100 km de Millau, France de Trail : 2 courses à quatre jambes, un récit à 4 mains



Partie I : les 100 kilomètres de Millau 2015, le 26 septembre 2015, Millau (12)

par Jonathan DUHAIL et agnès HERVE, Team Outdoor Paris


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[Jonathan] Le WE du 26 et 27 septembre se profile un WE assez chargé niveau course à pied pour Agnès et moi : on a prévu d’enchainer le 100km de Millau le samedi pour elle, puis le Championnat de France de Trail Court pour moi le dimanche. Ça s’annonce assez tendu niveau timing car le 100km part à 10h du matin, Agnès a un objectif de 9h30, soit un départ de Millau pas avant 20h30 ; et il y a 3h de route pour aller au Mont-Dore.

Pas la peine de se prendre la tête de toute façon, ça me fait tellement plaisir de voir ma chérie prendre du plaisir à courir et être heureuse de faire son premier 100km que je ne pense même pas à ces légers détails d’organisation : il faudra juste bien se reposer les jours précédents :)

147Pour essayer d’arriver dans les meilleures conditions possibles et profiter quand même un peu des régions où l’on se rend, nous décidons de partir le mercredi soir, avec une nuit à mi-chemin de Millau, qui coupera le trajet en deux. Cela permettra surtout à Agnès de ne pas faire le trajet en une fois dans la voiture, car elle a contracté une sciatique à la fesse depuis le 50km de Sologne et la position assise est assez inconfortable pour elle.

Cette sciatique lui a pourri la vie depuis quatre semaines, en lui faisant mal durant la vie quotidienne et en l’empêchant de s’entrainer correctement. Elle a fait plusieurs séances d’ostéo avec Diane et fait des étirements très réguliers. En plus, un masseur lui fait régulièrement des massages de fesse et de hanche ;) Avec tout ça et l’aval de Diane, on espère qu’elle pourra prendre le départ et prendre le plus de plaisir possible sur la course, même si les conditions ne sont pas optimales.

Le mercredi soir, on se retrouve dans une chambre de colonie de vacances (dixit ma chérie) avec des lits séparés, pas de télé, pas de quoi faire à manger, … Génial quoi !!! Faut dire que je m’y étais pris un peu tard pour trouver un truc pas trop cher donc le résultat n’est pas au rendez-vous

Ça ne nous empêche pas de profiter quand même de ces moments passés ensemble et d’aller faire une petite sortie décrassage le jeudi matin tous les deux. Un aller-retour sur une des superbes lignes droites de Sologne pour rappeler à ma chérie les bons moments passés sur son 50km !!

2015-09-24 17.40.40Le jeudi dans la journée nous arrivons à Millau et, pour une fois, c’est moi qui connais le coin et pas Agnès. Ça fait deux ans de suite que je viens aux Templiers donc je connais la région comme ma poche (enfin plus les petits sentiers des Causses que les routes du 100km mais il y a quand même des endroits communs).

Pour le logement sur Millau, c’est Agnès qui a géré : je ne vous raconte pas le merdier !!! ;) En fait, elle a jonglé avec deux annonces différentes sur un même site et s’est embrouillée entre les deux. Du coup, elle a réservé un des deux, mais était persuadée que c’était l’autre. Au final, un imbroglio sur l’adresse avec le proprio nous fera bien rire quand on découvrira que le logement réservé est très bien placé et notre hôte super accueillant.

2015-09-24 17.42.01Nous voici à donc à Millau. Cela faisait longtemps que j’attendais ce week-end. Cela faisait longtemps aussi que je n’avais pas eu aussi envie de prendre le départ d’une course. J’ai très peu couru cette année alors l’envie n’en est que décuplée. Je suis un peu déçue que cette douleur à la fesse persiste car je me sais en grande forme malgré un entraiment tronqué ces quatre dernières semaines.

[agnès] Millau et ses Causses. Certes je les connais moins que Jonathan, mais je les ai quand même quelques fois traversés quand j’habitais dans la région de Montpellier. Le plateau de Larzac, les Gorges de la Dourbie, Les sentiers du côté du Saint-Rome du Tarn. Des paysages plus superbes les uns que les autres. J’ai hâte de découvrir les routes que l’on va emprunter sur le 100 kilomètres même si la fameuse côte de Tiergues me fait peur vu tout ce qu’on m’en a dit…. Pour le moment, on en profite pour découvrir la ville le temps d’une petite ballade et on traverse le fameux parc de la Victoire où sera jugée l’arrivée des 100 kilomètres de Millau. Après un bon repas, on va se coucher tôt. On est tous les deux très fatigués.

[J] Le lendemain, c’est la veille de la course pour ma chérie ! On décide donc de faire une bonne grasse matinée jusqu’à 10h30, ce qui ne nous arrive jamais ! Ca fait sacrément du bien de se sentir reposés. Derrière, on décide d’aller faire une sortie veille de course pour Agnès et 1h15 de trail pour moi pour être en jambe deux jours plus tard.

2015-09-25 13.09.35Pour concilier les deux, j’emmène Agnès du côté de Saint-Estève, vers le départ des Templiers. Comme ça, elle pourra reconnaitre la fin du marathon (le parcours du 100km se compose d’un marathon qui fait une boucle Millau – Peyreleau – Millau, puis d’un aller-retour Millau – Saint-Affrique qui regroupe la majorité des difficultés du parcours), pendant que j’irai faire une sortie empruntant la côte de Carbassas (1ère côte des Templiers) et quelques sentiers du Causse Noir pour rejoindre ensuite Saint-Estève par la dernière descente des Templiers.

[A] Ce coin que me fait découvrir Jonathan est vraiment sympa. Alors que je le vois s’éloigner au loin pour sa sortie trail, je décide de pousser jusqu’au village en contre-haut afin de tester la fesse. Sur le plat, je ne ressens qu’une toute petite gêne, ce qui est plutôt positif. Par contre, la gêne est un plus importante en côte. Bon, de toute façon, cela ne sert à rien de gamberger. Je retourne à la voiture par la route que j’emprunterais demain. Petite séance d’étirements en attendant mon homme qui est en train de gambader dans les causses.

2015-09-25 13.10.33[J] De mon côté, je me régale à retrouver ces sentiers parcourus l’an dernier avec mon frère et Pierre. La sortie se passe bien, hormis une légère gêne à la cheville toujours, mais je sais qu’en m’échauffant bien je ne devrais pas trop la sentir le jour J. Je retrouve Agnès à la voiture. Je l’emmènerais en voiture au lieu de départ des Templiers où l’on profitera de la vue sur le viaduc avant de rentrer au gite pour le déjeuner.

Après le repas, on décide d’aller chercher les dossards vu qu’il est déjà 16h00 !! L’organisation est bien rodée donc le dossard est vite récupéré. On part ensuite en voiture repérer le parcours entre Millau et Saint-Affrique pour se rendre compte du niveau de difficulté des bosses. Agnès a besoin de voir à quoi s’attendre pour le lendemain. On n’a pas été déçus du voyage : les côtes sur le parcours sont plus raides que ce à quoi on s’attendait, cela ne me rassure pas pour Agnès au vu de la douleur qu’elle ressent lorsqu’il y a du dénivelé !

Cette seconde boucle est à la fois très belle et très exigeante. Je ne m’attendais pas à un tel pourcentage de côte. Pour autant, si ce n’est à cause de la fesse, cela ne m’angoisse pas plus que cela. Après l’entrainement que j’ai eu cet été en montagne cela devrait passer. En plus, c’est une partie en aller-retour, ce qui signifie que l’on croisera toujours du monde. Et puis, mon suiveur, Marc connait le parcours comme sa poche alors il sera là pour me guider.2015-09-25 13.11.38

Vers 18h30, le suiveur à vélo d’Agnès nous rejoint : c’est Marc ANDRIEUX, un super ami à elle qui a accepté de l’accompagner. Il a déjà couru Millau plusieurs fois et accompagné en vélo pas mal de coureurs, dont le vainqueur certaines années. C’est rassurant pour Agnès d’avoir avec elle quelqu’un qu’elle connait bien et qui connait aussi bien les caractéristiques de la course.

[A] Marc, je ne l’ai pas revu depuis 2010 en vrai mais Facebook a fait que nous avons continué à communiquer. Marc organisait le trail de Saint-Pierre de Trévisy qui faisait parti du Challenge du Sud Ouest des trails sont il est d’ailleurs toujours le coordinateur. J’avais adoré ce trail. Et ce fut ma première victoire sur les chemins en 2001. Je me rappelle de la soupe aux choux, de cette belle ambiance et surtout de la gentillesse de Marc et de son épouse Martine. Je l’ai ensuite revu en 2010 en Lozère alors que je venais de terminer 3ème du Lozère Trail. Quel plaisir de le revoir alors ! Et le même plaisir de le retrouver 2015-09-25 13.13.24aujourd’hui !

[J] Avec Marc, on ne se connaissait pas, mais j’ai été enchanté de faire sa connaissance et de partager tous ces moments avec lui. J’ai tout de suite senti qu’Agnès serait bien entourée pendant le 100km avec Marc à ses côtés. Il s’est astreint à un entrainement en vélo depuis qu’il sait qu’il va accompagner Agnès, parce que mine de rien les suiveurs à vélo doivent quand même assurer pour suivre les coureurs dans les côtes !! Et côté matos, il a tout prévu : les pneus neufs sur le vélo, les chambres à air increvable, le panier devant, la ceinture sur lui, … Bref, ce ne sera pas aussi folklo que lors du 50km avec moi et mon vélo de course :)

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De mon côté je suivrai Agnès en voiture sur le parcours. Ce choix a été fait pour que je ne m’épuise pas toute la journée sur le vélo et que j’ai encore des forces pour courir le lendemain dans le Sancy. C’est quand même des regrets, parce que j’aurais bien aimé accompagner Agnès sur le 100km après l’avoir fait sur le 50 !

2015-09-25 18.52.51Pour essayer d’être présent le plus souvent possible sur le parcours, j’ai passé une bonne partie de la soirée à étudier la carte avec soin (pendant que Agnès et Marc faisait leur plan de bataille pour le ravitaillement), pour voir où aller encourager ma chérie sur le parcours. Les routes utilisées par le 100km sont pour la plupart barrées, ce qui complique relativement la tâche, mais selon mes calculs, je pourrai quand même la voir sur 14 points.

Samedi matin, réveil à 6h30 ! Le départ est à 10h00, mais Agnès souhaite manger au moins 3h avant la course et il y a quand même encore quelques préparatifs à faire. Marc se lève en même temps que nous, pour aller poser sa camionnette au km 44, au cas où Agnès aurait besoin de quelque chose aux alentours du marathon, puis rejoindre en vélo le km 7, endroit où les suiveurs à vélo ont le droit de rejoindre leur coureur.

Agnès est assez excitée à l’idée de prendre le départ de son premier 100km ! Je la sens qui rentre dans sa bulle. Elle ne parle pas de sa fesse. La veille, on a convenu tous les trois qu’elle ne devrait pas dépasser un certain seuil de douleur. De toute façon, je la sais raisonnable sur ce point-là.

2015-09-26 09.37.16Un autre point important de la préparation matinale (hormis le petit-déjeuner) est la coiffure. Depuis le 50km, ma chérie se fait des tresses pour que ses cheveux la gêne le moins possible. Rien de bien compliqué me direz-vous ! Sauf que je suis impliqué dans l’affaire, vu que je dois normalement réaliser les tresses ;) Autant vous dire qu’il y a eu quelques sessions d’entrainement là aussi (beaucoup plus difficiles que les entrainements de course à pied), mais que le résultat reste très mitigé. Ce matin-là, Agnès fait la première tresse toute seule, sans problème, puis me demande de faire la seconde, qu’elle a beaucoup plus de mal à réaliser. Après trois tentatives infructueuses et beaucoup de temps perdu, Agnès reprend les choses en main et fini de se coiffer toute seule : tout cet entrainement pour rien, je sers vraiment à rien :(

[A] Bon j’aime pas quand il dit ça ! Un chéri ça sert toujours et s’il n’avait pas été là à mes côtés pour l’entraînement de ce 100 kilomètres, cela aurait été bien moins motivant. Pour les tresses, c’est juste qu’on n’était pas en avance et que j’avais encore pas mal de choses à faire. Mais on va s’entraîner à faire des tresses pour la prochaine édition des 100 kilomètres de Millau :) Je fais le point sur ce que je laisse à la voiture pour l’avoir sous la main en cas de besoin. Tout est ok. J’ai trop hâte d’y être depuis le temps que je me fais une joie de participer à cette course. Ya plus qu’à !

2015-09-26 09.52.48[J] Après avoir mis dans la voiture de quoi ravitailler Marc et Agnès, on part la déposer à un point stratégique, pas loin du départ, mais bien placée pour que je puisse aller directement à Peyreleau, au 21ème km, en utilisant les routes du parcours retour qui devraient être encore ouvertes à cette heure.

On se rend à pied au Parc de la Victoire pour faire pointer la puce, comme marqué partout sur le site ou sur les papiers distribués au retrait des dossards. Mais après prise de renseignements, le pointage avant le départ n’a plus lieu depuis 4 ans ! Cest pas grave, on profite de l’ambiance particulière qui règne sur un 100km route : il y a plus de vélos que de coureurs dans les rues, des gens déguisés, ça rigole dans tous les coins…

Une procession doit emmener les concurrents du Parc au départ mais Agnès préfère aller s’échauffer seule et aller se placer sur la ligne tant qu’il n’y a encore pas trop de monde. J’en profite pour faire quelques photos.

2015-09-26 09.57.14[A] Après quelques minutes d’échauffement tranquille, je viens me placer dans le sas. Je repère Michael BOCH et d’autres gars bien affutés. L’ambiance est à la détente. Tout le monde a le sourire. Le soleil promet de briller, il y a beaucoup de spectateurs. Jonathan me dit de rester devant afin de prendre un départ serein. Mais sans se laisser embarquer ce qui, du reste, à cette allure, est super facile. La procession rejoint l’avant du peloton. Il y a une longue file de coureurs avec des tee-Shirts de toutes les couleurs. Et les ballons des meneurs d’allure flottent au-dessus de la file. Cela donne une ambiance de fête. Mon mal de fesse, mes appréhensions, tout ça s’est envolé. C’est juste magique ! Je ne sais pas jusqu’où j’irai même si j’espère bien aller au bout, mais je ne regrette vraiment pas de vivre tout ça.

[J] A 10h00 le départ est donné et les coureurs s’élancent. Agnès est bien placée et peut partir directement sur le bon rythme sans être gênée, ce qui lui permettra aussi de retrouver facilement Marc au 7ème km.

2015-09-26 09.57.07Je cours un peu aux côtés d’Agnès (pas plus de 200m car j’ai les bras chargés) puis je repars à la voiture, pour pouvoir emprunter la route qui mène à Peyreleau en longeant le Tarn tant qu’elle est encore ouverte. C’est la route que les coureurs emprunteront tout à l’heure pour revenir vers Millau et finir le premier marathon. Elle est très jolie et plutôt ombragée la plupart du temps : une balade à vélo m’aurait bien plu aux côtés de ma chérie sur cette partie-là !!

[A] Cette fois, on y est ! Dans le peloton ça parle beaucoup. Je trouve que beaucoup de coureurs du 100 partent très vite. Jonathan court les 200 premiers mètres à mes côtés. Fabrice, meneur d’allure en 10h, vient me faire un sympathique petit coucou. Je me freine afin de me caler à la bonne allure. A mes côtés, beaucoup de coureurs parlent. On me demande ce que je vise. Terminer. Je vais essayer de passer le marathon entre 3.40 et 3.45 comme convenu avec le coach et Marc. L’allure est si facile à tenir sur ces premiers kilomètres qu’il faut pas mal se freiner. Pas mal de coureurs me doublent. Ils parlent de finir en 10h ou 10h30. Puis Marlène, avec qui j’ai couru le 50 kilomètres à Theillay 4 semaines plus tôt, me double à vive allure avec un petit mot gentil lorsqu’elle me dépasse. Je la laisserai prendre la poudre d’escampette, cela va bien trop vite pour moi. La route est vraiment jolie. Le long du Tarn. Il fait assez frais alors je préfère garder mes manchettes relevées.

On arrive bientôt au village d’Aguessac où nous attendent nos accompagnateurs vélo. D’un coup, tout le monde accélère et je me fais dépasser par une bonne vingtaine de coureurs. Une femme en rose se porte à ma hauteur et me dépasse. Je laisse filer. La route est longue et en plus ce n’est pas le 2015-09-26 10.00.36moment de rater Marc ! Il est en place sas B à gauche. C’est génial de voir tous ces suiveurs prêts à enfourcher les vélos. Ils sont tous aux aguets, vêtus de tenues multicolores avec des vélos spécialement équipés pour l’occasion. Voilà Marc ! Grand sourire. Il me dit qu’il arrive tandis que je continue tranquillement ma course afin de ne pas gêner les autres coureurs et leurs accompagnateurs. Marc me rejoint rapidement et on traverse tous les deux cette haie d’accompagnateurs vélos. La coureuse en rose vient de retrouver son vélo. Elle est juste devant.

Une petite bise à mon coach qui attend Caro pour la suivre. Ça me fait du bien de le voir. Allez c’est parti direction Peyreleau. Marc essaie d’appeler Jo pour lui dire qu’on a bien reformé notre duo mais il ne répond pas. On lui laisse message. Il doit être en train de cavaler dans les causses !

[J] J’arrive à Peyreleau très tôt et j’ai donc le temps pour aller faire une petite séance2015-09-26 10.00.57 de veille de course : j’ai prévu de monter la seconde côte des Templiers qui n’est pas trop raide, puis un petit tour et redescendre pour ensuite aller chercher Agnès en sens inverse en courant, soit 1h15 de course environ. J’ai de bonnes sensations pendant la montée et je pense souvent à Agnès en train de courir. Vers 10h40, je reçois un sms de Marc pour me prévenir qu’il a bien retrouvé Agnès et qu’ils sont un peu en avance sur les prévisions.

Vers 11h15, je pars sur le parcours en sens inverse et je croise les premiers peu après. Beaucoup de coureurs me disent de faire demi-tour :) L’ambiance est très sympa sur le parcours et j’encourage tous les coureurs et suiveurs que je croise. Je suis content d’être là et de courir.

[A] Ça parle toujours beaucoup dans le peloton. Trop pour moi ! Mais bon, c’est aussi ça Millau ! Mais il y a des fois où tu aimerais vraiment ne rien entendre. Les gars qui me dépassent me demandent en combien je veux courir. 9h30. Eux c’est plus 10h – 10h30 ! Pareil pour Véronique, la coureuse en rose qui s’est présentée. Elle part pour un 10h – 10h30. Cela me parait bien rapide ce rythme pour ce chrono final. A moins que je me plante, que je suis plus lente que ce que m’indique ma montre. 11.6 /11.7 kil/h pourtant affiché par la Garmin….

Perso, je suis plus e2015-09-26 14.33.05n train de me freiner qu’autre chose alors que tout le monde semble parti pour accélérer. Peu importe, chacun sa course. On croise aussi deux amis de Marc qui font le marathon. On échange un peu. Ils veulent faire le marathon en 3h45, du coup ça c’est tout bon car c’est ce qu’on s’était fixé comme timing pour arriver à Millau à l’issue des 42 kilomètres de cette première boucle. Ça me rassure. Avec marc, notre duo est au point. Il me passe tour à tour les bouteilles d’eau plate, ou gazeuse et la bouteille de coca. Je me ravitaille régulièrement. En pompote aussi. Pour le moment, l’air est encore assez frais, mais cela ne va pas tarder à taper sur le bitume car le soleil est bien présent.

[J] Je croise ensuite les premières féminines mais ce sont des filles qui font le marathon (qui part en même temps que le 100km). Peu après, j’aperçois Marlène VIGIER, la concurrente qu’Agnès avait battue au sprint sur le 50km de Sologne. Je lance le chrono, pour prendre l’écart avec Agnès, en notant le point où je devrai l’arrêter en repassant tout à l’heure (écart de 3min à ce point).

Je rejoins Marc et ma chérie peu après. Ils ont l’air tous les deux en forme et ça discute ferme. J’ai le droit aux détails de début de course et Agnès me dit que pour l’instant tout va bien hormis un mal de jambe qu’elle ne comprend pas trop. La moyenne est de 11.7km/h 149depuis le départ et elle me dit qu’elle n’arrête pas de se freiner pour s’économiser. Tout semble bien parti et elle ne parle pas de sa sciatique, ce qui est plutôt bon signe (ou pas). Je cours avec eux, fais quelques photos et je suis déjà obligé de les laisser filer, car la voiture est là.

[A] Ça fait un bien fou de voir mon homme. Par contre, cela m’inquiète un peu car il court partout alors qu’il avait promis de s’économiser pour les France de demain. C’était même la condition sine qua non pour que j’accepte qu’il suive en voiture. Je lui dis que tout va bien. Qu’on va forcément ralentir un peu car à partir de Peyreleau, le profile se fait un peu plus vallonné. D’ailleurs, voici la fameuse côte du 20ème. On a dépassé sans accélérer Véronique qui n’a plus l’air d’être derrière. Le décor est juste magnifique.

Les causses sont très beaux. La pierre se découpe en sortes de grandes arches ou cheminées dans le ciel et on devine le Tarn en contre-bas. Jo nous dit à toute à l’heure et on repart avec le sourire direction cette première côte. Pour le moment, je ne pense pas à ma fesse. La gêne est là mais e150lle s’oublie facilement. Je me mets à rêver que cela va se passer nickel comme ça jusqu’à la fin ! J’ai le grand sourire !

[J] Je savais que la suite du suivi en voiture serait plus compliquée : la route est maintenant bloquée des deux côtés par les coureurs donc pour retourner vers Millau, je dois passer en haut du Causse Noir. Je roule à vive allure sur ces petites routes que je connais bien pour les avoir utilisé lorsque je faisais l’assistance à Albin sur l’Endurance Trail des Templiers. Le plan est de rejoindre Agnès et Marc à mi-chemin du retour vers Millau, à La Cresse, mais je vois bien que ça va être tendu niveau timing vu que je dois repasser par Millau et ensuite utiliser la route du début du parcours pour accéder au village. Je fais donc quelques dépassements un peu limite et finalement je réussi à arriver un peu avant eux.

Après m’être garé je préviens Marc et il me demande de ramener des compotes car Agnès en mange beaucoup. Je retourne à la voi152ture en courant et remonte vers le ravito. A ce moment-là passe Marlène donc je relance le chrono. 1min50sec plus tard, je vois déjà Marc et Agnès arriver au loin. Ma chérie « file » comme une fusée – j’ai juste le temps de l’encourager – et Marc s’arrête pour se ravitailler et prendre les compotes. Le temps de lui donner les écarts et c’est reparti.

[A] Revoici mon homme qui est venu nous voir à La Cresse. C’est toujours un bonheur de le voir. Pourtant, un peu moins de sourire cette fois. Avec le relief, pourtant peu prononcé par rapport à ce qui nous attend sur la seconde boucle, mais plus que ce que je ne l’imaginais sur ce marathon dit « tout plat », la gêne à la fesse s’est quelques peu accentuée. Rien de catastrophique non plus, mais je sens que ma foulée, même si tout le monde me dit qu’elle est très belle et j’ai envie de dire, heureusement vu qu’on est au 27me !!! – est un peu plus heurtée. J’attends avec impatience le faux-plat descendant annoncé par Marc pour que tout cela se remette bien en place sans trop inflammer le smilblick.

Le truc bof bof depuis P2015-09-26 11.44.39eyreleau, c’est qu’on est un petit groupe de coureurs avec tout plein d’accompagnateurs vélo car les deux gars devant en ont au moins 2 chacun plus les deux des deux autres gars avec qui je suis maintenant. C’est assez gênant car ça parle beaucoup entre coureurs mais aussi entre accompagnateurs. Et puis, on est sur un faux rythme. Un peu saccadé : les vélos évitent les coureurs en descente puis les coureurs contournent les vélos en montée. Les gars devant freinent beaucoup dans des petites côtes alors que ça ne monte pas si mal mais accélèrent vraiment dans les parties descendantes. Je décide de laisser filer devant car bof ça me convient pas trop. Finalement, 2 des 4 coureurs se retrouvent devant avec leurs 5 accompagnateurs et les autres suiveurs au téléphone qui n’arrêtent pas de prendre des news. Et deux se retrouvent derrière. Au moins, maintenant on est tranquilles !

 Il fait bien chaud maintenant.2015-09-26 12.34.53 Alors Marc me rappelle de bien m’hydrater. L’eau gazeuse est presque finie !

[J] Je vais ensuite les voir passer à Paulhe, un petit village situé peu avant Millau. A ce moment-là, Agnès à l’air bien, même si elle me dit avoir avoir mal aux jambes (pour ne pas me dire qu’elle a mal à la fesse et ne pas m’inquiéter). Pourtant, sans forcer, elle n’a plus que 50sec de retard sur Marlène. Je me dis qu’au prochain point ou je la verrai, elle devrait être en tête.

[A] Paulhe où on retrouve Jo. Depuis 5 kilomètres, je sens la gêne à la fesse s’accentuer. J’en ai parlé à Marc. Il me dit que cela ira mieux avec le relief. C’est plus l’inverse que je ressens mais je préfère croire à ce qu’il me dit. Je sens tout de même que je suis en train de compenser. Mais pas de véritable douleur ce que je dis à Marc. Cela faisait partie de mon contrat. Le tenir au courant de l’état de la douleur.

2015-09-26 12.35.04Jo m’avait annoncé Marlène pas loin. Ce n’est pas que cela ait une quelconque importance à ce stade précoce de la course mais je ne comprends pas comment je ne l’ai pas encore rejointe vu les écarts diminuant aussi rapidement. Les commissaires de course viennent me voir sur leur moto à deux reprises en notant quelque chose sur leurs calepins. On va bientôt arriver au Pont qui mène au centre-ville de Millau. Et là, on m’annonce première ! Euh bon bah d’accord… Pour autant, à vrai dire, de cela je m’en fiche. J’ai mal à ma fesse et je commence à sentir les compensations musculaires un peu partout dans ma jambe gauche du coup. Marc me dit que cela ira mieux dans le relief. Mais, je suis loin d’être aussi sereine que lui.

[J] Marc m’ayant prévenu qu’il commençait à manquer d’eau gazeuse, je décide de me garer près du Parc de la Victoire où les concurrents doivent passer pour marquer le passage du marathon et de partir en courant en sens inverse pour leur amener de l’eau gazeuse.

C’est un gros bazar dans Millau mais j’arrive à me garer pas loin du parc. Je les retrouve à 2km de là et donne l’eau à Marc. Agnès parait déjà moins bien. Je lui demande de me faire des sourires et je lui dis qu’elle est en tête des 100km de Millau, la classe quand même. Malheureusement, je n’ai pas le droit à des sourires : Agnès me dira plus tard qu’elle avait mal à la fesse, à la hanche et que la douleur descendait de plus en plus déjà à ce moment-là. En remontant ensemble vers le parc, on rattrape la première du marathon qui tout de suite relance pour s’accrocher à Agnès alors qu’elle n’avançait plus ;

2015-09-26 11.44.41Passage au marathon en 3h37min. Je les laisse repartir pour la seconde partie du parcours, l’aller-retour vers Saint-Afrique. Comme je sentais que ça n’allait pas super pour Agnès, je décide d’aller les attendre au pied de la première côte, environ 5km plus loin.

[A] Le parc de la Victoire et les encouragements me redonnent le sourire. J’ai soif de soupe. Le sucré avec cette température c’est vite écœurant. J’attends avec impatience d’être dans la tente au pointage pour le gros ravito où l’on m’a dit qu’il y aurait de la soupe. On remonte dans l’allée qui mène à la tente. Marc est prié d’attendre là. D’un coup, la première du marathon pique un sprint pour passer dans la tente en premier. J’arrive dans la tente quelques 20 secondes après elle. Je demande de la soupe mais pas de soupe. Il n’y a presque rien d’ailleurs. Je me contenterai donc de l’eau gazeuse. Je prends le temps de marcher. Dans ma tête, c’était très clair, c’est ici que la course commence. Après 1 minute, je repars tranquillement. Cela m’a fait du bien de marcher un peu. Et cela fait du bien de courir sur un chemin en terre et non sur du bitume. La douleur à la fesse est moins importante après c’est intermède. Ca redonne le moral et le sourire. Je quitte la tente à 3h41 à ma montre.

2015-09-26 11.47.19[J] Comme d’habitude, je pars en courant en sens inverse. (pensée, ouais menfin t’étais pas sensé courir toi!) En les rejoignant, je vois tout de suite que ça ne va pas bien pour Agnès à son visage (pensée « merde moi qui croyait avoir souri !!! ») . Elle a des rictus de douleur comme parfois à l’entrainement et même si elle a toujours une belle foulée ça va forcément devenir de plus en plus dur.

[A] Après quelques kilomètres sur le plat sans trop de douleur, nous voici donc au pied de la première côte. Je sens de suite que, bien loin de s’estomper, la douleur s’accroit avec la pente. Surtout que la pente elle ne fait pas les choses à moitié. 2 kilomètres à 8%. Je décide de marcher sur les conseils de marc. De toute façon, je vais guère moins vite que ceux qui courent. Ce n’est pas vraiment le problème. Le souci, là, c’est juste que je ne sens plus mon pied. Et je commence à ressentir des décharges dans le tibia. C’est le moment de penser à s’arrêter. C’est le deal.

[J] Au pied de la côte Agnès se met à marcher sur les conseils de Marc. C’est dur de la voir souffrir et je sais que c’est dur pour elle de se mettre à marcher au 50ème km alors que ce n’est pas du tout ce qu’elle imaginait suite aux entrainements difficiles qu’elle s’est imposé toutes les vacances.

2015-09-26 11.46.35Marc et moi essayons de la rassurer, de lui dire qu’après la côte ça devrait aller mieux dans la descente. Mais Agnès nous dit qu’elle ne sent plus son pied droit et que la douleur s’intensifie au fil des kilomètres. Pendant 2kms, nous marchons ensemble en direction du viaduc. Avec Marc nous essayons de la raisonner en lui disant que c’est elle qui ressent la douleur et que la décision lui appartient de savoir si c’était raisonnable de continuer. En haut de la côte, Agnès repart.

En me retournant, j’aperçois la deuxième qui n’est pas très loin mais, de toute façon, ce n’est pas ça qui m’importe à ce moment. Je cours un peu avec elle et lorsque je repars en direction de la voiture en sens inverse, j’ai un gros pincement au cœur car je sais bien que ce sera très dur d’aller au bout.

[A] La seconde femme… perso je m’en fous. De toute façon, la course ne se joue pas là pour la victoire, ni même pour le podium. La route est longue. Mais par contre, pour moi la course se joue là. J’attends de voir comment ça va se passer dans la descente. Le verdict est immédiat. La gêne se transforme en grosse douleur. Avec des décharges électriques à chaque appui presque. Je décide d’arrêter avec beaucoup de tristesse. Mais, voilà, déjà je ne cours pas pour souffrir, et si je continue ainsi, à supposer que je puisse avoir le mental pour surmonter la douleur, je sens que je commence à compenser de partout avec ma tendinite du fascia gauche en train de se réveiller. Aucun intérêt. J’enlève directement les épingles et je marcherais jusqu’à Saint Georges.

Les commissaires de course se portent à ma hauteur. Ils sont vraiment déçus pour moi. Ils me disent que j’avais une très belle foulée et qu’ils croyaient vraiment en moi. Ils sont spécifiquement chargés de prendre soin des féminines. Leurs propos me réconfortent quelque peu. Mais le moral n’est pas au plus haut.

2015-09-25 17.34.13Même si je savais qu’il y avait de grandes chances que je doive arrêter c’est toujours aussi compliqué de lâcher un dossard. Et puis, je pense aux « tout cela pour ça » pas méchants, qui ne vont pas manquer de saluer cet abandon. Même si je cours pour moi, j’y suis très sensible. Cela a été difficile de s’entraîner cet été. J’ai parfois culpabilisé de passer tout ce temps à courir au lieu de faire d’autres choses en famille.

Mais après avoir beaucoup diminué mon entrainement et le nombre de courses cette année avec une vie nouvelle, j’avais besoin de faire une course rien que pour moi. Ça me manquait. Et là je dois faire le deuil de ça. Quand on se donne un seul vrai objectif dans l’année, ce n’est jamais évident de ne pas le remplir. Mais avec mon arrêt, je préserve ma santé et je sais que je me donne toutes les chances de récupérer plus vite et de pouvoir profiter de ma forme assez belle je dois dire, pour un marathon de fin d’année.

[J] Marc m’appelle 15min plus tard pour me dire que dans la descente Agnès a de plus en plus mal et qu’elle va sans doute arrêter à Saint-Georges de Luzençon. La décision sera prise sur place de rendre le dossard, étant donné que la douleur devenait insupportable.

J’ai eu l’impression de mettre un temps infini à arriver au poste de secours de Saint-Georges avec toutes les déviations, mais je finis par retrouver Marc et surtout Agnès. Je la serre dans mes bras et je suis très déçu pour elle. Mais je sais qu’elle avait les jambes pour faire une sacré perf et que l’an prochain elle compte bien remettre ça pour aller au bout cette fois (et je serai à ses côtés en vélo cette fois) !!

156Marc repart en vélo en sens inverse pendant que j’emmène Agnès à la voiture. Elle n’est pas fâchée de quitter les secours étant donné que le médecin en charge de l’endroit était un vrai con qui n’avait rien à faire sur une course à pied : il n’avait aucune empathie pour les coureurs blessés et allait même jusqu’à les agresser sur leur pratique.

[A] Oui alors là, celui-ci ce fut la cerise sur le ponpon comme dirait Cristina Cordula ! J’avais juste besoin de m’allonger pour détendre ma jambe et ne pas faire supporter mon poids sur ma jambe droite. Un gentil secouriste m’amène sur un des 7 lits disponibles ici. Le 8ème étant occupé par un coureur qui a l’air d’avoir bien froid enroulé dans une couverture.

Ça fait vraiment du bien de s’allonger. Mais à peine allongée que le médecin responsable du poste demande au secouriste ce qui se passe. Il lui répond « sciatique ». Et au médecin de répondre : « ah non ici c’est pour les vrais blessés, elle ne doit pas mobiliser un lit pour ça ». Je le regarde… il est sérieux en plus le gars ! Bon, bah si c’est comme cela, pas de souci, je prends mes shoes et je vais attendre dans le couloir loin de ce gros con !

2015-09-25 13.43.38Les secouristes sont super mal à l’aise et viennent me voir. C’est bon, ça va aller. J’ai pas envie de retourner là où il y a ce con. Une kiné me dit qu’elle a libéré une table pour que je puisse m’y allonger. Les 7 lits sont toujours libres…. Après cela j’ai le droit à un sketch de toubib dans les règles de l’art. Je ne sais pas combien de conneries il a débité à la minute avec son air moralisateur de « je sais tout ». Je vous la fait en rapide : »là course à pied c’est terminé pour moi, faut que j’arrête d’y pense ». «  je n’ai rien à faire ici sur ce genre de course » « j’ai qu’à me mettre à la natation, et si je suis aussi déglinguée que j’en ai l’air, il doit bien avoir aussi des 100 kilomètres organisés en natation », et surtout, le voici qui me répète à 3 reprise à 3 minutes d’intervalle « consensus médical, pas d’arrêt heing » ….

154L’autre, je le comprends pas, il vient me dire d’arrêter de courir et après il me dit « pas d’arrêt »… Mais le voilà qui recommence à me parler de son « consensus médical pas d’arrêt ça sert à rien »…. Au bout de la troisième fois, je lui demande naïvement pourquoi il me dit d’arrêter de courir et qu’en même temps qu’il me dit pas d’arrêt… Il parlait d’un arrêt de travail. Sa seule préoccupation là, alors que j’arrive pas à me soigner depuis 6 semaines, c’est de ne pas m’octroyer un arrêt maladie ! Je lui réponds avec le plus grand sourire que je suis capable de faire à cet instant-là, qu’il n’a vraiment pas de souci à se faire car je suis à mon compte, que je bosse depuis 7 ans entre 50 et 70 heures par semaine et que je n’ai jamais pris un arrêt car dans mon métier ya pas d’arrêt ! Je décide de partir en rajoutant qu’en fait je pense que c’est lui qui n’a rien à faire ici ! Voilà mon chéri. On rentre à la maison…. Enfin.

[J] Nous arrivons à l’appartement vers 16h30, car le retour à Millau est aussi assez compliqué niveau trajet. Cela nous permet de débriefer le 100km avec Agnès. J’essaie tant bien que mal de la consoler mais il est un peu tôt encore pour que la déception soit passée et elle me dit même qu’elle regrette d’avoir rendu le dossard !! A la voir marcher, je pense que la seule bonne décision a été de s’arrêter. Marc m’a dit plus tard qu’il avait eu mal pour elle toute la descente en la voyant courir et avoir des douleurs se déclenchant dans les jambes.

Nous prenons tous une douche avant de reprendre la route. Marc promet à Agnès d’être là aussi l’an prochain (sans doute en tant que commentateur de la course) avec sa femme en plus, puis il repart chez lui, alors que de notre côté nous plions bagages pour partir vers le Mont Dore. C’est le seul avantage de cet arrêt forcé : nous allons arriver plus tôt que prévu dans le Sancy pour pouvoir se reposer pour la course du lendemain (enfin j’aurais préféré 1000 fois voir ma chérie aller au bout et me coucher 4h plus tard ce soir-là que de la voir si malheureuse après la course).

158[A] Un gros bisou à Marc que je remercie très sincèrement de m’avoir accompagnée. J’ai passé 50 kilomètres merveilleux et au delà de cela, un magnifique week-end et c’est grâce à toi. Merci à mon homme toujours présent à mes côtés même si ce n’est pas toujours facile. Merci pour tout et rendez-vous en 2016. Ça c’est sûr.Millau c’est juste MA-GI-QUE!

[J] Après 3h de route et quelques pauses pour détendre la fesse et la jambe d’Agnès, nous arrivons au Mont Dore. Il est déjà 20h30 et il fait nuit noire, mais il y a un superbe feu d’artifice pour nous accueillir, juste à côté de notre hôtel :)

Notre chambre est assez petite mais on arrive quand même a rentrer tout notre bazar. Après un rapide repas, je montre à Agnès les points du parcours où elle pourra passer me voir : départ, puis 5 points sur le parcours et enfin l’arrivée. Il y a un seul ravito au 11ème km, donc je lui laisserai une flasque pour qu’elle puisse me la donner à cet endroit si j’en ai besoin.

Nous parlons ensuite rapidement de la course du lendemain….. [suite 100 km de Millau, France de Trail : 2 courses à quatre jambes, un récit à 4 mains partie II]

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