Maxi ambiance au Maxi-cross, récit à 6 mains du TOP!
Maxicross de Bouffémont (95), 41 kms, 1700m D+, dimanche 7 février
par Nicolas et Jonathan DUHAIL et Antoine ALLONGUE du Team Outdoor Poli
1. L’avant-course : un plateau relevé et des chronos à défier!
Nico.
Deux semaines plus tôt, j’étais à l’Hivernale 24km en train de patauger dans la boue. Comme cela ne m’a pas suffi, j’ai décidé de remettre ça avec plus de kilomètres et plus de dénivelé en ce dimanche 7 février. Cette année, Aurélien Collet et toute son équipe de l’association « Esprit des Elfes » nous proposent de nouvelles distances sur ce MaxiCross : un 9km découverte, un 24km, et un 41km.
J’avais participé au 30km il y a deux ans, et j’en avais déjà bien bavé, finissant 3ème en 2h21 derrière mon frère Jonath et Vincent VIET. En m’inscrivant sur le 41km cette année, je sais donc à quoi m’attendre : plus de 3h d’efforts et des côtes à foison :)
La course s’annonce relevée avec la présence de Gediminas GRINIUS (2ème de l’UTWT 2015), Bertrand COLLOMB-PATTON (plusieurs fois top 10 sur l’UTMB et l’EcoTrail 80km), et de très bons coureurs franciliens (David WAMSTER, Bertrand GENCE). Pierre BUSTINGORRY vient également défendre son titre 2015.
Antoine.
Lever comme presque tout le monde à 4h30. Je file récupérer Marion DELAGE porte de Saint-Denis et nous ferons la route ensemble. Le temps est frais mais sec. Il a bien plu cette semaine et ça risque quand même d’être assez boueux. Départ à 7h pour une de course de nuit à la frontale. Ce qui nous gêne le plus c’est surtout la distance. 41km et 1700mD+. Un marathon en ce début de mois de février. Clair que nous ne sommes pas vraiment prêts surtout avec prépa cross et les séances de VMA dans les jambes mais l’objectif principal reste l’Ecotrail de Paris dans un mois.
Avant le départ, je retrouve Jonathan et Agnès qui se préparent. Petit détour par la ligne de départ ou il n’y a pas un chat. Les 700 coureurs doivent se cacher à l’intérieur du gymnase ou quoi !
En plus du beau monde cité par Nico, nous retrouvons sur place de nombreux habitués des veillées du bois du magasin TEAM OUTDOOR. Le team est bien représenté car avec Jonathan et Nicolas DUHAIL, Francois GALLOIS notre invité TOP 2015, Pierre et comme supporters de choc Agnès, Matthieu et Benjamin.
Je n’ai pas d’objectifs particuliers si ce n’est de me rapprocher du temps de référence réalisé à l’entraînement par Aurélien Collet qui prépare la Transgrancanaria : 3h30 pour 41km et 1700mD+. Je n’ai rien vérifié. Ni le nombre, ni le lieu des ravitos. Par contre, je commence à bien connaître la forêt. Après avoir gagné le 15km en 2014 et joué le podium sur le 30km en 2015, j’aimerais bien jouer les troubles fêtes. Pour ça, pas le choix. Je dois vraiment bien gérer mon effort.
Jonathan
En ce moment, pour moi, c’est la période des cross. Ça fait donc plusieurs week-ends que je cours sur des parcours de 2 ou 3 kms dans des parcs à des vitesses de malade. C’est bien sympa en début de saison pour retrouver de la vitesse et s’arracher les poumons pour finir plutôt loin au classement. Mais un petit 41 kilomètre au beau milieu de tout cela sera le bienvenu. Cette course je l’avais faite pour la première fois en 2014 avec mon frère et notre association Accrorun à Villepreux. C’est l’année ou Aurélien COLLET a repris l’organisation de la course avec Sylvain PERRIN et toute leur association « Esprit des Elfes ». Ils en ont fait une course connue dans toute l’Ile de France dès la première année et chaque année ils ajoutent des petites choses qui rendent la course encore plus sympa.
L’année dernière, nous n’avions pas pu venir y participer étant donné que la course tombait le même jour que les inter-régionaux de cross. La grosse déception !! Mais cette année, le Maxicross et les LIFA sont décalés, le dossard est pris!
Les mois précédent la course, Aurélien propose plusieurs recos des parcours. Il nous informe également de ses temps réalisés sur chacun des parcours pour donner une idée de ce qui nous attend. Sur le 24kms, une prime est même proposée à celui qui battra le temps de référence réalisé par Aurélien !
En plus de tout ça et pour animer le début de course, un panier garni sera offert à celui qui passera en tête de course la première côte du parcours au bout de 1.8kms. Et pour créer encore plus d’animation autour de la course, Aurélien lance aussi un jeu de pronostics sur le temps du vainqueur. Agnès pronostique sans m’en parler 3h19min56sec en espérant bien rafler la paire de Hoka promise au meilleur pronostiqueur ! Connaissant le niveau d’Aurélien (3h30 en chrono référence) et sachant qu’on va quand même plus vite en course qu’à l’entrainement et avec la concurrence annoncée, je me dis qu’on est de toute façon partis pour approximativement 3h20 d’effort, donc le prono d’Agnès me semble bon
La veille de la course, Agnès me dit avec son sens de l’humour habituel qu’elle ne se lève pas à 4h du mat pour venir nous suivre sur le côté pour une seconde place… le ton est donné ;) Pas étonnant après que je passe ma nuit à tourner et me retourner avec un coup de pression pareil… ;) 4h00, le réveil sonne…
A 6h on arrive sur place, on récupère le dossard sans problème et on retourne à la voiture pour se préparer. Moi pour m’habiller pour l’échauffement et Agnès pour réviser une dernière fois le parcours qu’elle aura à faire aujourd’hui : elle a environ 10 points enregistrés dans le GPS pour nous encourager à différents endroits du parcours. Comme d’habitude elle n’est pas confiante avant le départ, mais elle gère toujours comme une chef une fois que c’est parti.
2. Le panier Garnis de la cote du cimetière, qui n’en veut?
Jonathan
Le départ est donné à 7h01 au lieu des 7h00 prévues !! Vous verrez plus tard que c’est un détail qui va avoir son importance. On se retrouve devant avec Nico, Antoine, Luca PAPI qui vient de courir un 30km la veille et qui vient faire son décrassage, Bertrand COLLOMB-PATTON, Gediminas, …
Pour ma part, le rythme me convient bien, je me sens vraiment à l’aise et on part pour une belle balade : la vie est belle. On passe au premier kilo et déjà on a le droit aux encouragements de Mat et Ben qui sont là, puis d’Agnès un peu plus loin.. Tout le monde est à la frontale, c’est cool, ça fait une super ambiance.
Dans la première côte, je m’étais dit que je n’irais pas chercher le panier garni si ça partait vraiment vite exprès pour ça, car je ne voulais pas me cramer pour les 40kms restants. Mais là on n’arrive vraiment pas trop vite, donc je fais un petit effort pour me détacher juste en arrivant en haut et je remporte le panier : Aurélien est là pour me le dire, car le compresseur qu’il avait prévu pour monter une arche n’a pas marché.
Nico
Le départ à 7h est douloureux (surtout quand on est à 1h de route, réveil à 4h30), mais au moins cela permet de rentrer tôt. La frontale est nécessaire car le soleil se lèvera vers 8h. Bizarrement personne ne semble sprinter pour empocher le panier : si j’avais su, j’aurais forcé un peu plus pour le chiper à Jonath qui a monté la côte au train !
Antoine
Petite accélération de Jonathan DUHAIL qui va tranquillement chercher le KOM des flambeaux pour le panier garni. Aurélien a repris l’idée des courses de vélos de route. Panier garni à la première montée. Je ne le savais pas ! Mais Jonath ne s’en est pas privé et il l’a mérité. Derrière ça serre déjà les dents : son frère Nicolas le suit, puis Gediminas GRINIUS. Je reste calé derrière Gediminas et derrière moi Bertrand COLLOMB-PATTON et Bertrand GENCE.
3. Fini de rire, les premiers mètres en foret annoncent la couleur…
Nico
Fini de rire, les premiers mètres en forêt annoncent la couleur : la boue est bien présente et les appuis sont fuyants. Il s’agit de rester concentré pour éviter la chute et la blessure. J’ai choisi de courir en HOKA SpeedGoat, même si leur accroche dans la boue n’est peut-être pas ce qui se fait de mieux.
Jonath prend la tête d’un petit groupe d’environ 8 coureurs. Nous sommes à la queue-leu-leu dans des petits singles qui s’enchaînent. Pour l’instant pas de grosses difficultés, juste quelques descentes glissantes où je me sens plutôt à l’aise, contrairement au lituanien GRINIUS qui ne semble pas apprécier la boue. Je le double à plusieurs reprises en descente et il me repasse en général sur le plat.
Jonathan
Le plus souvent, je suis en tête du petit groupe au sein duquel nous évoluons. Dans une des premières montées, j’entends derrière moi un mec qui souffle vraiment fort. Je me dis alors qu’il va en chier pour finir s’il est déjà autant essoufflé. Mais je m’aperçois vite que c’était Nico : ça m’a tout de suite rassuré, parce que je sais qu’il souffle toujours beaucoup et que de toute façon il gère toujours parfaitement ses courses ;)
Antoine
Le terrain est une alternance entre chemins secs et roulants et sentiers techniques et boueux. Calé dans ses traces, je m’aperçois très vite que Gediminas GRINIUS (team Vibram) n’est pas à son aise. Il glisse partout, n’a aucune adhérence lorsque ça grimpe et tombe même deux fois avant le km 8. Bref : pas à l’aise du tout !
Au détour d’une montée Mikado avec 3-4 troncs d’arbre, le 3ème coureur intercalé perd progressivement du terrain sur Jonath et Nico. D’abord quelques mètres puis 5 à 10 secondes qui obligent Bertrand COLLOMB-PATTON à accélérer pour revenir sur les frangins. Je m’astreins à ma stratégie prudente. Pas d’à-coups ! Je laisse filer Bertrand et gère mon retour en dépassant quand même Gediminas qui galère sévèrement dans la boue.
Il m’apprendra à l’arrivée qu’il chape lui-même ses semelles. Il prend des chaussures (en l’occurrence des HOKA Speedgoat) auxquelles il enlève la semelle pour coller une autre semelle Vibram de son choix. Celle-ci était une semelle avec crampons circulaires collés les uns aux autres. Vraiment pas un bon choix. J’avais l’impression qu’il était en slick.
Nicolas
Je prends quelques relais en alternance avec Jonath, et un petit trou commence à se former derrière nous. Ils sont cinq à nous prendre en chasse. La route est encore longue donc je ne m’emballe pas et j’essaye de bien gérer mon effort dans les côtes, en relançant lorsque j’arrive en haut. Le jour commence doucement à se lever, nous allons bientôt pouvoir enlever les frontales. Ça tombe bien, une jeune femme nommée Agnès nous poursuit depuis le départ pour nous encourager tout le long du parcours : je lui jette ma frontale et je continue à la poursuite de mon frère. Derrière, j’entends quelqu’un qui revient fort en descente, et surtout je vois sa frontale encore allumée : il s’agit de Bertrand COLLOMB-PATTON, que je reconnais facilement avec sa tenue HOKA.
4. Le ravito de Bessancourt, km 16
Jonathan
Le ravito est situé à Bessancourt. Je connais le parcours par cœur étant donné que j’ai préparé tous les points de passage d’Agnès ce qui fait que même sans connaitre le bois, je visualise bien où nous sommes. Au niveau du matos obligatoire, rien d’obligatoire : ça fait plaisir ! Je suis parti avec juste mon sac Salomon – en attendant la dotation ULTIMATE – que j’utilisais, l’an passé sur le TTN court, sac avec deux flasques de 500mL remplies de boisson énergétique. J’aurais pu prendre moins vu qu’Agnès faisait l’assistance aux deux ravitos.
Pour ce qui est de l’habillement, j’ai choisi pour cette course de partir léger vu que la température était déjà de 8°C à 7h00 du matin : juste le T-Shirt Poli col rond en haut, et le short CAIRN en bas. Après avoir fait quelques courses avec en fin d’année dernière, notamment à Houilles, le short a fini de me convaincre sur ce 42 kilomètres. Il est aussi agréable à porter que le Salomon Twinskin que je mets habituellement, c’est pour dire. Même si, sur ces 42 kilomètres, je n’ai pas eu besoin des nombreuses poches présentes, elles pourront servir plus tard aux templiers !!!
Je passe donc devant le ravito sans m’y arrêter étant donné que j’ai tout ce qu’il me faut en boisson. Juste un sourire à ma chérie. Nicolas et Bertrand sont juste derrière. Nous continuons notre progression dans des petits singles bien sympas juste en ressortant de la ville. Le VTTiste qui ouvre la route nous prévient que ça va faire que monter et descendre pendant un bon moment à partir de là. Bon, de toute façon, on était venu pour ça hein :)
Nicolas
Comme Jonath, même si les tables du ravito sont bien garnies mais je ne m’arrête pas, j’ai ce qu’il me faut sur moi. Je suis parti avec mon sac Nathan FireCatcher qui me convient bien pour des trails courts comme celui-là. Pas de poche à eau, juste 2 flasques remplies de boisson énergétique.
Antoine
Au ravito, nous suivons à 10sec du Trio de tête avec Gediminas. Les trois premiers cités choisissent de ne pas s’arrêter. J’ai hésité à les suivre pour ne pas les perdre de vue mais au dernier moment Gediminas s’arrête et j’en profite pour remplir mon bidon. Je glisse sur la chaussée humide et me fait au passage une entorse de l’annulaire mais heureusement je n’en ai pas besoin pour courir. Juste du mal à m’alimenter et prendre mon bidon. Au passage Bertrand GENCE m’a rattrapé et doublé. Je prends les écarts. Depuis le ravito, en seulement deux kms, j’ai 1min sur le groupe de trois que je ne vois plus dans les lignes droites, 30sec sur Gediminas et 10sec sur Bertrand. Je prends un gel, laisse passer l’orage et temporise.
5. Du ravito de Bessancourt au Ravito de Montlignon (km 28)
Nico
Petit à petit, je reviens sur Jonath, et nous poursuivons la route ensemble. Quelques secondes derrière nous, Bertrand CP est toujours là. Nous lui prenons du temps en côte, mais il revient dans les descentes. Il nous rejoint alors que nous cherchons notre chemin dans une côte bien raide. Après avoir repéré une rubalise, c’est donc à 3 que nous repartons.
Nous attaquons alors la première côte munie d’une corde : elle est bien utile car la boue a rendu l’accroche difficile. On a l’impression de grimper un toboggan à l’envers… Je ne suis pas très à l’aise dans cet exercice, et c’est à partir de là que Jonath commence à prendre le large. Je vais le garder en visu encore quelques minutes puis je ne le reverrai plus jusqu’à l’arrivée.
Jonathan
En effet de nombreuses côtes d’une cinquantaine de mètres de dénivelé jalonnent le parcours. Matthieu nous attends au sommet de quelques-unes des bosses : il s’entraine dans ces bois et les connait par cœur, du coup il sait exactement comment faire pour nous retrouver facilement à chaque fois.
Au-dessus de Saint-Leu la Forêt, nous traversons à plusieurs reprises la même route, ce qui permet à Agnès, Matthieu et Ben de nous voir à pas mal d’endroits à la suite : c’est super sympa, on les voit à chaque fois que l’on remonte.
Nico me prévient à un moment qu’il va devoir s’arrêter pour pisser, parce que sa vessie ne va pas tenir jusqu’à l’arrivée. Du coup, quand je ne le vois plus derrière moi, je me dis qu’il s’est arrêté, mais en fait il a juste perdu du terrain progressivement sans que je m’en aperçoive puisque finalement il ne s’est pas arrêté ! On ne se reverra plus, mais j’ai eu le droit tout le long aux écarts de la part d’Agnès et Matthieu, donc je savais comment se passait la course derrière.
Pour le moment, je suis toujours très bien et Agnès m’annonce que je creuse l’écart. Il ne reste déjà plus que 15kms, car nous arrivons bientôt au deuxième ravitaillement.
Antoine
Matthieu est en haut de la bosse du pont du Diable. Il nous encourage et ça fait du bien. Je sais que je peux revenir sur Bertrand mais j’aimerai recoller Gediminas s’il m’en donne le temps. De Bessancourt jusqu’au ravitaillement de Montlignon, je vais tenter de revenir. Jusqu’à revenir à 20sec au passage de Saint-Prix. Montée suivante, Fabrice BEDIN me confirme l’écart mais alors que nous récupérons les coureurs du 24km (vers la 12ème place pour moi alors 5ème) je perds peu à peu la gestion de mon effort et la notion des écarts avec les coureurs intercalés.
Alors que jusqu’à présent je pensais gérer une allure confortable sur le plat et les descentes et temporiser dans les montées sans marcher, j’ai l’impression d’accélérer sur les parties roulantes ou je double beaucoup de coureurs et de me faire repasser dans les montées par les coureurs du 24km. « C’est marrant, tu cours en faisant des à-coups ! » me diront plusieurs coureurs. Euh, non justement. Je gère mon effort pour ne pas me griller quand ça grimpe, là où la dépense énergétique est la plus importante et donc forcément je relance sur le plat et les descentes où ma foulée est peut-être plus rapide que celle des coureurs avec qui je cours.
Nicolas
Je m’efforce de relancer en haut de toutes les bosses pour tenter de distancer mon poursuivant. Le parcours commence à dévoiler de belles difficultés et les cuisses chauffent ! J’atteins le village de Saint-Prix où nous avons une belle vue sur la Tour Eiffel : il y a 2 ans, nous passions ici en sens inverse et je ne l’avais même pas aperçue !
On m’annonce le ravito dans quelques kilomètres. Une belle bosse nous ramène en forêt puis une longue descente d’environ 2 kilomètres nous conduit jusqu’à Montlignon (km 28). Je ne vois plus personne devant ni derrière, ce n’est pas le moment de se relâcher. Je lâche les chevaux dans cette descente, et je ne m’arrêterai pas au ravito, j’ai de quoi tenir jusqu’à l’arrivée.
6. Le ravito de Montlignon (km 28)
Jonathan
Juste avant le ravito, je retrouve Matthieu dans une descente. Il m’accompagne un bon kilomètre en filmant quelques minutes de course notamment dans un passage entre deux murs où ça donne vraiment l’impression de vitesse ! Au ravito, je retrouve de nouveau Agnès. Elle a tout préparé pour que je n’ai rien à chercher : un verre de coca (elle me connait bien, c’est vrai que j’en avais envie), une flasque pleine pour remplacer celle que j’avais finie et un gros bisou pour bien finir la course.
Je repars boosté au maximum et bien décidé à finir en prenant un maximum de plaisir. On enchaine à ce moment-là plusieurs côtes assez longues, dont celle qui comporte le plus gros dénivelé positif du parcours. Les jambes tournent toujours bien, donc pas d’inquiétude. Je sais que je dois voir Agnès encore une fois avant l’arrivée au 33ème km, avant la partie finale de la course pour revenir sur Bouffémont.
Antoine
Je passe donc au ravito de Montlignon en 5ème position à près d’1min20 de Gediminas qui vient d’accélérer en deux kilomètres pour revenir au ravito sur Bertrand COLLOMB-PATTON. Devant Jonathan est déjà à près de 3min et Nicolas gère son effort.
7. Du ravito à l’arrivée!
Jonathan
Je retrouve ma chérie à son poste 5kms plus tard en train de prendre des photos et de m’encourager. A ce moment, elle me rappelle bien que son pronostic est de 3h19min56sec pour la paire de Hoka (c’est une très grande joueuse et mauvaise perdante ma chérie…) ;) Je regarde ma montre : il me reste donc environ 40min pour faire les 8 derniers kilos. Ça semble jouable puisque ça fait du 12km/h.
Mais je vois le vélo qui s’éloigne de nouveau dans une belle côte, très longue, et plutôt raide sur la fin. Les jambes commencent quand même à durcir un peu. Les difficultés s’enchainent de nouveau, avec le fameux M et d’autres montées plutôt coriaces en raison de la boue !
Je retrouve de nouveau Matthieu au milieu de nulle part ! Il m’annonce que l’arrivée est dans 4 ou 5 montées. Je profite donc des derniers moments en forêt à courir en pleine nature. On ne voit vraiment pas le temps passer pendant une matinée comme ça. Le parcours est magnifique de bout en bout, super varié et amusant du début à la fin.
Nicolas
À la sortie du village, la plus longue difficulté du jour se dresse devant moi. Je me concentre sur ma posture pour avoir une foulée économique : ça ne marche peut-être pas, mais au moins ça m’occupe.
Matthieu BOURGUIGNON du TOP est venu spécialement pour nous encourager. Comme Agnès, il est partout sur le parcours ! Il m’annonce ici l’écart avec Jonath d’environ 2 minutes, ça semble compliqué pour revenir. Mais faire 1er et 2ème ce serait cool :)
Voilà enfin une partie roulante de 5km : non je déconne ! On poursuit les côtes et les descentes boueuses comme depuis bientôt 3h ! Mais c’est pour ça que je suis venu :D
Je reconnais d’ailleurs le fameux M, un enchaînement de 2 montées et descentes sur la même face d’une colline. Des cordes ont également été installées ici, mais je ne les utilise pas, le sol n’étant pas trop boueux à cet endroit.
Antoine
Moi, je vais essayer de limiter la casse car cela commence à être long. 3h d’efforts, ça pique ! Forcement je n’ai pas fait de sorties supérieures à 20 bornes depuis la SaintéLyon. Mais c’était volontaire. Je me sens plutôt à plat et je n’arrive pas à borner comme les copains. La forme est quand même là et elle va revenir progressivement.
8. L’arrivée en vue
Jonathan
En sortant de la forêt, je vois Agnès au bout de la ligne droite près de l’arche qui me dit de sprinter. Je m’exécute sans réfléchir… et je coupe la ligne en 3h18min46sec. La minute d’écart au départ a joué des tours à Agnès, elle pensait vraiment que j’avais fini pile poil dans les temps de son prono :) Bah c’est raté pour 1min10sec !! Et je me fais « engueuler » en plus ;)
Nico
Tout à coup, j’entends un coureur revenant de l’arrière. Je me retourne, mais je ne le reconnais pas. Footing dominical ? Non, il a bien un dossard ! Ça commence à me faire peur cette histoire, car s’il est revenu c’est qu’il est dans une bonne forme, étant donné que je n’ai pas trop faibli. Je suis donc dans l’obligation de durcir l’allure et de forcer un peu plus dans les côtes. Ça ne suffit pas, il est maintenant à moins d’un mètre, à s’accrocher dans ma foulée.
Au bout de 5 minutes durant lesquels il m’entend souffler comme un bœuf, il s’exclame enfin : « Pas la peine de t’esquinter, je suis sur le 24km ! ». C’est rassurant ! Je me relâche un peu mais je tiens quand même à terminer avec lui. Il est maintenant temps d’attaquer les mikados, ces troncs d’arbres que l’on doit enjamber pour progresser. Attention aux crampes, ce serait bête de terminer en marchant ! Dans l’avant-dernière difficulté, mon compagnon du 24km se fait la malle, j’ai les cuisses qui fument :)
Mat est au sommet, il m’encourage à le rejoindre. Je m’exécute bêtement, c’est parti pour un sprint après 40km pour rattraper un concurrent qui n’est pas sur la même course que moi :) C’était Vincent BROCHOT, le vainqueur du 24km. Je passe la ligne en 2ème position, en 3h23, environ 5 minutes derrière Jonath et 5 minutes devant Bertrand CP, qui bat le lituanien au sprint !
Antoine
Pour moi donc, au programme, gestion de l’effort et de l’alimentation. Je cours avec les gars du petit parcours. Juste au niveau du M, je m’aperçois que Bertrand GENCE est revenu à 45sec. Je décide alors de relancer sur environ 5km jusqu’au Mikado que l’on fait cette fois en descente pour pouvoir le mettre à distance. Je coupe la ligne en 5ème position :)
9. L’après-course
Jonathan
L’après course sera bien occupé :
- Des bisous pour ma chérie pour commencer,
- Débriefing de la course avec pas mal de monde, à commencer par le commentateur qui a vraiment beaucoup aimé la Team Outdoor et en particulier Agnès et son sourire ;),
- Arrivée de Nico en 2ème place en même temps que le 1er du 24km,
- Lavage des jambes et des chaussures au jet d’eau tant qu’il n’y a pas encore trop de monde,
- Arrivée d’Antoine à la 5me place juste après Bertrand et Gediminas,
- Aller jusqu’à la voiture pour chercher les affaires sans se plaindre du mal de jambe :)
- Féliciter Aurélien et son équipe pour leur organisation nickelle,
- Glander dans le gymnase avec les potes de Team Outdoor, d’Accrorun, du boulot, …
- Regarder Marion engloutir plus de bouffe que Nico après sa course…
- Regarder Agnès courir après un chat dans le gymnase avec d’autres gamins,
- Les podiums,
- Retour à la maison.
Finalement j’ai quand même pu offrir la paire de Hoka à ma chérie, vu que j’en ai gagné une grâce à ma première place ! Ouf ;)
Merci encore à Aurélien et son équipe pour cette belle journée en forêt de Montmorency, on reviendra l’année prochaine !
Merci à Matt et Ben pour leur présence sur le côté.
Merci à Nico pour les kms courus ensemble.
Et merci à ma chérie de s’être levée à 4h son seul jour de repos de la semaine pour venir me suivre sur une course !!
Nico
J’assiste ensuite aux différentes arrivées des potes, Tonio 5ème du 41km, Guillaume 4ème du 24km, Marion 1ère femme du 41km avec 37 minutes d’avance… Je profite des délicieux hot-dogs préparés par l’orga, sous les rayons du soleil qui commencent à nous réchauffer.
Dommage d’habiter si loin de cette forêt de Montmorency, sinon je viendrais m’y entraîner plus souvent. Cette course est vraiment ce qui se fait de plus costaud en IDF, et l’organisation est nickelle : le balisage quasi-impeccable, les ravitos bien garnis, les bénévoles souriants, la bière locale à l’arrivée… Et le petit bonus « sauciflard aux noisettes » obtenu sur le podium !
Merci beaucoup, et à l’année prochaine…
Antoine
On peut profiter du gymnase pour discuter entre copains et refaire la course. Matthieu et Agnès qui nous ont suivis et vus plusieurs fois sur le parcours peuvent mieux analyser la course que nous. Marion DELAGE, 1ère féminine en 4h08min qui fait quand même le top 20 au scratch, m’explique qu’elle a terminé en montant « en crabe » l’une des dernières côtes. Tu t’en souviendras de celle-là sur l’Ecotrail quand les jambes commenceront à couiner.
En voyant les autres gars arriver à l’extérieur, on se rend mieux compte de la difficulté du parcours. C’est un vrai trail et pour le coup avec la boue un vrai maxi-cross. Sylvain PERRIN et Stéphane LOTH m’avaient prévenu avant la course et ils avaient bien raison. La course commence véritablement à Bessancourt au km17. Avant c’est juste pour s’amuser à la frontale.
Et dire que j’ai trouvé le parcours bien corsé. Et que ce fada d’Aurélien COLLET est parti quelques jours plus tard le faire deux fois d’affilé pour préparer son prochain ultra sur la TransGranCanaria (2 x 41 = 83km en 8h30, si vous ne savez pas quoi faire de votre samedi en voilà une bonne idée). A la fois, je me dis comme la plupart d’entre nous qu’il n’est pas net (c’est vrai quoi Aurèl’ sérieux ;-)) et en même temps, il n’y a pas de secret. No pain, no gain. Et puis quand on a un aussi beau terrain de jeu qu’est la forêt de Montmorency dans son jardin, pourquoi s’en priver…
Nicolas, Jonathan et Antoine du TOP!
Nicolas DUHAIL arrivé en TOP position au premier étage de la Tour Eiffel, Ecotrail de Paris 80
24 mars 2016 @ 9 h 55 min
[…] un habitué du top 10 de l’EcoTrail : les sensations sont bien meilleures. Voir le récit ici : http://www.team-outdoor.fr/blog/maxi-ambiance-au-maxi-cross-recit-a-6-mains-du-top/ • Le Trail des Villes Royales 53km (21/02) : le profil est très roulant (1000m de D+), […]