Un dimanche matin au trail du Josas 20 kils, Matthieu BOURGUIGNON
Team Outdoor Paris – LAFUMA
Dimanche 7 avril 2013, Jouy en Josas, 20 kils
Voilà un trail qui m’avait laissé plein de bons souvenirs l’an dernier et que j’avais noté dans mon calendrier pour cette année 2013.J’avais à l’époque participé au 23km que j’avais gagné en compagnie de Laurent du TOP. Nous ne nous connaissions pas mais nous nous étions retrouvé seuls en tête de course au bout de très peu de temps et avions décidé au bout de 15km de finir la course ensemble plutôt que de tenter de se départager dans les deniers kilomètres.
Plusieurs distances sont proposées par l’organisation pour cette édition 2013 : Un 12km, un 20km, un 35km et un 53km pour ceux qui en veulent toujours plus. Les parcours présentent peu de dénivelé mais des petites cotes cassantes sont présentes sur les différentes boucles composant les parcours.
J’ai pour ma part décidé de m’aligner sur le 20km, nous sommes encore en début de saison et même si je me sens plutôt bien je n’ai pas du tout envie de rallonger les distances pour l’instant. De plus, c’est finalement une bonne partie du Team Outdoor qui se déplace sur cette course et nous avons tous pris des distances différentes avec pour but de monter sur tous les podiums. Il y aura donc Thomas sur la course enfant, Agnès, David et moi-même sur la course pré-ado, Pierre sur la course ado et Guigui sur la course adulte.
Cette année encore la météo est clémente et un grand soleil va nous accompagner tout au long de la journée. J’aime bien délirer un minimum, ne pas trop me prendre au sérieux et surtout ne pas être pris au sérieux par les autres concurents. Je décide donc de me coiffer d’un chapeau de paille pour la partie échauffement, pour une fois qu’on a du soleil autant lui faire un petit clin d’œil ;-)
J’ai l’intention de jouer le podium sur cette course et je me place en première ligne, juste devant les amis Vincent et Christophe de Running Evasion 95. Guigui du TOP a lancé un défi via Facebook, on doit gagner sur toutes les distances aujourd’hui. Moi qui voulais de toute façon faire une sortie un peu costaud, j’ai bien l’intention de ne pas être le seul du team à rentrer bredouille.
Je suis le seul à être en short / ts manches courtes mais je n’ai vraiment pas froid en attendant que le départ soit donné. Un rapide décompte par Mme le Maire, 5, 4, 3, 2, 1, GO !!!! et voilà les quelques 430 inscrits sur le 20km lancés dans les rues de Jouy- en –Josas. J’aime bien partir un peu vite pour me mettre dans le rythme mais aujourd’hui, je n’en ai pas vraiment besoin. Je pars à mon allure et au bout de 100m, je me retrouve déjà seul en tête avec une dizaine de mètres d’avance… Je me dis que cette course va être relativement simple à gérer et que me connaissant je vais avoir du mal à me faire violence pour forcer un peu. Après 500 mètres en descente à travers la ville, on entre dans un parc que l’on va traverser pour se rendre dans la forêt. Le temps est parfait, frais et beau et je constate déjà que je continue sans forcer à prendre de l’avance régulièrement sur mes poursuivants.
La première difficulté arrive assez vite, un escalier qui se monte assez facilement mais qui casse tout de même le rythme de course dans lequel je m’étais installé. Je constate en haut de cet escalier qu’un triathlète s’est rapproché assez rapidement de moi pendant la grimpette et je décide du coup d’hausser sensiblement l’allure. J’ai dans l’idée de faire un 1er 10km assez costaud pour sortir de son champ de vision et pouvoir gérer ma course tranquillement. Le parcours est vraiment agréable et très roulant, je ne force pas outre mesure dans les petites grimpettes pour pouvoir relancer dès que la déclivité est moins importante. Seul un raidillon assez costaud me force à marcher un peu et à m’accrocher aux branches pour monter mais aucun problème pour reprendre mon rythme juste après. Je me retourne et ne vois plus mon poursuivant, je suis toujours assez facile et je prend le temps d’ouvrir un gel que j’avais emmené pour la mi-course. Passage au dizième kilomètre en 40’30, 14,8 de moyenne alors que j’avais gagné l’an dernier en tournant plus d’1/2 km/h moins vite, je suis donc super confiant, à ce rythme là on ne me reprendra pas. J’ai au passage une pensée pour Laurent que j’aurais vraiment apprécié avoir comme compagnon d’échappée cette année encore, ça sera pour une autre fois J
Mais bon tout allait trop bien dans mon monde de bisounours, le soleil, les petits oiseaux qui gazouillent, les jolies filles nues qui m’encouragent (bah quoi on peut rêver un peu en courant non ?)… Après une belle descente, on passe sous un petit pont pour se retrouver sur une départementale, un bénévole m’indique de rester à gauche et j’attaque un grand faux plat montant. Seulement au bout de 350-400m (distance gps vérifiée après course), je ne vois plus de rubalises, je ralentit un peu et apercois au loin derrière moi quelqu’un au milieu de la route les bras en croix qui fait traverser un coureur !!! Je suis pourtant sur de ne pas avoir vu de fanion sur l’autre coté mais je fais demi-tour en me disant qu’au pire je vais me retrouver en face de mes poursuivants.
Et bien non, la police municipale qui devait nous faire traverser la route n’était pas encore en place quand je suis passé. Je suis vraiment fâché, ça casse le moral et tout mon début de course. Autant quand je rate une rubalise je ne m’en prend qu’à moi-même, mais lorsque c’est l’organisation qui n’est pas en place ça agace vraiment. Le hasard fait que je me retrouve au moment ou je récupère le bon parcours avec mon ami Vincent qui comprend vite en voyant ma tête que je me suis égaré et que je ne suis pas de bonne humeur. La policière ose en plus me sortir un « Bah c’est par là… », non mais elle se fout de moi celle la ou quoi cette &#*#@. Pas le temps de discuter, je suis vraiment énervé, je passe très vite devant Vincent et rattrape dans la foulée son prédécesseur. Juste le temps de lui demander son classement et celui-ci me dit qu’il est 4ème.
Bon en fait il était 3ème vu que j’étais parti aux paquerettes mais il ne le savait pas. Il ajoute pour me rassurer que je ne suis qu’à 2’30 environ de la tête de course (un rapide calcul mental et c’est bien ça, 750m en trop doivent environ correspondre aux 3’30 de perdues). Seulement moi ça ne me rassure pas du tout, j’avais bien roulé pour prendre 1mn sur 10 bornes et ne vois pas trop comment en récupérer 2 ou 3 sur une distance équivalente. Bon au moins, je suis remonté sur le podium mais je vois déjà le nombre de vannes que je vais me prendre par les copains du TOP et c’est hors de question d’être le dindon de la farce.
C’est pas tout ça, mais ça fait 10 bonnes minutes que je cravache et je ne vois toujours pas le 2ème. Je pense à ce moment à Guillaume a qui ce genre de problème arrive assez régulièrement et me dis que je n’ai pas le droit de lâcher. Je commence tout de même à perdre un peu espoir lorsque tout à coup, il apparaît au détour d’un chemin. Le voilà enfin, la motivation revient et il me faut très peu de temps en allongeant la foulée pour le reprendre. Il est surpris de me retrouver derrière lui, on échange 30s et il me dit que le premier est 1’30 devant lui environ et qu’avec mon rythme actuel je dois pouvoir remonter. Bon ok pourquoi pas mais on est au 15ème kilomètre et il va pas falloir trainer. En plus mes efforts commencent à se faire sentir et je marque un peu le pas dans un long faux plat montant qui nous ramène sur le plateau. Ce coup-ci je me fais vraiment violence pour ré-accélérer, il va falloir puiser dans les réserves pour finir la course.
Quel plaisir lorsqu’enfin j’aperçois ma cible, l’être aimé du jour, l’homme auquel j’ai le plus pensé ces dernières minutes, celui auprès duquel je veux très vite me retrouver, heureusement que cette fin de course est composée de longues lignes droites. Allez mon ptit père, on en remet encore une couche et on tente le tout pour le tout. Les jambes répondent bien et je prend des écarts pour voir à quelle vitesse je reviens sur lui. A 2km de l’arrivée, il est encore à 40s mais maintenant je sais que c’est faisable. On récupère ici les coureurs du 10km qui arrivent sur notre droite et je tombe sur Olivier de Running Evasion qui me voit arriver. Juste le temps pour moi de lui faire signe de se taire en voyant qu’il allait m’encourager car je n’ai pas envie que l’autre en remette une couche en me voyant arriver et je rejoins enfin la tête de course 11km après l’avoir malencontreusement cédée.
Le type est surpris mais très fairplay, il avait compris que je m’étais égaré et même s’il supportait bien le fait d’être annoncé premier, il m’avoue être content que je sois revenu et préférer finir 2ème que 1er suite à une erreur. Je ne veux pas prendre de risques tout de même et je poursuis mon effort pour finalement franchir la ligne avec 28s d’avance sur le 2ème.
L’objectif est atteint, je gagne ma course. Et de plus, pour moi qui voulais faire une séance rythme, c’est réussi puisque j’ai du forcer quasiment tout le long de ces 22km300 parcourus à 14,9km/h de moyenne. Les sensations se vérifient, je suis plus en forme que l’an passé à la même époque. J’aurais aimé à nouveau avoir Laurent accroché à mes chaussures et lui en faire baver un peu (beaucoup) mais ce n’est que partie remise.
J’apprends que Tom à fait 2ème du 12kms, puis c’est Agnès qui arrive et qui gagne chez les féminines sur le 20. Viennent ensuite Pierre qui finit 2ème du 35 et Guigui qui gagne haut la main le 53. David réalise lui un joli chrono mais il ne jouait pas le podium. Mission accomplie donc avec 5 podiums sur 4 courses pour le TOP.
Le temps de récupérer les coupes et cadeaux pour tous, de quelques photos sur le podium, et nous pouvons enfin profiter pleinement de ce pourquoi nous sommes aussi venus : L’apéro picnic d’après course sur lequel nous réunissons Running Evasion 95, le TOP, des amis de Kikourou et mon pote Nicolas qui a aussi fait une très belle perf en terminant 6ème du 35km.
Matth
Deux dossards pour le prix d’un : 5877 et 587, par Agnès HERVE
16 avril 2014 @ 23 h 03 min
[…] qui finit bien! Je retrouve le TOP avec un Matth qui signe une superbe troisième place et monte, cette année encore, sur la boite avec les frères DUHAIL et Mathilde tout sourire après sa course. Petite pailla […]