Le Farnay Trail, 29 km : Matthieu BOURGUIGNON victorieux pour son anniversaire!
Le Farnay Trail 29kms, Farnay (42), dimanche 26 mars 2017
par Matthieu BOURGUIGNON? Team Outdoor Poli
Après ma mésaventure d’il y a quinze jours sur le trail d’Ozon lors duquel je m’étais perdu après être parti en tête et où j’avais finalement finis à la 5ème place, j’étais un peu fâché de n’avoir su capitaliser sur ma relativement bonne forme du moment pour aller chercher un podium. C’est ainsi que lors de la réception par mon entraineur des séances à réaliser sur les 2 semaines suivantes, je lui propose un autre trail à faire plutôt qu’une grosse séance spécifique le dimanche. Il est plutôt enthousiaste à cette idée et sait que je vais bien plus facilement me rentrer dedans avec un dossard que seul sur une séance le dimanche matin.
Par contre, il n’est pas question d’alléger les journées précédentes et on fera cette course sur la fatigue de 12 jours très chargés en entrainements. Avant cette course je cumule donc l’équivalent de 15 séances sur les 11 derniers jours avec une alternance de course et de home trainer.
Dimanche matin :
Franchement, j’y vais mais j’ai peur et je m’attends à souffrir tout le long. J’ai les jambes molles et fatiguées avant même de partir et avec le changement d’heure c’est comme si je calais le réveil à 4h15 !!! En plus, on avait du monde à la maison ce week-end et je n’ai donc rejoint Morphée que vers minuit. Point positif, il fait grand beau, je pourrais au moins profiter des paysages du Pilat si je suis mort.
Récupération du dossard, très léger échauffement histoire de ne pas partir à froid et je me place sur la ligne. Nous sommes juste une centaine de coureurs au départ et je me cale en première ligne.
Comme il n’y a que 30km et que je pense finir entre 2h20 et 2h30, je voyage léger. Je place dans le short Cairn 1 gel Eafit Performer et un bidon de 500mL de boisson Eafit 2-4h ce qui doit largement suffire pour toute la course.
Coup de chance pour moi et mes jambes douloureuses du jour, ça ne part pas trop vite et je me garde bien de prendre un relais. Je ne connais personne dans le coin donc je suis bien incapable de savoir qui je dois suivre ou non. Je choisis de me caler dans la foulée du coureur de tête. Ça monte directement mais pas trop violemment, c’est parfait pour le réveil musculaire.
Le rythme doit tout de même être correct car nous prenons un peu d’avance à 2, puis je prends un relais dans une portion plus raide et me retrouve seul en tête. Ce n’est vraiment pas loin derrière et je lève un peu le pied car on commence juste.la course. A la fin de la première bosse de 400+ nous ne sommes plus que 4 devant et je me cale de nouveau dans la foulée du premier. Il s’agît de Florian Laniel, un coureur local du Team Endurance Shop.
Dès le début de la partie descendante, il appuie un peu plus fort et nous prenons une cinquantaine de mètres à un coureur que tout le monde a l’air de connaître puisqu’il est encouragé systématiquement par les bénévoles et les spectateurs que nous croisons. Je découvre ainsi que c’est Gilles Guichard, un coureur bien connu des traileurs puisqu’il avait entre autre gagné les Templiers il y a une dizaine d’année et qu’il est surtout entraineur adjoint de l’équipe de France de trail.
En bas de la descente, nous attaquons directement la deuxième difficulté du parcours, chose que j’avais retenu puisqu’il n’y a en fait que 2 vraies bosses sur ce tracé. Par contre, cette deuxième bosse se décompose en plusieurs parties plus ou moins raides pour un total de pas loin de 750m de D+. Une petite erreur de tracé nous fait nous regrouper à nouveau à 4 mais rapidement celui qui m’avait emmener dans sa foulée au départ craque et nous laisse à 3 en tête. Le podium étant à peu près certain, reste à savoir dans quel ordre nous finirons cette course.
Alors que je mène gentiment, Gilles prends un relais un peu plus appuyé sur une portion plus raide, Florian lui emboîte le pas et me voilà décroché à une vingtaine de mètres. Aucun affolement cependant, je veux surtout ne pas me cramer et gérer mon allure. Dans ma tête, l’objectif est de basculer au sommet avec moins de 30s de retard car je pense pouvoir regagner au moins ça dans la très longue descente finale.
Mais en fait, je recolle dès que la pente s’adoucit, et du coup vu que je suis facile je garde le rythme et passe. Ça s’accroche mais je prends une vingtaine de mètres. Un dernier gros raidar arrive et je me dis que ça va revenir fort mais en fait je monte le tout en petites foulées, je me retourne un coup, et je vois que ça marche derrière moi. L’écart se creuse un peu, ne bouge pas sur la partie roulante qui suit et je pointe au dernier ravito avec 15-20s d’avance sur les 2 hommes.
Il reste 100m de D+ à 20% à prendre puis que de la descente. Je suis assez frais au niveau des cuisses et si, dans ma tête, j’arrive à gérer les crampes aux mollets, ça va le faire pour rester devant. Du coup, je continue toujours en courant et ça ne rentre pas. L’écart se creuse même un peu. Par contre, en haut, je veux relancer mais j’ai les deux mollets qui coincent. Les crampes ne sont vraiment pas loin. Je vais faire 1km comme ça en luttant contre les crampes en courant sur les talons. Je réfléchis à ce que je peux faire à part essayer de courir souple. Je finis mon bidon de boisson pour rester hydraté mais il n’y a pas de solution miracle et il faut juste éviter de pousser fort avec les orteils et prendre au maximum sur les cuisses.
Enfin, ça descend vraiment sur de la piste 4×4 tout en cailloux. Je me lâche sans me retourner car je sais que ça a peu de chance de rentrer si je me laisse aller (je vois après au gps que j’enchaine 5km entre 3’09 et 3’25 sur cette fin de course). Les crampes ne sont qu’un lointain souvenir car je fais tout bien en attaque talon comme il ne faudrait pas. Les paysages sont splendides et nous avons la vue sur toute une partie du massif du Pilat.
Je franchis la ligne d’arrivée en tête en 2h15’40 pour 29,4km et 1260+ avec 1’20 d’avance sur Florian et 2’03 sur Gilles. Ravi du chrono qui n’a été possible que parce que nous avons été à la bagarre sur 90% de cette course en appuyant chacun notre tour pour décrocher les autres. Ravi des sensations qui ont été excellentes malgré la grosse semaine d’entrainement. Ravi d’effacer un peu de ma mémoire cette erreur de parcours d’il y a quinze jours qui m’avait fait rater ce podium. Aucun coup de mou à déplorer, la boisson a bien joué son rôle et je n’ai pas eu besoin de prendre le gel, il sera là pour une prochaine fois.
Remise des récompenses bien sympa avec panier de légumes bio et bouteille de vin avant de rentrer chez moi fêter comme il se doit mon anniversaire.
Matt
Tonyo
29 mars 2017 @ 4 h 45 min
Bravo Mat!
« Je franchis la ligne d’arrivée en tête en 1h15’40 pour 29,4km et 1260+ »: bientôt les 2h au marathon à ce rythme :p