Quand l’Euskal Trail nous est conté par un basque parisien…
Euskal Trail, 2 x 50kils, 5700 D+
– Une course originale sur deux jours et par équipe de deux coureurs
– Deux formats proposés : le 2 x 25km et le 2 x 50km
– Un parcours technique et varié au cœur du Pays Basque
Rencontré sur un trail dans les Alpes l’année passée, Raphaël Grisel du team Maxirace (Annecy) m’avait fait part de sa volonté de recourir dans les Pyrénées Ouest car il en gardait un bon souvenir après sa victoire sur le GRP 80 en 2010. En janvier, je lui propose donc de faire cet Euskal avec moi en lui laissant le choix de la distance car un de ses objectifs est proche : la Maxi race d’Annecy deux semaines après… Nous voilà donc partis pour le 2 x 50 km… ! Les semaines avant l’épreuve, j’appréhende légèrement car je n’ai jamais couru plus de 42km. Je ne sais pas si mon corps acceptera cet effort relativement long. Mais le meilleur moyen de le savoir, c’est d’essayer !!
Nous voilà donc le matin de la première étape, par un temps frais mais pas froid. On passe l’épreuve du contrôle du matériel avec succès, puis décidons d’attendre au chaud jusqu’au dernier moment en s’échauffant rapidement « sur place ». J’ai opté pour la tenue speed trail LAFUMA (short, Tshirt, manchette, sac), bas de compression, buff (basque ^^) et les XT4 adidas au vu des grosses pluies de ces derniers jours.
Première ascension et nous voilà revenu en 2ème position, derrière un écart d’une centaine de mètre apparaît déjà et par surprise j’annonce à Raph « c’est lent derrière » sur quoi il me répond en toute franchise « ouai, devant aussi ! » et nous voilà parti en tête dans cette première difficulté qui se termine au 9ème kil. Derrière, le parcours est « relativement » roulant jusqu’au 30ème avec une belle alternance de côtes et de descentes sur tout type de terrain (boue, terre battu, route, cailloux, rochers, herbe haute, sous bois….).
Sur cette partie, nous nous relayons pour maintenir une bonne allure mais sans forcer. On discute très souvent et je pense à bien m’alimenter… On prend du plaisir jusqu’au 30ème où l’on nous annonce 7min d’avance sur les poursuivant et 15 sur les 3ème, au pied de la difficulté majeure de cette première étape : 700m de D+ sur 3kils. Je me sens bien mais je sais que la grimpette n’est pas mon point fort et je me met en marche rapide en poussant bien sur mes cuisses pendant toute la monté. Bizarrement, Raph ne revient pas sur moi et temporise un peu derrière, puis l’écart se creuse légèrement entre nous deux. La descente très raide qui suit, le confirme, il est en hypo… Il mange, je lui donne un gel et quelques minutes plus tard on nous annonce 4m30 d’avance sur les poursuivant… l’écart diminue.
Nous arrivons 2nd de cette première étape avec 5 min de retard sur la tête de course et une avance confortable de 15 min sur les 3ème et 4ème (eux aussi basques espagnols). A ce moment on est plutôt confiant pour le lendemain car nous n’avons pas tout donné dans cette première journée.
Le lendemain, après une bonne après midi avec les jambes en l’air, à boire beaucoup d’eau et une nuit courte, nous revoilà à Urepel, le même village départ que la veille. Cette fois nous nous plaçons assez tôt sur la ligne de départ et retrouvons nos amis (ennemis du jour !) espagnols. A ce moment aucune stratégie particulière n’a été mise en place entre nous mais nous regardons devant, la victoire… finir avec 5 min d’avance. 7h du mat, le départ est donné. Les 3 premiers kils sont assez roulant et nous partons assez vite avec Raph. On est heureux de courir, de jouer la gagne et d’être frais ce matin ! Sur des base de 15 voir 16 à l’heure on fait un trou assez important dans ce premier kil. Comme prévu, seul Txus et Gaizka (premiers au classement général) s’emploient pour nous suivre.
Au 30ème kil, 400 de D+ très raide nous attend. Mes douleurs se font moins fortes en côte et cela nous permet de revenir à 30 secondes des 2nd au sommet. Les 18 kilomètres qui suivent sont une torture et je me demande vraiment pourquoi je fais ce sport de maso! Je ne prends plus aucun plaisir mais je m’accroche tant bien que mal car un podium est toujours possible et que je ne suis pas seul… ! Quand je passe la ligne c’est la délivrance et je suis content d’être aller au bout mais inquiet pour ma santé. Le classement du jour est alors secondaire. On nous annonce finalement que l’on perd la 3ème place pour 30sec et la 2nd place pour 1min 30… Sur 11h37 de course, c’est con ! On finit donc 4ème et première équipe Française.
Bilan médical : Les premiers diagnostiques d’Agnès et des potes du TOP sont vite confirmés par mon médecin : tendinite du releveur sur les deux pieds, causé par un laçage trop fort des lacets. Le tendon se retrouve bloqué et s’inflamme avec les frottements. Sur cette course j’ai volontairement serré mes lacets assez fort car je craignais les ampoules (comme sur mon dernier trail : la Sara Korrika en Mars). La tendinite est plus forte côté gauche, côté ou j’avais la puce (encore plus serré). La solution : ne pas lacer trop fort sur le haut du pied !! Ou comme proposé par Raph, faire un laçage intermédiaire afin d’avoir le bas du pied bien stable et le haut assez lâche. Comme dirai Oscar Wilde : « L’expérience, c’est le nom que chacun donne à ses erreurs » (à condition de ne pas les reproduire !!! ^^)
A bientôt sur les chemins !
Pierre