On a testé pour vous l’ASICS FUJI Gel TRABUCO 2, agnès HERVE
Préambule – conditions de test.
5 ans de bons et loyaux services avec mon ADIDAS Supernova RIOT qui en est, cette année, à sa 6ème version, une chaussure que j’apprécie pour son confort, son accroche, sa stabilité et surtout pour sa polyvalence, puisqu’elle me suit partout que cela soit sur les trails courte distance roulants ou en montagne sur des ultras. Oui mais – car il y a un mais, oui mais, voila.
Depuis, un an, je souffre en dessous du pied au niveau de la tête du premier métatarse (gros orteil). La douleur, au début supportable car n’apparaissant qu’après une heure et demi de course, le devient de moins en moins, au point d’être présente en fin de journée de travail sans aucune pratique sportive mais juste du fait du piétinement occasionné par les journées au magasin. En course également, elle apparait maintenant très tôt, au point d’annihiler tout plaisir de courir, comme ce fut le cas dans la dernière demi-heure des 20 kilomètres du Trail des 3 Châteaux. Cette douleur est notamment accrue en montée sur des chemins pierreux : l’appui pris sur l’avant-pied à chaque impulsion est alors très douloureux.
Parallèlement à des exercices d’étirements du gros orteil visant à assouplir l’avant pied, et remarquant que la douleur était moindre dans les DS TRAINER utilisées au Bois de Vincennes – il est vrai moins vallonné et moins pierreux – j’ai décidé de troquer mes fidèles ADIDAS RIOT 5 avec les ASICS FUJI TRABUCO 2, légèrement plus souples sur l’avant pied. Ceci m’a donné l’occasion de tester ce modèle, jamais utilisé jusqu’alors et de le comparer sur quelques points avec la Supernova RIOT.
1. le LOOK
Elles ne sont pas roses! Ce qui pose problème avec la coordination avec le TOP X-BIONIC utilisé en ce moment (test)!!! Mais, une touche sympathique de violet sur le LOGO STRAPPING ASICS – qui assure le maintien du pied au niveau de la tige – fera l’affaire! Plus sérieusement, look sympa, avec une semelle punchy de couleur orange que l’on accordera avec le TS ADIDAS de même ton pour les puristes! Même en 42, la chaussure ne fait pas de « grand pied » quand on se regarde dans la glace (l’espoir fait vivre!!!!). Il y a besoin de moins serrer les lacets que pour la RIOT à pointure comparable. Et le lacet peut se ranger dans une petite poche prévue à cet effet sur la languette.
2. Le CONFORT
Alors que j’avais beaucoup d’appréhension du fait de mon coup de pied assez fort, je suis agréablement surprise par le confort conféré par la chaussure dès le premier enfilage. Le chaussant ASICS s’adapte parfaitement, même mieux que celui de cette version de la RIOT grâce à un mesh plus souple qui va s’adapter à tout un panel morphotypes de pieds, avec un meilleur maintien au niveau du coup de pied. Dès les premiers pas, on se sent bien dedans.
Au pied, la « TRAB » est plus moelleuse, plus souple que la RIOT, avec une impression de plus de légèreté, également. Pourtant, à la pesée, il n’y a que 11g d’écart entre les deux chaussures en faveur d’une TRABUCO plus légère (ici sans semelle intérieure et en pointure 42). Mais la sensation de plus de légèreté est bien là. Le chaussant est légèrement plus moelleux, ce qui me laisse espérer un moindre impact au niveau de mon avant pied en cas de terrain dur. Le mesh est légèrement plus ouvert que celui de la RIOT, personnellement cela ne me gène pas car je n’ai jamais froid au niveau des pieds même lorsqu’il pleut. Bref, je m’y sens bien dedans dès les premiers pas, et même après toute une journée de travail passée à piétiner : c’est plutôt bon signe.
3. La première UTILISATION
Ayant une foulée à forte tendance pronatrice, il me restait tout de même à valider la FUJI TRABUCO 2 de ce coté là. Le risque étant, dans le cas contraire, de refavoriser l’inflammation du fascia lata pourtant en voie de disparition après 7 mois de galères. Donc, on joue gros là! Mais, on y va « sans filet », vu que je les testerais pour la première fois en courant sur les 20 kilomètres de Jouy en Josas, n’ayant pas eu l’occasion de courir de la semaine.
Coté stabilité c’est parfait, équivalent à la RIOT, ce qui est une très bonne chose pour le grand nombre de coureurs et coureuses qui font de la pronation de fatigue. Bien entendu, une orthèse plantaire pourra remplacer la semelle de propreté dans le cas d’efforts longs (voir encadré sur le rôle d’une orthèse plantaire rajoutée à une bidensité) occasionnant une surpronation. Coté adhérence sur le sol sec, la TRABUCO est vraiment au TOP. Par contre, les quelques portions de boue traversées, me laissent penser, ce jour là, qu’en termes d’accroche, elle n’arrive pas au niveau de la RIOT. A creuser au prochain trail.
Coté avant pied, la douleur est moindre qu’avec la RIOT mais tout de même présente. Il pourrait être judicieux de remplacer la semelle de propreté de la TRABUCO par une semelle plus épaisse comme celle de ma ASICS GEL KAYANO que j’utilise pour travailler. Voire, une semelle gel…. au risque de perde des sensations au niveau de l’avant pied…. Même si la perspective n’est pas enthousiasmante, ce sera toujours mieux que cette douleur tout de même présente. Là aussi à tester!
4. Utilisation un jour de pluie en vallée de chevreuse sur la première boucle du Trail des Lavoirs.
Terrain propice pour tester à la fois l’accroche de la chaussure et sa stabilité médio-pied. Il pleut depuis le petit matin, le sol est gras en dévers avec des montées et descentes où les appuis risquent d’être fuyants. Alors, la comparaison avec la RIOT est vite faite dans ces conditions! Même si l’accroche de la TRABUCO est acceptable, elle n’arrive pas à la hauteur de celle de la RIOT, c’est indéniable. Coté stabilité dans les dévers, ça va, rien à dire. Le talon est aussi très bien maintenu. Et je remarque que les lacets se détendent beaucoup moins que ceux de la RIOT que l’on doit plus souvent resserrer par temps de pluie.
5. Utilisation sur un trail avec plus de pierres, 37 kils de l’Ardéchois
Il restait à tester la TRAB sur un terrain un peu plus typé montagne, avec plus de pierres, de longues descentes dont certaines techniques. C’est chose faite sur le trail de l’Ardéchois. La FUJI TRABUCO est précise en descente avec des appuis plus légers que la RIOT et plus de sensations avant-pied, ce qui est sympa pour sauter de pierre en pierre avec plus d’assurance. A noter également, qu’il est très agréable de courir avec sur les portions du bitume, la RIOT étant un peu moins agréable au pied dans ces mêmes conditions.
Par contre, le fait que la « TRAB » ne soit pas la reine de la boue est confirmé!
Au niveau de l’avant-pied, les kilomètres et la technicité du terrain, auront eu le dessus, et l’inflammation se fait ressentir fortement dès mi-course malgré le remplacement de la première de propreté d’origine par une semelle plus épaisse…. Concernant ce problème, il va donc me falloir trouver une autre solution afin d’aborder des trails plus longs avec un minimum de sérénité, mais au moins cela m’aura donné l’occasion de tester une chaussure jusqu’alors jamais portée en course et qui m’a ravie coté sensations.
5. Après 150 kilomètres
La chaussure ne présente aucune trace d’usure prématurée, ni au niveau du mesh, ni au niveau de la semelle. Heureusement, me direz-vous! Mais je me permets de le préciser, car ce n’était pas forcément le cas de la version précédente au vu de certains retours de semelles qui s’érodent prématurément. Le problème a semble-t – il été résolu! A confirmer après quelques randos en montagnes ce week-end du coté de Cham!
Chaussures dites pour pronateurs (avec bidensité ou autres concepts) et semelles de correction pour pronation
J’entends très souvent mes clients me dire qu’ils veulent une chaussure neutre car ils ont des semelles de correction. C’est d’ailleurs ce que disent la plupart des podologues. pour autant les deux concepts – bidensité et semelle correctrice – ne sont pas forcément antinomiques, bien au contraire, elles sont très souvent complémentaire pour un coureur pronateur ou pronateur de fatigue, dès lorsque ce dernier s’attaque à e la longue distance. En aucun cas, la chaussure dite pour pronateur va corriger l’appui.
La bidensité (ou autre concept) va uniquement éviter, de par une densité de semelle plus élevée en médio-pied interne par rapport au reste de la semelle intermédiaire, l‘écrasement prématuré de la semelle intermédiaire du fait d’un appui favorisé en interne suite à de la pronation. En effet, malgré la présence des orthèses qui elles corrigent, après un certain temps de course, alors que la fatigue entraine un accroissement de la pronation, la correction des appuis, ne se fera plus à 100%. S’en suit alors un appui plus important au niveau médio-pied interne…. coté de la semelle qui s’écraserait donc plus rapidement si elle n’y était pas légèrement plus dense. La présence de cette densité permet ainsi d’éviter l’écrasement prématuré de la semelle du coté interne et donc, à terme, d’éviter la surpronation qui aurait lieu en cas de pronation sur une semelle déjà écrasée prématurément.
De cela, il découle qu’un même coureur pourra utiliser des chaussures neutres pour des efforts courts qui n’induisent pas de pronation de fatigue trop importante ou des chaussures dites pour pronateurs dans le cas d’efforts longs sur des terrains instables….
6. Conclusion
Les deux chaussures sont, à mon sens, des chaussures de trail qui ont le mérite d’être très polyvalentes. On pourra tout aussi bien les utiliser sur des trails courts et roulants que sur des trails longs et escarpés, tant que les chemins ne soient pas trop exigeants en terme de d’abrasion (attention à la corse par exemple). A chacun de mettre son pied dedans et de voir dans laquelle ce dernier se trouvera le mieux logé!
A suivre après une sortie en montagne!!!
Agnès