AU en TOP en 2019, en route vers 2020, Jonathan DUHAIL #TeamOutdoorPoli
Benoit GANDELOT : Ton frère s’arrête quelques semaines il prend 10kg, toi presque 2 ans et tu restes affûté comme une lame. Mais quel est ton secret ?
Alors, déjà, à la reprise, j’étais loin d’être « affuté comme une lame ». Il a fallu quelques semaines pour que les mollets, notamment, se souviennent de la façon de courir. Ensuite, pour dédouaner un peu Nico, quand il avait eu sa fracture de fatigue, il n’avait le droit de rien faire du tout comme sport. De mon côté, j’ai pu continuer le vélo même quand je ne courrais plus du tout. En plus d’avoir roulé par tous les temps, j’ai aussi fait un minimum attention à ce que je mangeais. Pas de révolution, mais j’essayais d’éviter les féculents le soir et je privilégiais les légumes et les fruits.
Edouard DUPAS : Après tes blessures, comment penses-tu organiser tes semaines d’entrainement pour atteindre tes objectifs ?
Fin 2018, j’ai pris la décision de couper complètement la course à pied pendant 4 mois afin d’en finir avec cette blessure qui me pourrissait la vie depuis un an et demi. J’ai repris la course en janvier 2019 en y allant vraiment doucement jusqu’à ce que tout revienne à la normale. Je n’ai donc fait que des footings pendant 6 mois, tout en conservant du vélo à côté.
Cet épisode m’a fait beaucoup réfléchir par rapport à l’entrainement. Même en courant beaucoup moins qu’avant, j’ai réussi à être performant sur les quelques compétitions que j’ai faites depuis avril. Etant donné que je compte m’aligner sur des efforts pas trop longs pour le moment, je ne pense pas m’entrainer autant qu’avant blessure. Je souhaite avant tout préserver le pied au maximum. Cela donnerait au maximum six entrainements course à pied par semaine, tout en continuant à rouler. Sur ces six entrainements, ça pourrait se répartir comme ça : 2 footings, 1 séance trail, 1 séance VMA, 1 séance seuil et 1 séance côtes. A adapter évidemment selon les objectifs et les dispos !
Jonathan à lui-même : Quelle est la course qui t’a laissé le plus beau souvenir cette année ?
Sans aucun doute la Maxi-Race en relais avec Renaud, Thibaud et Arnaud. Déjà, parce que courir en relais avec des potes, c’est vraiment spécial ! On donne forcément tout pour les autres. Et puis, en même temps que notre course, on a pu aussi suivre les coureurs de la Maxi-Race et de la XL-Race ! C’était vraiment TOP d’être encouragés et de pouvoir supporter les autres pendant leur course. Et, comme en 2017, on remporte ce relais alors que, sur le papier, nous n’étions pas les favoris cette année. En plus, Nico finit juste après nous pour accrocher une magnifique 3ème place sur la Maxi-Race. Il ne manquait qu’Agnès pour que le week-end soit parfait, mais, au dernier moment, elle a dû rester au magasin.
Julie AUFFRAY : Si tu devais choisir une photo marquante de ta saison 2019, laquelle retiendrais-tu ?
Le fait d’être blessé permet de s’entrainer différemment. Pour ma reprise de séances plus appuyées, Agnès me propose des entraînements fractionnés en Bike and Run. C’est vraiment hyper sympa parce qu’on s’entraine ensemble, chacun à son rythme. Ça permet de fractionner de manière hyper ludique et de faire nos parcours habituels mais en les redécouvrant autrement ! Après ces deux ou trois entrainements, Agnès propose de nous inscrire au Bike and run de Vélizy. Comme on peut le voir sur la photo, y en a un qui a tout donné et l’autre qui se la coule douce ;) … J’ai appris plus tard que c’était le premier d’une longue série, ma femme souhaitant participer au Challenge d’Ile de France.
Nicolas DUHAIL : Tu as repris récemment un entraînement sérieux en course à pied. Est-ce que tu penses avoir beaucoup perdu pendant ces années de blessure, ou bien le vélo t’a-t-il permis de conserver ton niveau antérieur ?
Effectivement, j’ai recommencé, depuis peu, à faire quelques séances un peu plus rythmées. Étonnement, ça se passe plutôt bien pour le moment. J’ai de bonnes sensations lors de ces sorties et surtout en course. Le vélo m’a permis de pallier à l’arrêt de la course même si mes allures sont un peu inférieures à celles d’avant. Après, je ne pense pas pouvoir m’aligner dès maintenant sur des formats de plus de 40kms en trail. Je n’ai pas encore la caisse pour tenir sur de telles distances.
Renaud VINCENT : Quelle est la course qui te fait rêver ? Maintenant que la forme revient, as-tu un gros objectif en vue ?
Il y a deux choses qui me motiveraient à reprendre un entrainement plus sérieux l’an prochain : préparer un marathon pour aller chercher un record et/ou aller faire une course du côté de Chamonix où je n’ai encore jamais fait de compétition : peut-être le Marathon du Mont-Blanc.
Thomas Balabaud : Peut-on dire que la blessure est vraiment derrière toi ? Tu as fait beaucoup d’entraînements croisés, penses-tu continuer ?
En ce qui concerne la blessure, je croise les doigts. Actuellement, je n’ai plus de douleurs au pied, mais il me reste une sensation d’instabilité qui subsiste. Je sens que le pied n’est pas complètement normal, même si ce n’est pas gênant pour courir.
Comme je le disais plus haut, je vais continuer de rouler. Déjà parce que j’y ai pris gout : c’est quand même hyper sympa de pouvoir aller découvrir pleins de nouveaux coins en vélo. En plus, ça se complète super bien avec la course en permettant notamment d’augmenter le volume d’entraînement tout en limitant les risques de blessures. Enfin, parce que ma femme a décidé de retourner à Zofingen l’année prochaine : il y a déjà plein d’entrainements vélo planifiés :D
Agnès DUHAIL : Tu disais ci-dessus que tu avais fait plus de kilomètres à vélo en 2019 par rapport aux années précédentes. Néanmoins, cela ne s’est pas forcément traduit par une amélioration nette des chronos sur les courses cyclistes auxquelles tu as participé. Pourquoi à ton avis ? En 2020, est-ce que tu vas modifier ton entrainement vélo pour progresser ou considères-tu juste ce sport comme complément foncier à l’entraînement de course à pied ? Des duathlons en vue ?
J’ai en effet roulé beaucoup plus fin 2018 et début 2019. Mais c’était plus pour maintenir un certain niveau d’activité et se faire plaisir sur le vélo que dans l’optique de devenir un vrai cycliste! Je n’ai jamais effectué de séance spécifique de puissance ou de fractionné en vélo, mais seulement des sorties plus ou moins rapides, de la balade à la cyclosportive.
Cet été, j’ai pris le départ de deux courses que j’avais déjà faites l’an dernier : le Défi du Granon et le Défi du Galibier. Ce sont des courses de côtes, ce qui est quand même un effort très spécifique. Je pense que c’est compliqué de réussir à performer sur ce type de format en ne montant des cols qu’une fois par an pendant les vacances. Mais j’ai quand même réussi à gratter 12 secondes et 42 secondes sur chacune des courses ;)
Pour l’année qui vient, je ne pense pas faire de séances spécifiques en vélo, mais plutôt profiter de tout ce que ça apporte en complément de la course à pied sans se prendre la tête. Je sais bien que je ne vais pas aller jouer les premiers rôles dans une course cycliste. Et les duathlons, bah on verra ce qui se présente, selon ce qu’Agnès prépare elle aussi, mais pour le moment rien de prévu.