25 novembre 2024

Marathon de la Rochelle 2024 Jan GUTERMANN, TEAM OUTDOORPOLI, premier français, RP 2.24.35

Samedi soir, veille de course. Sans trop savoir comment ni pourquoi, je me retrouve à la cérémonie de présentation des élites. Dans l’assemblée : une dizaine de kényans/éthiopiens partant sur des bases de 2h10. À côté de ça, 5 petits français (dont moi !) plutôt autour des 2h25. Je ne peux m’empêcher de rigoler quand je monte sur la scène à côté de tous ces gars là ! C’est à moitié la classe, à moitié gênant d’être présenté comme élite quand il y’a des gars comme ça à côté, d’un tel niveau.

Enfin bref, ce moment est l’occasion pour moi de discuter avec les autres gars du plan pour demain : au vu du vent atroce annoncé, il serait bon de rester prudent et plutôt partir avec le groupe des Kenyanes visant 2h26 de leur côté. Elles auront d’ailleurs un lièvre de luxe censé les amener sur ces allures. Bon un passage en 1h13 au semi ça me frustre un peu car je pense pouvoir faire mieux que 2h26 au final mais ça me semble plus raisonnable.

Dimanche, départ. Je me retrouve directement dans le groupe comme prévu : nous sommes une vingtaine pendant un bon moment, tous embarqués dans la roue d’un Flo Caro en footing qui nous abrite parfaitement de ce vent absolument démoniaque qui souffle plein sud. Je m’aperçois au fur et à mesure que le groupe se réduit et surtout que nous allons légèrement plus vite qu’un passage 1h13 au semi : ça m’arrange parfaitement !

Km20. Nous ne sommes plus que 4-5 dans le groupe. Peu avant le passage du semi (s’annoncant sous les 1h12 !) , je me retrouve avec un autre des gars juste devant notre lièvre.

Dois-je ralentir pour bien rester au chaud ? Ou continuer sur ma lancée car pour l’instant tout va bien ? Après discussion rapide avec mon acolyte du moment, je décide finalement de prendre la deuxième option, et filer…complètement seul ! Après tout je reste un traileur, l’effort en solitaire ça me connaît

Je prends donc rapidement mes distances avec les autres, et décide de ne plus me retourner et juste avancer aussi vite et loin que possible. Rapidement, je vois que la bataille contre le vent va devenir une magnifique danse en enfer : on était quand même bien au chaud avant !

! Les kilomètres s’enchaînent plus ou moins vite selon l’orientation vent de face ou non, et finalement j’atteins une zone critique aux alentours du km35 ou tout devient compliqué. Par chance, je suis porté par un public de feu, à fond derrière…le premier français. Bon il y’a toujours 8 Kenyans devant mais c’est comme ça, on ne joue pas dans la même catégorie !

Poussé jusqu’au bout, je parviens dans la douleur à franchir cette ligne d’arrivée en 9eme position, 1er français : quel soulagement ! Chrono : 2h24 et quelque. Au final, c’est à peu près ce que je visais, mais je sais que dans d’autres conditions ça aurait été encore mieux ! De quoi me motiver à repartir m’entraîner dès que possible, car le travail ça paie bordel

Alors à nouveau je profite de ce post pour remercier ceux qui me soutiennent au quotidien : famille, amis, coéquipiers, public… C’est si précieux notamment dans les moments les plus durs !