint effectivement en deux temps trois mouvements et aura la délicatesse de m’attendre sur tout le dernier kilo… La grande classe… surtout que je suis en colère contre moi de m’être « perdue » ;)et donc pas forcément de très bonne humeur…
Le programme d’après course? Des plus sympas! Un bon massage, je me couvre jusqu’aux oreilles car je suis gelée (il doit pourtant faire plus de 28°C), une tite bière pour la récup, un repas sympa et une belle rigolade pour rejoindre les Hyères où quelques uns d’entre nous passeront la nuit… 21h30, véhiculés par la Croix rouge, via une route de montagne, c’est là, c’est pas là, c’est là, c’est pas là, c’est là… mais c’est fermé… c’est là et c’est enfin ouvert! Mais tout ce fourbi me donnera l’occasion de faire connaissance avec une fille super, miss croix rouge, Marie Ève… ce fut le départ de belles parties de rigolades avec la miss… Voilà, voilà, ça c’est fait!… Et c’est plus à faire!
Dimanche 21 juillet matin : 3ème étape : La Grave – Villard d’Arène – 4km et 400m D+
Le lendemain matin… L’épreuve que j’appréhende le plus avec ses 5 kils de contre la montre et mes gros cuissots à quiller et une épreuve également mégacourte l’aprem avec seulement 20 kils. Le fait que je sois seconde au classement femme donne une petite étincelle en plus même si je sais qu’il est fort peu probable que je puisse terminer ce défi au vue des conditions. Carpe diem, et profite c’est l’essentiel… Mais ce fichu contre la montre, t’as beau te dire, « j’y vais tranquille, c’est pas mon truc de toutes façons, garde des forces, la route est encore longue ma fille », que nenni, sans t’en rendre compte, tu pars à donf! Faut dire que ça déballe en descente peucher! Et sur du bitume! Alors ça le bitume, la parisienne, elle connait!Et pi après c’est e la montée… Je regarde le GPS, il devrait rester 4 kils après ce premier kilo en descente. Mon Mitch – euh, t’inquiète Chloé, façon de parler…. et souviens-toi pour Noel, ASSOS avec 2 S – revient sur moi et me dépasse en m’en encourageant! Wahou! Ca rigole pas! J’ai pris le parti de courir le plus possible, je ne suis pas trop mal en montée et ça m’éclate de courir. Euh, c’est un peu raide tout de même là, on va se calmer poulette, on marche avec les bâtons rapide rapide!… La bascule puis la descente que j’appréhende… mais rien, c’est une belle descente stable et peu pentue!
Le kiff total, et même pas mal au genou! Je dépasse mon alex sur la petite remontée que j’enquille en courant, je garde un peu de batterie car il devrait rester encore un kil à mon GPS…. euh, mais non, en fait c’est déjà l’arrivée! Trop cool ce truc! Trop rigolo! Moins rigolo l’hyppo qui suit, mais bon, ya le temps de récup sur la place du village de Villard d’Arène avant le départ de la seconde épreuve du jour! Trop bon quand même!
De même que la veille, j’éviterai le ravito mis à part le coca avec lequel je remplis mes eux bidons. Je change de TS, quille la veste LAFUMA et me met tranquille a l’ombre. La fête du village bat son plein. Sur la place, des enfants jouent, courent et rient! Les défieurs de l’Oisans mangent, discutent et se reposent, les bénévoles sont aux petits soins, et les anciens aux fenêtres observent tout ce beau monde… C’est ce que j’aime le plus, pour ma part, quand j’arrive dans un petit village de montagne. Parler avec les anciens, apprendre à connaitre leur vie, ce qu’ils pensent, ce qu’ils ont vécu avec cet hiver interminable, comment ils vivent, retrouver des valeurs fort différentes de celles e notre vie à la vielle, loin du dossard. C’est donc avec plaisir que j’entame une discussion avec la « mamie » qui observe cette place si inhabituellement animée du haut de la fenêtre du garage ;) Et en plus, via la discussion tu glanes quelques infos sur les conditions là haut, ce qui ne gâche rien ;) D’ailleurs, il est temps de penser à la stratégie… Du plat, une montée, une descente, du plat, 20 kils… Cherchez l’erreur, c’est pas pour moi ;) J’plaisante comme ça mais j’étais loin d’imaginer le calvaire que j’allais vivre…
Samedi 20 juillet après-midi : 2ème étape : la Chapelle de Cluy – le Chazellet – 28km et 1800 D+
Départ en plein cagnard, pour changer. Direction le Chalet de l’Alpe pour le ravito qui clôt la première ascension. J’ai envie de tester un peu, et je pars à fond avec la ferme intention de ralentir après 2 kils de course afin de ne pas se mettre dans le rouge… Euh, bah ça marche à moitié car je me tape une belle hypo dans la montée malgré l’appui prolongé sur la pédale de frein… Serge et Patrick reviennent à grand pas, j’enquille derrière et on se fera une belle montée au train. Serge m’attend, il est trop adorable ce Serge, vraiment trop adorable! On (Serge, Patrick et bibi) passe en tête (chez les filles) au refuge, avec quelques…. cms d’avance sur Adé et Manue ;))) C’est sympa ça! Manue nous doublera dans la seconde partie de l’ascension du col d’Arsine- faux plat montant – mine de rien, hop hop hop, la gazelle!
Puis, arrive la descente et mon calvaire commence! Une descente avec plein de pierres qui font mal… Je n’arrive pas à respirer, re points de coté comme la veille. Et ça fait de plus en plus mal! Pourtant le décors est juste magnifique. Des lacs aux eaux vertes et bleues d’une clareté sans pareil, les glaciers de montagnes très blancs et des torrents majestueux de part et d’autre. Coté genou par contre, ce n’est pas le top. La descente se complique. La douleur devient très aigue à chaque pas. Les larmes montent aux yeux. Je décide de marcher… puis de m’arrêter, histoire de souffler. C’est là qu’un ange passe! enfin, repasse, parce que je l’avais lâchement dépassé quelques poignées de secondes plus tôt… Je retiendrais cette phrase de Stéphane – mais c’est qui Stéphane??? – « J’ai toujours pensé que j’étais gentil, mais quand je suis à coté de Sébastien, je suis le pire des méchants ». Voilà, c’est Seb! C’est Seb qui s’arrête partager ton caillou sur lequel tu es prostrée, c’est Seb qui te sort un doliprane, c’est Seb qui te donne sa Pompote pour te remonter le moral, C’est Seb qui te met de l’eau fraiche sur le genou, c’est Seb qui… mais que fait-il? Bah, normal quoi, il enlève sa shoes, retire sa genouillère et te l’offre… C’est Seb!
LE Seb qui va m’attendre les 3 kilomètres de descente qui restent et avec qui on va terminer l’aventure du jour en délirant! Le long de ces cinq longs, euh, je reprends, très longs, très très longs (à la cyrano) énorrrrrrrmmmmmmmeeeessss kilomètres ralliant le hameau des Guibertes, avec Seb, on a décidé de… sauter sur un tronc d’arbre pour s’en servir de radeau, voler un des chameaux du cirque de Monnetiers les Bains, chacun une bosse c’est pas mal non? Tendre un guet-apens aux nombreux cyclistes croisés en sens inverse – et qui n’arrêtent pas de vous dire, allez c’est la fin… alors qu’il reste encore 3 kils et que cela aurait du être l’arrivée depuis 3 kils…ah ça agasse heing! – donc un guet-apens pour leur piquer leurs spads et rentrer tranquilles, décidé que je m’allonge sur le bitume en pleurant pour qu’une voiture s’arrête pendant que le Seb -bah finalement il n’est pas si gentil que cela.. hein… – pique deux roues, une chacun pour rouler sur cette route interminable, donner un bakchich à notre médecin Maryse et à Alain qui nous doublent en voiture pour nous transporter dans le coffre, ne dit-on pas pas vus, pas pris???…(Et puis comme ça je vais perdre moins de temps au classement, tous les moyens sont bons…. joke joke joke, les filles, on se détend!) Et voilà comment, après avoir utilisé toutes ces astuces, le gentil Seb et la parisienne arriveront main dans la main au hameau internationalement connu des Guilbertes! On s’est vraiment tapé un bon vrai délire qui me ferait presqu’oublier cette douleur aigue au genou… presque…
La fin de la journée? Comme d’hab, un bon délire! Cela commence par de la glace sur le foutu genou, papotage avec ma copine Marie de la Croix rouge, douche et lessive et go to the Refuge du Lautaret, on joue avec Django et …. la soirée Epinards! Ça c’est fait, hein Marie, et…. bah, c’est plus à faire! On joue au cache misère avec les épinards dans le gratin…Oh le méchant fou rire ;) On en oublierait presque le genou… presque!
Le lendemain matin, le réveil est trop douloureux. Arnaud m’a conseillé, appuyé par Maryse, de ne pas prendre le départ de la rando du jour – épreuve neutralisée. Je n’ai pas encore capitulé, de toutes façons, je sais que ma saison sera finie après le défi de l’Oisans vu que j’ai dors et déjà annulé la CCC qui était le gros objectif de l’année alors un peu plus, un peu moins, ce n’est pas une rando qui va me blesser davantage. Mais la douleur et la raison l’emporteront et c’est la mort dans l’âme que je vois tout le petit groupe partir en cette belle matinée… Gus et sa traitresse de cheville subiront le même sort… On se remonte mutuellement le moral avec 3615 my life! Une personne GE-NIA-LE que cet homme là, vraiment géniale.
Lundi 22 juillet : 5ème étape : Les Guibertes – Pelvoux- 80km, en voiture avec Christophe de SMAG
Super gentil Christophe. Il me parle des contrées cévenoles que j’aime tant. Cela me rappelle de bons souvenirs. Puis papotage avec Gus… Le reste de la journée sera passé à attendre… à regretter de ne pas y être… à attendre… Puis enfin 18h, l’apéro! Puis le repas et les traditionnelles….lasagnes… On lit nos ages dans les verres, comme à la cantine de l’école! J’ai 13 ans! En parlant d’âge, souvenez-vous du petit jeune, là en bout de table! Le Nico! Mine de rien, avec humilité et toujours avec le sourire, il avance vite! C’est un montpelliero-parisien (les meilleurs ce crus là heing!)! Et d’une gentillesse!!! Quelque peu espiègle quand même quant il s’agit de couper droit dans la pente, hein Nico! ;) A ses cotés, c’est Lucas. Je ne sais pas si on le reconnait plus à son sourire omniprésent ou à son estomac jamais rassasié??? Alors je préfère retenir son agilité à avaler les kilomètres rapidement, très rapidement, que dis-je! Et puis en face de Lucas, c’est Stéphane… C’est qui Stéphane??? Bah, un des premiers clients de TO, un sourire ambulant, un chambreur cependant!… Et puis surtout Stéphane c’est le gars qui se laisse appeler Stéphane depuis 3 jours et qui a la gentillesse de te sortir devant tout le monde, comme ça, mine de rien : « Au fait, agnès, moi c’est Cédric »... <= ça ça veut dire, grand blanc… Voilà, voilà, voilà… Comme dirait ma copine Marie, ça c’est fait….. et ce n’est plus à faire!
On remonte préparer les sacs dans la chambre. La tension de mes compagnons de chambrée est palpable. J’essaie de les rassurer mais je m’y prends très mal. IL faut dire que paradoxalement, je suis plutot sereine. 50 pitons cela devient plus dans mes compétences tout de même. Puis, je connais le col de Vallompierre pour y être passée l’an passe, ainsi que la partie reliant Pré-chaumette que nous faisons ce jour dans l’autre sens. Je sais que je peux toujours m’arrêter à Pré-Chaumette si le genou couine trop fort après la première descente et rentrer avec Marie et Christophe qui tiennent le ravito…Allez, on verra bien demain… Car demain est un autre jour.
….Et la suite des péripéties vous sera relatée dans le prochain épisode avec la Grande Etape Pelvoux – La Chapelle en Valgaudemar!
Merci à Laurent et Chloé pour les photos,
Agnès
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6 août 2013 @ 8 h 29 min
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